Hier soir au nouveau siège de l'Agglomération, Conseil communautaire.

Le Conseil est public : cinq personnes y assistent, en comptant votre serviteur[1]. Ça fait 1 spectateur tous les 13 millions d’euros de dette.

En introduction du Débat d’Orientation Budgétaire, Michel Tétart rappelle le tassement de la croissance mondiale. « Le thème de la croissance et de l’emploi fait désormais partie de l’agenda politique » ( !). Il enchaîne sur « un contexte national qui n’épargne personne », et « une volonté politique affirmée de la part du gouvernement d’une gestion responsable (souligné) des comptes publics », « redressement des finances publiques qui requiert la participation de tous, contribuables, entreprises, collectivités locales ».

(On croit rêver, dans ce grand immeuble de bureaux neufs sur fonds publics, qui semble bien vide, peut-être d’être si neuf. Il est également destiné à une activité "mécatronique" qui, M. Tétart l'annoncera plus tard dans le conseil, "commence demain".)

Après quoi M. Tétart s’attaque au Département (géré par l’UMP), à sa réduction des subventions et à sa « fiscalité de plus en plus lourde pour les ménages » : la « double pleine ».

M. Tétart annonce enfin pour l'Agglomération une « gestion saine permettant de dégager suffisamment de marges de manœuvre budgétaire ». « Il est donc demandé au Conseil Communautaire d’adopter les orientations budgétaires 2013 annexées au présent rapport ».

(Eh oui ! Vous n’avez rien raté !)

Xavier Péricat répond : « Vous avez fait fort ce soir, en matière de Débat d’Orientation Budgétaire ! On est vraiment réduits à la portion congrue ! » ; puis s’émerveille que, pour la première fois depuis longtemps, la majorité communautaire se réjouisse de l’effort de redressement budgétaire national.

Selon M. Péricat, les orientations budgétaires augmentent la Contribution Foncière des Entreprises (qui remplace la taxe professionnelle) de 900000 € globalement, augmentent les droits de voirie, la redevance DIB de 8%, les coûts d’assainissement : « Le matraquage fiscal, c’est maintenant ! ».

« On s’aperçoit dans ce document que la santé a un prix, et ne fait pas partie des ministères prioritaires. On apprend que les prévisions gouvernementales de déficit seront tenues alors même que Moody’s vient de dénoncer l’inaction du gouvernement. »

« Vous n’avez fait aucune présentation des politiques publiques, sinon pour dire on les continuera : vous pourrez prolonger en 2014 et 2015 ! »

« Il vous faut un coupable : vous n’en avez plus qu’un, puisque vos amis détiennent tous les pouvoirs, hormis le département du Val d’Oise, où vous avez augmenté la dette de 62% en trois ans… alors, oui, nous avons augmenté les impôts, car le Département allait tout droit vers la tutelle ! »

« Il n’y a pas un mot dans vos documents sur l’action du Conseil général dans les quartiers ‘ANRU’ d’Argenteuil et Bezons, pour le tram pour lequel il a dépensé 20 millions d’euros, pour l’action sociale… Tout ça n’est pas sérieux. On ne partagera pas avec vous cette farce budgétaire ».

Philippe Doucet revient aux « 600 milliards d’endettement de ce pays » sous le quinquennat Sarkozy, cités par M. Tétart, et poursuit sa réponse sur le même registre, s’attaquant la gestion UMP du Conseil Général du Val d’Oise pendant les 40 ans avant 2008. « On ne va pas tarder à écrire au Conseil Général pour que les travaux de sécurisation minimum soient faits sur certaines routes. » (Diantre ! si c’est la sécurisation minimum, qu’attend-il pour écrire ?).

« On attend vos propositions d’orientations budgétaires, alors ce sera un débat orientations contre orientations. »

La droite vote contre, Arnaud Gibert (MoDem) s’abstient, les autres conseillers votent pour.

Notes

[1] Qui s'y rendait pour la première fois.