Un ami-Facebook trouve "ahurissante… la quantité de gens qui restent inconditionnels" de Nicolas Sarkozy : "cela interroge sérieusement sur les fondements de la Démocratie".
Effectivement, je lis ça aussi, au moins en filigrane, dans des discussions sur le résultat de l'élection de 2007 : des participants me semblent éviter la question "est-ce que le peuple a pu se prononcer sans être trompé ?" pour lui préférer la question "est-ce que le quinquennat aurait été meilleur ou pire avec Ségolène Royal ou François Bayrou ?". L'élection semble moins importante que le nom du chef de l'État.
J'ai lu aussi Nicolas Sarkozy expliquer par le passé (je ne retrouve pas de lien) qu'il est "démocrate" au sens où il respecte les résultats de l'élection. Mais après, sur sa conception de "qu'est-ce qu'on a le droit de faire pour gagner une élection", les témoignages de ses (anciens ?) amis abondent…
Pour moi, ça rappelle le Tour de France cycliste, et le raisonnement : "Si tu veux gagner, il faut bien faire ce qu'il faut, c'est comme ça".
Cela rejoint une composante profonde de la culture française : le monarchisme électoral. Dans cette vision, il faut un souverain effectif donc absolu (= non soumis aux lois) ; et, toujours dans cette vision, l'apport de la Révolution, c'est la possibilité pour le peuple de changer ce souverain. Que cette possibilité s'exerce de telle ou telle façon, soit sans biais, soit pacifique, etc., c'est, dans cette vision, secondaire : il faut bien un chef ! Que l'élection puisse être un processus équitable, ce serait une croyance de "bisounours" ! Bien sûr que les gens proches du pouvoir, notamment ceux qui le détiennent, feront tout pour y rester, et ont des moyens d'influencer le peuple ; sinon, quel serait leur pouvoir ?
Par association d'idées : dans les associations, pour changer un Président ou un bureau sortant, il faut souvent dans les faits réunir 60 ou 65% des adhérents qui s'exprimeront : 50,01% ne suffisent pas (tellement les sortants peuvent aisément avoir des procurations, truquer un poil le vote etc.). Ça fait partie de ce que la culture commune tolère.
Et il y a quelque chose de juste là-dedans.
Le vote n'est que l'un des outils de la démocratie.
La transparence, l'état de droit, le respect mutuel, la recherche de consensus, le respect des faits, etc., en sont d'autres tout aussi importants.
Malheureusement, le "monarchisme électoral" tend à en sous-estimer la valeur.
Il embrouille la description des faits, attaque ou corrompt les magistrats, désigne des boucs émissaires, pratique le "winner takes all", ridiculise les consensus scientifiques. Ce sont autant de points qui m'éloignent de Nicolas Sarkozy
Quoi qu'il ait réagi à l'élection de Donald Trump en soulignant que "La démocratie, c’est l’écoute des peuples." Un point pour lui. J'espère qu'il tirera les conséquences des scandales des fake news russes et de Cambridge Analytica, et dira quelque chose comme : "La démocratie, c’est l’écoute des peuples ; les assourdir, c'est l'inverse. Trump doit démissionner."
Les habitué·e·s de ce blog reconnaîtront un vieux sujet sur lequel je radote
Ben, les vieux habitués du blog ne se bousculent pas au portillon pour commenter...
Que ce soit Autheuil, Pangloss and cie.
Un billet courageux Fred, le pendant ségolêne y fait défaut cependant.... N'était-elle pas du déplacement en Inde ?
Pour le reste, je fais ce que je veux et à mon rythme. ⏳
Ne suis pas ni aux ordres ni aux injonctions, surtout quand il y aurait beaucoup à reformuler.
Ne suis pas wonder woman, et détesterai l'être.
bon sinon, si on part des présupposés suivants : 1. que le monde est mauvais 2. que pour gagner une partie il faut jouer avec les règles du jeu 3. que la société s'est complètement affranchie de toute morale ; ben on n'est pas surpris que pour gagner une élection présidentielle (exactement comme pour "faire fortune") il faille être prêt à mettre en oeuvre tous les moyens imaginables, et donc objectivement mauvais - puisque c'est de cela qu'il s'agit pas uniquement d'être hors-la-loi. -
sinon pour moi je trouve que ça ne change pas grand chose, et pour la démocratie française non plus. C'est horrible mais on n'est franchement pas à ça prêt...
@Fred,
Je repasse pour déposer une citation extraite d'un bestiaire, les lettrés la reconnaitront, elle s'adresse directement à tous ceux que j'ai côtoyé sur le net ces dernières années, les concernés se reconnaitront sûrement ! Elle exprime farpaitement mon vécu sur le Web que d'aucun comparait à une araignée :
" Jetant son encre vers les cieux,
Suçant le sang de ce qu'il aime
Et le trouvant délicieux,
Ce monstre inhumain, c'est moi-même. "
Bonne soirée Fred @+
Je pense que tes 2 derniers billets sont complémentaires entre eux. Nous pourrions en sortir la question suivante : le vote souverain est-il la quintessence d'une démocratie ?
