Il fallait les guillemets, bien entendu. Je me suis permis de titrer sans les guillemets parce que je reprends intégralement à mon compte tout ce que François Bayrou[1] a dit à Jean-Jacques Bourdin sur les européennes, le non-changement de politique de François Hollande et Manuel Valls après ce "séisme", et les 18 millions sortis par l'UMP à l'insu du plein gré de ses dirigeants et candidats.

J.-J. Bourdin : Est-ce que vous comprenez le discours du Président ? Quel est le discours de François Hollande ? Est-ce que c’est le discours qu’il tient en France « il faut un peu desserrer l’austérité » ou est-ce que c’est le discours qu’il tient en Europe en suivant Mme Merkel ?

… Ça me fait rire jaune cette question de l’austérité. La question n’est pas que nous aurions le choix entre plusieurs politiques, mais la question est précisément celle-ci : si nous voulons obtenir un retour à l’équilibre de notre pays, comme une famille qui ne dépense pas plus que ce qu’elle gagne ou une entreprise qui essaie de gagner de l’argent et d’en mettre de côté pour les mauvais jours ; alors il faut reconstruire l’Etat, la Sécurité sociale, les collectivités locales et la société française dans laquelle beaucoup de gens ont l’impression par exemple que le travail est moins payé que le non-travail ; que l’engagement dans la société n’est pas reconnu par le travail, par le mérite… Tout ça, il faut le remettre d’aplomb !

Est-ce qu’on est en train de le faire ? Non ! On a des propositions tellement compliquées que personne n’y comprend rien. Il y a des accords sociaux entre syndicats et Medef ou responsables d’entreprise qui sont des accords certainement sympathiques mais personne n’y comprend rien. Il n’y a pas là la force des constructeurs et des reconstructeurs qui devraient dire « Voilà les piliers de la maison ! »

Ça veut dire quoi ? Que la France n’est plus dirigée ?

Oui, ça veut dire que depuis 15 ans les décisions ne sont pas prises sans doute parce qu’elles ne sont pas pensées. Le problème de la vie publique en France c’est que les idées novatrices, refondatrices en sont devenues absentes.

Pourquoi ? Parce qu’il y a deux grands partis qui savent qu’ils n’ont plus besoin de réfléchir puisque de toute façon ils auront le pouvoir la prochaine fois : le balancier de l’alternance, un coup c’est les uns, un coup c’est les autres. Donc on ne réfléchit plus.

Qu’est-ce qui est frappant dans la situation actuelle ? Le PS, il est arrivé au pouvoir mais il n’était pas prêt ! Il n’avait pas travaillé comme il fallait ! Et l’UMP, elle n’a pas fait pendant 10 ans les réformes qu’il fallait !

Donc il faut premièrement, des règles d’honnêteté et deuxièmement, un projet qui tienne la route. Avec ça, on reconstruira le pays.

Parce que ce n’est pas un pays qui va se livrer à n’importe quelle aventure, il tire la sonnette d’alarme chaque fois, et c’est aux responsables politiques de l’entendre.

Notes

[1] Et tant pis si nous ne sommes plus dans le même parti ;-)