Je crois à l'importance de l'évaluation des enseignants - et d'en tirer les conséquences sur leur carrière. Je crois aussi nécessaire, pour que l'enseignement se passe dans des conditions … d'enseignement, plus d'autonomie des chefs d'établissement.
Jusque là, il devrait y avoir beaucoup de monde d'accord. Pourtant, les propositions de Barack Obama qui vont dans ce sens, suscitent l'indignation - et à vrai dire, un tombereau d'insanités - inattendues sous la plume d'un blogueur aussi pondéré que L'Hérétique.
Ce dont je me suis indigné, et je l'ai accusé en commentaires de "calomnie" et d'avoir mal vérifié ses sources - ce qui était sans doute vrai, mais j'avais mal vérifié moi aussi. Comme quoi l'indignation est mauvaise conseillère.
L'Hérétique voyait une "chasse aux profs", une "saloperie" et de la "démagogie" dans l'idée de mieux payer les bons enseignants et de pouvoir licencier les pires.
Pourtant les syndicats d'enseignants américains approuvent ces orientations, insistant cependant sur la nécessité d'une évaluation "juste", et de crédits supplémentaires si l'on veut rémunérer mieux - crédits qu'Obama a précisément annoncés.
Dans le contexte français de l'Éducation nationale, cette réaction des syndicats peut surprendre ! Et pourtant, la réglementation française permet de rémunérer mieux les enseignants les mieux notés (avancement plus rapide) et, j'imagine, de déclarer inaptes à enseigner ceux qui le seraient.
Comme d'habitude en politique, les mots ont une portée émotionnelle, un sens, qui va au-delà des propositions concrètes. Finalement les principes sur lesquels s'appuie Obama dérangent bel et bien le conservatisme syndical français :
- Il y a des enseignants meilleurs que d'autres, qui font plus progresser leurs élèves, "toutes choses égales par ailleurs" (ambiance de l'établissement, niveau de départ des élèves etc.)
- Il est possible d'apprécier cette différence, de reconnaître la qualité professionnelle d'un enseignant ;
- Le droit de l'élève à avoir un bon enseignant est plus important que le droit d'un enseignant à conserver son poste ;
- Il est important de reconnaître la qualité du travail d'un enseignant et de l'inciter à rester enseignant.
Pourquoi ces principes dérangent-ils ? À mon avis, parce que les enseignants, comme un peu toutes les communautés de "professions libérales", d'indépendants seuls face à leur mission, s'organisent en corporation à vocation défensive contre toute influence extérieure - que ce soit la demande des parents, de l'administration, des élus, etc. Ils acceptent, venant de l'extérieur, de l'approbation et des moyens, mais en aucun cas un jugement sur leur travail. Ils entretiennent entre eux une hiérarchie partiellement formalisée (l'agrégation), partiellement informelle, souvent fondée sur de tous autres critères que la réussite des élèves dont on a la charge.
C'est pourquoi on ne peut faire évoluer l'école qu'avec les enseignants, par un accord entre les élus du peuple et la communauté enseignante.
C'est pourquoi le politique français doit éviter des mots qui, aux Etats-Unis, font déjà bouger, et qui en France susciteraient une bronca. Ça, c'est le côté émotionnel.
Là où les travailleurs américains sont réputés accepter l’inégalité des salaires, un corps social comme celui des enseignants français du public peut préférer l’égalité des rémunérations (ou un système d’avancement très rigide, comme aujourd’hui). Peut-être assure-t-elle mieux la solidarité et l’entraide entre collègues. Eh bien, si l’égalitarisme est un moteur, tant mieux ! Rémunérer plus l’enseignant qui réussit n’est pas une fin en soi : ce qui compte, c’est qu’il réussisse et, ayant réussi, qu’il ait envie de rester.
Il y a d’autres raisons pour que les réformes qui se mettent en place aux États-Unis ne soient pas transférables en France.
Tout d'abord, en France, il faudrait vraiment faire très attention avant de licencier un enseignant. Le système américain est éclaté entre États, entre districts : il y a un marché de l'emploi enseignant. En France, il n'y a qu'un seul employeur pour un enseignant du public, l'Éducation nationale. Licencier un enseignant serait le laisser sans solutions. (Accessoirement, je trouve absurde la barrière entre public et privé qui oblige un enseignant à faire toute sa carrière dans le même système).
Ensuite, la culture de l'évaluation par les résultats est très diffusée aux États-Unis, il est donc relativement facile d'obtenir des consensus sur des systèmes de mesure. En France, on est très réticents, et (pour cette raison) les systèmes de mesure sont très peu développés - si on les employait en l'état actuel, les résultats seraient très peu fiables. Peut-on même espérer que des indicateurs calculés de façon uniforme sur un million d'enseignants, évalueraient correctement la performance de chacun d'entre eux ? Je n'en crois rien.
