Suite du précédent !

Conjugue

Le point 13 de l’ordre du jour était celui qui avait attiré le public le plus bruyant, comme on a pu en juger pendant sa discussion : les esprits étaient chauds sur ce sujet au cœur des conflits politiques argenteuillais depuis trois ans.

Pourtant, Engagés pour Argenteuil avait facilement trouvé une position unanime sur cette délibération.

L’ancienne équipe avait fait le choix d’un centre social municipal aux dépens de Conjugue et assume ce choix en votant « contre » la délibération 13. La nouvelle équipe, par son vote « pour », délègue à Conjugue l’animation sociale sur le quartier des Musiciens et ferme l’activité municipale, sans même exprimer à Conjugue d’attentes particulières pour ce quartier.

Nous étions et restons favorables à la complémentarité entre les initiatives associatives, et la politique municipale d’animation sociale : ces deux options tranchées nous semblent également regrettables. En fait, quel que soit le statut d’un centre social, ce qui compte c’est que tous les habitants du quartier y trouvent leur compte et aient envie de participer à ses activités : c’est au succès des activités du centre, à la diversité de ses publics, que nous apprécierons les choix politiques faits.

J’avais donc prévu, conformément au choix de notre mouvement, de m’abstenir sur cette délibération. Après l’intervention de Nicolas Bougeard expliquant le vote « non » du groupe, j’avais également demandé la parole pour expliquer cette abstention.

Le Maire m’a refusé la parole, d’un « on s’en fout » qui n’engageait, à mon avis, que lui (même si je suis conscient de la modestie de notre poids politique). Fallait-il laisser passer, se contenter d’appuyer inutilement sur le bouton du micro ? Il m’a semblé que non, je me suis levé pour protester, en vain bien entendu.

Dans la série « je découvre le rôle de conseiller », c’était une petite expérience instructive. Pour s’indigner de façon crédible, il vaut mieux être indigné, donc laisser ses émotions remonter. Mais le métier, c’est de savoir les faire rentrer aussitôt dans leur boîte, pour être relax dès le point suivant. Et le métier, je ne l’ai pas encore : j’ai gardé une voix blanche pour toutes mes interventions suivantes !

Bref, j’ai pu prendre la parole à l’occasion de la délibération suivante sur l’agrément CAF (Allocations familiales) des centres sociaux municipaux — que nous avions naturellement prévu d’approuver. Le Maire m’a accordé la parole, aucun autre intervenant du groupe ne l’ayant demandé.

J’ai indiqué que : « je croyais avoir de bonnes raisons de m’abstenir sur la délibération concernant le centre social Conjugue. Cependant, la façon dont vous avez mené le débat sur ce sujet justifie le vote « non » que vous m’avez attribué. Il me semble par ailleurs que tout le groupe majoritaire a voté « pour » cette délibération. Pourtant, si mon souvenir est bon, la « charte éthique » signée par tous ses membres indique que les conseillers ayant une responsabilité dans l’organisme concerné par le vote, ne prennent pas part au vote. Je n’ai pas fini d’être émerveillé par ce qui se passe dans ce Conseil ! ».

Le Maire a alors retiré le vote « pour » des conseillers également administrateurs de Conjugue !

Ce qui était certainement une concession au regard de ma remarque, mais en même temps sidérant : depuis quand le vote d’un conseiller municipal appartient-il au Maire, qui se permet de le rectifier après coup ? Ou ces conseillers l’ont-ils eux-mêmes demandé au Maire ? Possible, mais je ne l’ai ni vu ni entendu.

Bref, nous avons voté pour le point 14 sur les agréments CAF.

Lepoint 15 était une subvention modeste, 8000 €, à un petit centre social associatif, le CADIS dans le quartier du Val Notre Dame. J’avais regretté, en commission préparatoire, la pauvreté des motifs donnés pour cette subvention : le CADIS « partage les mêmes objectifs en matière de développement social » que la Municipalité… Il était possible d’en dire plus, 2 ou 3 lignes, sur son activité effective. Philippe Métézeau s’y était engagé ; et, bien que nous n’ayons reçu aucun élément écrit en réponse à nos questions en commission, Philippe Métézeau a apporté ces précisions en séance. Je suis donc intervenu pour l’en remercier. Le Maire a alors repris la parole en s’interrogeant sur un « axe UDI-MoDem ». Il semble donc qu’il avait lu les résultats électoraux de la veille au-delà du gadin pris par l’UMP et le PS !

