La fin de la primaire de droite, c'est une nouvelle étape de lancée dans la longue course de la présidentielle 2017.

C'est la deuxième primaire passée, le troisième favori éliminé, le deuxième outsider mis en selle.

Une troisième primaire s'est jouée discrètement cette semaine : les militants communistes ont décidé de soutenir Jean-Luc Mélenchon alors que leurs cadres auraient préféré une candidature autonome. L'un et l'autre choix semblent de toute façon perdants : la France a-t-elle besoin à l'Élysée d'un castriste ?

La quatrième primaire annoncée, celle de la gauche non communiste et non libérale, c'est-à-dire celle des appareils au pouvoir, désignera forcément un outsider : personne, en tout cas pas moi, n'imagine une personnalité sérieuse prendre le risque d'une débâcle comme celle de Gaston Defferre en 1969. Les barons régionaux devraient préférer une défaite en douceur, qui sauverait leurs chances aux élections locales, puisque celles-ci, ces dernières années, sont toujours gagnées par l'opposition au gouvernement en place.

À moins que je ne me trompe :-) … le gouvernement vit dans un cercle si petit que le gentil appel de people contre le Hollande-bashing y a peut-être été perçu comme un encouragement — alors qu'il révèle simplement que le roi est nu ?

Qu'importe. Il faut en finir avec ces décennies de blocage bipartite, de corruption généralisée de la décision politique par les oligarques, d'incapacité de la démocratie à constituer un pouvoir du peuple.

Si nous ne constituons pas, nous démocrates, une alternative, les Français chasseront tout de même le bipartisme au profit des nationalistes, comme les Américains ont élu Trump, comme les Britanniques ont chassé l'Europe de chez eux.

Pour éviter cela, le centre démocrate s'est divisé entre trois options. Fin août, je n'en avais vu que deux.

La première annoncée, celle de François Bayrou et ses proches, puis de Jean-Christophe Lagarde, a été le "rassemblement" derrière un leader de droite jugé plus mûr et réfléchi, Alain Juppé. Cette option a échoué.

Don't mourn. Organize.

L'autre, celle de Jean Lassalle et de ses soutiens de la "Marche citoyenne", est de chercher le mouvement en avançant. Le pari d'une candidature citoyenne, entièrement à l'écoute des Français et de l'intérêt général, vent debout face aux lobbies politico-médiatico-financiers. Cette option progresse, mais jusqu'ici, c'était lentement.

La troisième, celle de Jean Arthuis ou Sylvie Goulard, a été de rejoindre Emmanuel Macron, jugé le plus au centre des candidats reconnus, et le plus décidé à réformer. Mais la "révolution" envisagée par Emmanuel Macron va-t-elle bien au-delà des lignes de cars, ou de réformes superficielles ?

Amies et amis démocrates, vous savez ma conviction, permettez-moi de vous inviter à vous poser la même question : ne sentez-vous pas le moment venu de vous lancer ?