Le vote ne se résume pas à choisir parmi les candidats qui sera élu mais choisir l'homme ou la femme qui appliquera la politique sociale, économique que la majorité des francais veut.
Il ne peut donc y avoir tromperie envers le peuple ce qui a été souvent le cas.
Quant au financement de la campagne électorale, des règles ont été fixées notamment la transparence des fonds reçus par le candidat ou son plafonnement car il ne faut pas oublier que c'est en réalité le contribuable qui paye.
La démocratie c'est la possibilité de choisir son candidat, ce dernier, une fois élu devant faire respecter les principes essentiels de toute démocratie à savoir la liberté d'expression, refuser l'arbitraire et garantir à chaque ciitoyen les mêmes droits.
Je répondrai oui à ma propre question.
Alors Sarkozy a-t-il détourné à son avantage le vote souverain ?
Bien sûr, s'il a bénéficié d'un financement occulte (fonds lybien) pour sa campagne électorale.
Ce financement occulte a-t-il toutefois favorisé son élection ?
Je serai plus réservé là dessus.
Les français voulaient le changement, il leur promettait ce changement ce qu'il n'a bien sûr pas réalisé une fois au pouvoir.
Personnellement son discours économique m'aurait peut-être convaincu mais ses dérives sur l'identité nationale m'ont fait craindre le pire.
Dès son élection, je me suis engagé en politique au MoDem.
Sarkozy devait être combattu.
En me relisant, ma phrase sur le vote est mal formulée.
Permettez donc que je la reformule
Le vote ne se résume pas à choisir....mais il désigne l'homme ou la femme....
Voilà c'est plus clair.
@Bernard,
Recoupements avec trois billets récents au minimum à mon humble avis...
@jbl : bon, les deux derniers paragraphes prennent bien Nicolas Sarkozy comme contre-exemple ; c'est peut-être un peu facile : il s'est toujours plus volontiers défini comme "républicain" que comme "démocrate". Je reste impressionné par sa gnaque et par sa capacité à éviter les dérapages dans des moments particulièrement tendus, comme après la mort des adolescents Zyed Benna et Bouna Traoré. Je crois que sa défense sur le fond serait du genre "mais qu'est-ce que vous croyez que c'est, la politique ? Les voitures, elles roulent sans carburant, peut-être ? Les Français qui passent à la station-service, vous croyez qu'ils m'en veulent d'avoir négocié avec les émirats ? Les bisounours de la démocratie, les belles âmes de l'écologie, qui voudraient que le pays s'arrête et qu'on s'éclaire à la bougie, merci !". Mais apparemment, cette ligne de défense l'amènerait direct en taule, et il se sent donc obligé de maintenir un discours de dénégation, abracadabrantesque, mais conforme aux règles, à l'apparence de la politique.
@Bernard : effectivement il y a 2 combats politiques complémentaires. L'un pour le contenant et l'autre pour le contenu
Le premier pour l'état de droit, la constitution, la démocratie … et des élections libres et non truquées. L'autre, dans le cadre tel qu'il existe, pour une politique plutôt qu'une autre. J'étais opposé à Nicolas Sarkozy et à son parti sur les deux points. Mais aussi à Ségolène Royal, ou plus précisément à son parti, pour les deux raisons
(Cf. pour la première http://demsf.free.fr/C1875620432/E2...).
@Martine : j'ai appris d'un collègue pendant une brève mission au Burundi une règle de base du débat démocratique : éviter les comparaisons animalières. Vous me donnez l'occasion de saluer l'action actuelle de l'ONG qu'il dirige actuellement (je crois), en version légère http://www.cenap.bi/index.php/9-apr... ou lourde http://www.cenap.bi/index.php/9-apr...
Pourtant dans les comparaisons animalières, la presse brésilienne n'hésite pas à traiter N.Sarkozy d'animal politique:
https://www.em.com.br/app/noticia/i...
Lequel? on ne sait pas (un sagouin, un porc, un blaireau??)
Pour France Culture, c'est au contraire l'animal qui est une bête politique:
https://www.franceculture.fr/emissi...
Dans le débat actuel, ce serait aussi intéressant de savoir si N.Sarkozy fait l'objet d'une fiche S.
Fred,
suis heureuse si vous m'avez entendue.
Sachez que depuis, impossible de com via mon tel, zéro accession au net depuis la citation d' Appolinaire.
Un des trois B suivi par la justice ,le scandale facebook google , faudrait que je coche: google j'aime...pour débloquer mon tel...z'ont pas du kiffer la comparaison au poulpe, je suppose.
et moi, me sens très à l'aise à utiliser les bestiaires quand ils concernent les trusts.
Voila, mon truc: tester! quitte à me mettre en position compliquée.
bien à vous
C'est magique, soudainement débloquée, ai à nouveau accès au net via mon tel, quand possible depuis deux jours.
You're magical, indeed.
Finalement, avais raison de ne pas mettre tous mes oeufs dans le même panier.
Oups, quand impossible depuis deux jours.
