Un ami-Facebook et ancien camarade au MoDem écrit :

J'appelle solennellement François Bayrou, Jean Lassalle et Mme Pinel à ne pas participer à un éparpillement des voix qui favoriserait les extrêmes, mais à soutenir le seul candidat modéré qui a une (toute petite) chance d'être au second tour, je veux dire Emmanuel Macron.

Les élections des dernières années, de toute forme et dans beaucoup de pays, ont fait litière de l'argument "regroupons nous derrière LE candidat "modéré" qui a une chance de l'emporter". La chance de l'emporter, elle vient quand un candidat fait face aux difficultés que rencontre le pays. La modération à elle seule n'y peut rien.

C'est comme en entretien d'embauche ("veuillez s'il vous plaît embaucher le seul candidat modéré qui, mis en finale, éviterait à l'entreprise que ce soit l'affreux(se) XXX qui soit embauché(e)" : qui peut-on convaincre avec ça ?!).

Bien sûr, on a le droit de penser qu'Emmanuel Macron fait face aux difficultés du pays. Il me semble au contraire que son projet politique (désormais publié) est d'une immense timidité, pour ne pas dire conservatisme ; même Hollande 2012 était plus hardi. Sous réserve d'une lecture plus approfondie.

Je pense Emmanuel Macron de bonne volonté, mais il me semble que nous avons besoin d'une impulsion bien plus forte et venant bien plus directement du peuple (au lieu de communicants et think tanks paris-parisiens). Après quoi, si Emmanuel Macron et les siens soutiennent ce mouvement et contribuent, par exemple, à porter Jean Lassalle à la présidence de la République, j'en serai enchanté.

Pour mémoire selon Gov (un des rares baromètres sinon le seul qui inclue Jean Lassalle ; et il revendique près de 10 millions d'avis exprimés sur ses différents mini-sondages) c'est actuellement François Fillon qui est en tête avec 50%, devant Emmanuel Macron et Jean Lassalle à égalité avec 40%. Sachant que le classement d'ensemble est tout à fait proche de celui d'Ipsos par exemple : ce qui suggère que ce baromètre n'est pas truqué par l'influence de telle ou telle campagne.

Donc, avis aux tacticiens : négliger la popularité de Jean Lassalle est une aussi bête erreur de perspective que d'avoir jugé Alain Juppé quasi élu d'avance.

Bien sûr, on a le droit de penser que Jean Lassalle ne représente pas nos valeurs, ignore les difficultés du pays, ou que le projet qu'il propose dans son livre de campagne ne nous convient pas. Et dans ce cas, de ne pas le soutenir. À chacun d'en juger ! Moi, démocrate et au centre, je me sens bien représenté par ce candidat, ses valeurs et sa campagne.