Le point 16 porte sur des cofinancements d’associations avec l’État au titre de la politique de la Ville (le « CUCS »). EpA avait prévu un vote pour, mais le groupe s’est abstenu pour marquer son inquiétude concernant l’avenir d’une association spécifique ; inquiétude que je partage en pensant notamment à une salariée de cette association, excellente éducatrice à mon avis, qu’Argenteuil devrait trouver moyen de garder. J’ai donc partagé cette position d’abstention. Au passage, j’avais apprécié le débat approfondi en commission sur ce point particulier : il montrait bien l’attention des décideurs municipaux de la politique sociale sur ce qui se passe dans chaque association subventionnée.

Autres cofinancements « politique de la ville », mais avec la Région (dispositif « ASQ ») au point 17 : vote pour.

Point 18 sur les financements de la Maison Pour Tous, le centre social de la « dalle » : vote pour.

Points 19 et 20, règlement et tarifs (+2%) des installations sportives municipales : vote pour.

Points 21 à 24, différents points fonciers, dont la renonciation de la Ville à vendre un terrain à un promoteur qui, au bout de 3 ans, n’en avait rien fait (rue des Pâquerettes à Orgemont) : votes pour.

Point 25, la commune récupère au patrimoine municipal 4 terrains sans propriétaire identifié (« biens vacants sans maître ») et pourra les revendre : vote pour. Environ 1300 m2 constructibles de plus, ça ne fera pas de mal au budget municipal !…

Point 26, AB Habitat cède à la commune la parcelle sur laquelle a été construite la rampe d’accès à l’école Lapierre : vote pour.

Point 27 : des opérations contractuelles pour réorganiser la gestion des parkings du Val Nord : vote pour.

Points 28 à 32 : la Ville accorde sa garantie aux bailleurs sociaux pour des emprunts qu’ils contractent afin de financer divers travaux (construction, réhabilitation, nouvelle chaufferie) : votes pour. Cependant Marie-José Cayzac vote contre la délibération en faveur du bailleur Logirep, celui-ci ayant été récemment condamné pour fichage ethnique (dans une autre commune).

Point 33 : cotisation à la Fédération Nationale des Centres de Santé : unanimité. Je suis intervenu : « il peut toujours y avoir une inquiétude quand on cotise à un organisme de ce type : s’agit-il d’un machin administratif sans utilité réelle ? En l’occurrence la FNCS a une activité fournie avec une équipe réduite (deux personnes). »

Point 34 : subvention de 3000 € pour une permanence tenue par le Planning familial sur mes sujets de contraception, avortement, violences conjugales. Vote pour unanime, cependant les conseillers PCD ne prennent pas part au vote ; Franck Debeaud explique longuement ce choix en citant quelques passages plus ou moins crus d’une brochure cofinancée par le Planning familial, plus quelques phrases de l’ultra-féministe Judith Butler, ce qui provoque non seulement l’étonnement mais aussi une hilarité générale, bienvenue dans cette soirée tendue (Et je n’ai pas fini de m’étonner sur ce sujet de la « théorie du genre »).

Point 35 et 36 : vote pour unanime, pour autoriser à une salarié de la Banque de France et deux du Ministère des Finances, l’accès au self de la Mairie. Plus précisément, le point 36 prend acte de l’augmentation de 1 centime de la subvention du Ministère à la Mairie… :-)

Point 37 : réduction de 9 postes du « tableau des effectifs ». Longue intervention de Marie-José Cayzac, dénonçant une « chasse aux sorcières ». Le groupe vote donc contre. Je partage ce vote contre, avec des motivations spécifiques… Suite de ce billet d’ici ce mercredi soir !

Marie-José Cayzac a été agressée à la sortie du Conseil, une minute à peine après que nous nous soyons séparés. Toute ma solidarité. Être agressé par des imbéciles est un honneur dont on se passerait bien.