Le point 8 consiste à prendre acte de (l'excellent) rapport produit par la Municipalité sur le développement durable à Argenteuil. Il est présenté par Jean-François Ploteau comme "juste un rapport tout à fait règlementaire", "conformément au Grenelle II".

Chantal Colin "remercie M. Ploteau d'avoir défendu ce rapport sur l'année 2013. C'est un exercice salutaire de relecture de nos politiques publiques à travers le prisme du développement durable."

Salutaire est le mot. Sur ces enjeux de long terme, la continuité est nécessaire. François Bayrou proposait en 2006-2007 que le développement durable soit la mission du n°2 du gouvernement… C'est donc bien dommage de le voir réduit à un simple point administratif.

Certes, un tel rapport est un peu catalogue, et un peu jargonneux. Mais justement, c'est important de passer en revue le "catalogue" des actions menées pour apprécier leurs impacts sur l'environnement, la société, l'économie, la démocratie locale. Le rapport rappelle par exemple que la résorption des friches urbaines contribue à éviter le mitage des campagnes et l'expansion de l'agglomération.

Lire un rapport aussi laudateur sur le mandat précédent a, dans le contexte polémique argenteuillais, un côté merveilleux. Chose au moins aussi remarquable, ce rapport (préparé en fait sous le mandat précédent) est nuancé. Il montre que, en matière de lutte contre le changement climatique notamment, beaucoup reste à faire.

Souhaitons que la nouvelle majorité aille dans les actes, au-delà de ce qui a déjà été fait — c'était aussi la conclusion de Chantal Colin !

Point 9. M. Slifi présente (avec quelque difficulté de lecture, sans doute imputable à un manque de lumière de son côté de la salle) une délibération selon laquelle la Ville refuse d'appliquer la réforme des rythmes scolaires. Faute d'argent, et selon la nouvelle municipalité, par manque de préparation de cette réforme lors du mandat précédent. Il y a eu pas mal d'écho dans la presse.

Philippe Doucet répond que la loi s'applique à Argenteuil comme sur le reste du territoire de la République. "Le 7 juin, la Directrice Académique choisira, du coup, seule, les horaires qui s'appliqueront, et le Préfet prendra éventuellement les réquisitions nécessaires. Nous pourrons demander votre destitution pour non-respect des lois. Cela fait deux mois de perdus, pour une logique politicienne. Très peu de communes ont fait ce choix, même parmi celles qui ont changé de bord aux dernières élections."

"Pour notre part, nous avons fait deux questionnaires, l'ensemble des services en a les résultats. Comme vous semblez avoir du mal à communiquer avec les services, on va vous en redonner les résultats. La différence entre les deux porte sur le mercredi matin. Je voudrais remercier Fabien Bénédic, mon adjoint à l'éducation, …"

(Fabien Bénédic et Renée Karcher essaient de distribuer le document, les agents de sécurité s'y opposent).

"Je vous invite à vous mettre au travail dans l'intérêt des 13000 enfants d'Argenteuil à qui cette réforme s'appliquera dès la rentrée".

Georges Mothron se dit "content de découvrir les résultats du second questionnaire", qui avait "totalement disparu, les services ne les ont pas". L'opposition proteste que les services l'ont et que les familles répondantes l'avaient reçu.

Pour le Maire, "c'était du foutage de gueule pour tromper les familles de parents d'élèves". "La note de cadrage qui devait être faite le 6 février 2014, les comités de pilotage du 12 février 2014, … n'ont pas eu lieu". Des bancs de l'opposition "C'est faux ! Menteur ! Demandez aux services !"

Pour le Maire, "vous aviez chiffré la dépense supplémentaire à 1,5 million d'euros ; nous sommes incapables de les trouver et vous ne les aviez pas projeté dans votre budget". (Conseillers d'opposition : "mais si !…"). "Je suis allé à la rencontre du Recteur, qui nous a reçus avec un aréopage… nous sommes sortis d'accord sur le fait qu'Argenteuil ne pouvait pas faire, et que nous devions écrire au Ministre pour demander une dérogation spécifique au Ministre, ce que nous avons fait dès le lendemain, afin d'avoir une année supplémentaire pour nous organiser".

Considérant la délibération illégale, l'opposition ne prend pas part au vote.

(J'ai expliqué ailleurs sur ce blog l'affaire, lamentablement plantée par le président Sarkozy personnellement, et dont il est si difficile de sortir positivement aujourd'hui).

Point 10 : Convention entre le collège Carnot et le centre de loisirs élémentaire voisin, pour bénéficier d'une salle. Pour.

Point 11 : Cofinancement de "projets artistiques et culturels" (PAC) d'écoles. Pour.

Point 12 : Fusion des écoles maternelles Paul Éluard 2 et Anatole France. C'est un projet de longue date. Pour.

Chantal Colin proteste cependant contre la présentation faite du sujet : "non, l'école Anatole France, malgré son état lamentable, ne figurait pas dans la convention signée par Georges Mothron avec l'ANRU, c'est à l'initiative de Philippe Doucet" que cela a pu être rattrapé.

"Sur les classes qui devaient rester sur Paul Eluard, nous avons posé une question qui n'a pas eu de réponse".

Georges Mothron répond que cela a été "financé en partie par le plan de relance (de Patrick) Devedjian".

Point 13 : Attribution du bâtiment Bérionne au centre social Conjugue "qui en 26 ans a fait des preuves très fortes de son efficacité sur le quartier". Longue, longue affaire qui a été largement traitée dans la presse, et a mobilisé du monde, sinon les foules. La citation du point provoque des salves d'applaudissements !

La position de la précédente équipe municipale est un vote contre, car elle avait préféré créé un centre municipal dans les locaux initialement prévus pour Conjugue.

Selon Georges Mothron, c'était "pour des motifs de vengeance personnelle contre le directeur de Conjugue" qui s'était présenté aux élections. Cela impliquait, toujours selon Georges Mothron, de "punir 600 familles adhérentes, en embauchant une partie militante spécifique d'agents communaux" à fins de propagande…

Georges Mothron soulève un document selon lequel (dit-il) Philippe Doucet aurait accordé à Conjugue, entre les deux tours des municipales, toutes ses demandes… et propose la date du 4 juin pour la signature officielle de la convention.

Nicolas Bougeard accuse Georges Mothron de "refaire l'histoire… Nous avions choisi de créer des maisons de quartier dans tous les quartiers, comme pôles de développement social".

Nombreux bruits dans le public…

Nicolas Bougeard estime que "le programme d'activités de la Bérionne a répondu aux attentes de nombreux habitants, au-delà de nos projections. La vie associative ne peut pas se substituer aux services publics".

(Je manque de batterie, désolé pour la suite du Conseil !).