La mode parisienne est à reprocher à MM. Hollande et Ayrault leur "inaction" de l'été sur le front économique et social, et leur "impuissance" face à la guerre civile syrienne.

Le plus tragique et urgent des deux est évidemment la Syrie. Ce n'est pas faute, pour l'actuel gouvernement, de prendre des initiatives judicieuses. Mais Alain Juppé (entendu à la radio il y a quelques jours) l'a bien compris : la principale différence entre les situations libyenne et syrienne, c'est le comportement du Conseil de Sécurité.

Alain Juppé est le mieux placé pour savoir pourquoi Chine et Russie empêchent toute résolution contraignante contre le régime en place : c'est qu'elles se sont fait avoir par un passage en force de Nicolas Sarkozy sur l'affaire libyenne, au grand dam… d'Alain Juppé à l'époque.

L'incapacité de la communauté internationale à atteindre un consensus aujourd'hui, est la conséquence immédiate du mépris de notre précédent président pour le consensus hier[1].

Pour prévenir ou retarder la faillite de l'État et des services publics, le PS au pouvoir n'a rien fait de l'été (à part regarder les JO) ; l'UMP au pouvoir n'avait rien fait de l'été que des bêtises dont nous payons encore le prix. La différence est flagrante.

En 1958, De Gaulle, bien qu'arrivé au pouvoir en mai à sa propre surprise, avait trouvé le temps de lancer la commission Rueff, dont le plan, adopté fin décembre, avait sauvé la situation économique et financière du pays. Bon… la commission a plus précisément été décidée en septembre et a tenu sa première réunion le 30. Il reste de l'espoir !

Notes

[1] Comportement qui, lui-même, ignorait les leçons de l'Histoire, plus précisément de 1956 — rappelle Dominique Bromberger.