Au lendemain des élections internes de fin septembre, un sympathisant non adhérent me demandait quel est le clivage interne, qu'est-ce qui oppose des listes entre elles : lignes politiques, comme à l'extrême gauche ? clans structurés comme à l'UMP, au PS ou au FN ? ou, comme le dit toute la presse, centre-droit contre centre-gauche ? Rien de tout ça, lui répondis-je : nous sommes d'accord sur presque tout en matière de politiques à suivre, nous sommes avec François Bayrou, et nous sommes au centre - donc ouverts à travailler avec la droite comme avec la gauche.

J'ai tenté d'expliquer que le clivage, quand il y en a, se fait souvent sur la conception ou le vécu de la démocratie ... mon explication était plutôt entortillée !

Me voilà aujourd'hui relancé sur le même sujet : le commentaire signé, sur le blog de coccinelle, par un autre insecte, m'aiguille chez L'Hérétique (billet nuancé par celui-ci), et vers la centaine de commentaires qu'ils ont inspirés - fort polémiques.

Je me réjouis d'être dans une ville où le MoDem semble uni - y compris avec deux listes aux scrutins internes, deux candidatures pour la responsabilité de l'équipe locale, et deux conseillers municipaux dissidents élus sur listes UMPS : peut-être avons nous la chance d'être trop peu nombreux, trop faibles, pour pouvoir nous permettre tous ces anathèmes.

C'est carrément désolant !

Il me semble qu'au Mouvement démocrate, nous voulons tous, à 95 ou 99%, la même chose pour notre pays : la démocratie.

Certains pensent que l'instauration de la démocratie dans notre République demande "un mouvement démocrate" qui en soit comme le modèle, le prototype, le banc d'essai. Pour eux, la vie démocratique du MoDem est le point de départ d'une démocratie française. Leur démonstration par l'absurde serait : quand on voit ce qui se passe au PS, on n'a pas envie de lui confier le pays.

D'autres pensent que l'organisation d'un parti, association de volontaires, n'a rien à voir avec celle du pays. Que la vocation essentielle du parti est de réunir des partisans d'une proposition politique, d'un candidat, alignés sur celui-ci. Selon eux, mimer la démocratie dans le parti, serait nous affaiblir et nous discréditer. Leur contre-exemple serait chez les Verts - évitons, diront-ils, de nous battre pour un titre de Majesté des mouches.

Comment départager ces deux thèses ? En regardant à l'étranger, on voit des exemples des deux sortes - et on en voit une troisième, les partis de masse très structurés et organisés, comme le Parti démocrate américain, dont nous sommes fort loin. En regardant en 2020 pour voir ce qui aura fait changer la France... on ne voit pas encore grand chose ;-)

Pour moi, le premier pas à espérer des tenants de ces deux thèses serait que chacun reconnaisse, ou au moins présuppose, l'honnêteté des tenants de l'autre thèse, et le bien-fondé de leur opinion.

Et ça me semble possible, et même, en laissant un peu de temps au temps, probable !


27 oct. : beaucoup de commentaires, la plupart répondent directement au billet : je réponds donc en éditant ces commentaires.