Je lis dans le figaro papier daté 24 juillet un étrange projet, attribué à Nicolas Sarkozy, concernant le futur scrutin pour les assemblées territoriales (régionales et départementales à la fois). Imité de l'incomprehensible scrutin sénatorial, il serait uninominal en communes rurales, à la proportionnelle en zones urbaines, pour les mêmes Assemblées ! De quoi verrouiller le contrôle du pouvoir pour l'UMPS, donc concentrer les votes en sa faveur, tout en laissant aux urbains bobos le droit de concourir pour trois strapontins.

Le mode de scrutin a l'air d'un détail technique, mais en régime électif c'est une clé du changement ou de l'immobilisme. Depuis 1953, les pouvoirs en place ont eu l'imagination fertile, et toujours dans le sens de l'immobilisme[1].

Ça a été l'objet de mon tout premier billet, il y a presque 9 ans, sous forme de lettre ouverte à la Commission Mauroy. Je l'avais appelé "une utopie représentative". Et je n'ai rien à y ajouter. La solution, simple et universelle pour élire toute les Assemblées, c'est le double vote :

  • le premier bulletin pour désigner un représentant par circonscription (disons par canton), au scrutin uninominal ;
  • le second bulletin pour une liste porteuse d'un projet pour l'ensemble du territoire.

Adopter ce système serait particulièrement aisé pour les Assemblées territoriales, puisque ce scrutin rassemblerait les deux déjà existants (uninominal pour les Conseils généraux, proportionnelle pour les Conseils régionaux).

Qu'est-ce qui pourrait bien faire obstacle à l'adoption de cette solution de bon sens ?...

Notes

[1] Notable exception : l'introduction d'une représentation des listes minoritaires dans les Conseils municipaux