Bien à vous
Joyeuses Paques à tous.
Pour être plus sur le sujet de la démocratie, Transparency International se penche sur le sujet du financement des campagnes électorales:
https://transparency-france.org/act...
https://transparency-france.org/wp-...
Le principe est clair: diffuser en temps réel et de manière publique les dépenses des candidats. la Finlande a mis cela en place depuis 2007.
Cela est louable. Il aurait d'ailleurs fallu que les budgets des grands meetings de la campagne 2012 soient connus quelques jours en avance et que les journalistes puissent en discuter sur place avec les militants y assistant. Cela aurait été un vrai exercice démocratique.
Inversement, j'imagine que dans le cadre de la campagne de Jean Lassalle, les quelques bénévoles dont le directeur de campagne étaient trop pris avec des sujets d'emploi du temps du candidat et de ses soutiens, de billets de trains, de rendez-vous avec les médias, pour avoir le temps de poser sereinement chaque semaine les chiffres intermédiaires de trésorerie.
Le sujet nécessiterait-il d'en parler avec Transparency? Les ONG pro-démocratie peuvent-elle et doivent-elles fournir un soutien comptable aux petits candidats, par exemple?
On peut aussi penser à des outils informatiques, type feuilles type de budget prévisionnel par événement, qui pourraient être gérées avec la communauté du logiciel libre (type: framasoft).
@XS #13 — je suis d'accord sur le principe de la transparence, qui irait avec une application comptable en ligne, d'usage obligatoire : chaque personne qui fait une dépense la saisit en direct, le trésorier de campagne contrôle et valide (et paye ou rembourse s'il n'est pas à l'origine de la dépense — ce qui est en principe interdit, mais bon). Pour une "petite campagne" tout ça est quand même surréaliste. En pratique c'est "est-ce que tu peux aller à tel endroit demain matin ?" et si oui débrouille-toi et on verra si on peut te rembourser tes frais. Et pour une grande campagne ce n'est peut-être guère différent à en juger par les témoignages de chez MM. Mélenchon (2017) ou Sarkozy (2012) : les agendas sont bouleversés tout le temps, l'affluence aux meetings est imprévisible jusqu'à la veille, et cela oblige à plein de décisions de dernière minute à régulariser ensuite.
Le grand blocage à la saine gestion d'une campagne présidentielle, c'est la dernière loi électorale, qui empêche en pratique le candidat de savoir s'il sera candidat (et de faire des dépenses, et de les imputer sur un compte de campagne, et d'emprunter l'argent qui permettra de les faire) jusqu'à 4 semaines avant l'élection. Et pendant ces 4 dernières semaines, évidemment, tout le monde court partout et n'a pas une seconde pour faire de la compta. Jean Lassalle indique avoir obtenu un prêt d'une banque le vendredi avant-veille de l'élection. Par ailleurs, la loi a réduit à très peu de choses le principe d'égalité des temps de parole dans les médias. La loi a ainsi réservé la candidature politique aux riches de deux types : ceux qui peuvent s'appuyer sur un parti ancien et ayant un gros patrimoine (PS) ; ceux ayant accès à des financements à robinet ouvert ou quasi-ouvert de la part de gouvernements étrangers (suivez mon regard), de particuliers fortunés (EM!), des banques françaises (LR, à qui elles ont accordé 2 années de recettes d'avance !), ce qui est difficile à imaginer sans que les parties concernées pensent y avoir un intérêt économique. Et alors, qu'est-ce que la transparence en temps réel sur les dépenses changerait ?
Alors il faudrait imposer la transparence:
-sur les prêts bancaires des partis politiques et candidats
-sur des équivalents ratio-Cooke pour les partis politiques
-sur les noms des particuliers donnant plus de 2000€ (1 mois de salaire moyen)
- sur les dettes ou patrimoine des partis politiques bien sûr (Camba n'a pas vidé les caisses du PS?)
Mettre la transparence en temps réel sur les dépenses mettrait le sujet parmi les autres sujets de campagne. Au moins, les dépenses de location de salle pourraient être publiques (la sono, le traiteur ou le maintien de l'ordre c'est plus difficile). Cela permettrait aux médias, puis aux électeurs de faire des comparaisons entre les campagnes "riches" et les campagnes "pauvres". et de choisir le niveau de bling-bling du candidat qu'on souhaite soutenir.
Si J.Lavrilleux avait eu régulièrement des questions de la presse économique ou spécialisée sur ses budgets, il aurait été contraint de faire plus attention, et surtout aurait eu des arguments à opposer à ses chefs Sarkozy et Copé.
Sur le sujet "Comment peut-on être démocrate en Suisse, en Espagne et en Catalogne?" ce rebondissement de l'affaire Falciani.
https://www.rts.ch/play/radio/forum...
https://www.rts.ch/info/suisse/9465...
La justice suisse dit qu'il n'y a pas d'échange possible entre Hervé Falciani et les indépendantistes catalanes. Pourtant il semble que le parquet espagnol lui propose cet échange, bien que Falciani ait collaboré autrefois avec les services fiscaux espagnols.