Je croirais plutôt à l'évaluation locale, par les chefs d'établissement ou les conseils d'administration, après recueil d'information auprès des parents et des élèves. Comme cela se fait dans tout autre métier, chez tout employeur : le supérieur du salarié évalue son travail, après s'être informé auprès des interlocuteurs du salarié. Mais cela suppose que le chef d'établissement ait un pouvoir et une responsabilité sur les résultats de son établissement. Si, comme aujourd'hui, il n'a de marge de manoeuvre ni sur les budgets, ni sur les équipes, ni sur l'organisation du travail, etc., il continuera à se passer ce qui se passe : des notations quasi-fictives, entre avancement à l'ancienneté, tête du client et prime à qui proteste le plus fort.
Au-delà de cet exemple, notre Éducation a la grande vertu d'être nationale et républicaine, c'est aussi par certains côtés un handicap, quand cela fait oublier ce qui doit être "au centre du système" : l'éducation de l'enfant. Pas l'enfant lui-même, l'élève - il n'est pas décideur, il est placé là pour apprendre. Pas non plus les savoirs "disciplinaires" : éduquer n'est pas conserver. On conserve un savoir, on éduque des personnes.
C'est un devoir national de "donner à chaque enfant l’éducation de niveau mondial, dont il aura besoin dans la compétition avec tous les autres travailleurs du monde" (Barack Obama).
Cf. aussi billets de mon ancien blog sur l'école.
Je suis globalement d'accord mais ça me semble utopique, quand même...
Tu écris : "Il y a des enseignants meilleurs que d'autres, qui font plus progresser leurs élèves, "toutes choses égales par ailleurs" (ambiance de l'établissement, niveau de départ des élèves etc.)" : dans mon petit billet d'hier (lien ajouté, FrLN), je parlais justement de ça. Même en faisant progresser ses élèves, on ne les fait pas "tous" progresser, on opère des choix, même à son insu. Alors même ton postulat de base qui paraît très simple recouvre des réalités différentes.
La question des chefs d'établissement est aussi très préoccupante parce que je veux bien qu'on leur donne plus d'autonomie (j'en rêve à vrai dire) mais il faut alors se doter d'un véritable "corps" de gens motivés, formés, compétents... et ça va prendre du temps, de l'argent (je le crains), toutes choses qui paraissent rares en ce moment.
Mais ça fait quand même plaisir de lire des billets de quelq'uun qui réfléchit à ces questions sans esprit polémique ou partisan
... merci !!! merci surtout pour ce complément. Evidemment (et comme pour des salariés dans n'importe quel métier) les termes de "bon enseignant" qui "fait réussir ses élèves" sont des simplifications grossières ... Raison de plus pour se méfier de systèmes d'évaluation qui se prétendraient complets ...
Ça veut dire que gérer ces "ressources humaines" que sont les enseignants (et candidats, et stagiaires) ça veut dire recruter une diversité de talents parce que les situations et les besoins sont divers aussi ; et ça veut dire aider les gens à évoluer, à se recycler, à mûrir, parce que les jeunes évoluent aussi d'une génération à l'autre, et qu'on ne peut pas agir pareil à 25 ans ou 55.
Ahem...un tombereau d'insanités...faut quand même pas pousser non plus... Je ne suis pas contre l'évaluation des enseignants, d'ailleurs elle existe en France, mais ça m'agace quand je vois un responsable politique commencer par accuser les enseignants de la baisse générale du niveau d'éducation.
Je suis notamment très sceptique sur les indicateurs permettant des évaluations exactes. Parce que si c'est pour mesure des compétences à la c... comme on le voit dans tous les projets actuels, ce n'est pas la peine.
Ensuite, qui va évaluer ? Les chefs d'établissement ? Pantouflage garanti.
Les mêmes problèmes se posent aux USA et en France, en dépit de la différence des systèmes. Tu exonères bien vite Obama dont tu es un chaud partisan.
En ce qui concerne un enseignant, les effets de son enseignement peuvent se faire sentir des années après le passage d'un enfant dans sa classe.
Alors très franchement, tes propositions m'inspirent la plus grande défiance, et ta comparaison avec les acteurs privés totalement biaisée.
Je vais écrire très bientôt un billet précis sur mon blog en réponse au tien. Le débat n'est pas fini, il ne fait que commencer...
@ l'hérétique : sur ton commentaire #3, je suis bien d'accord ! Mais il me semble tout à fait compatible avec les 4 principes que je propose au début du billet, non ?
"Licencier un enseignant serait le laisser sans solutions."
alors on a le droit de licencier des ouvrières de chez Moulinex, qui vont devoir trouver un moyen de se reconvertir après 20 ans de travail à la chaîne, mais un professeur, avec son bac +4, il serait sans solution pour retrouver du boulot?
Revenons svp à des choses sensées, et aux cas où on peut se trouver, non pas avec des mauvais profs, mais avec des très mauvais profs
le premier cas, celui où il est impératif de réagir, c'est en début de carrière, quand le chef d'établissement s'aperçoit qu'un jeune prof n'est pas fait pour le métier (et qu'on ne vienne pas dire qu'on ne peut pas le voir!)
Dans ce cas, bien sûr, il faut le virer. Pour éviter à 40 générations d'élèves d'avoir un mauvais prof. Et à lui de se trouver mal dans son métier pendant 40 ans.
Qu'on l'aide à trouver un autre métier, pourquoi pas. Mais je voudrais bien comprendre comment un jeune de 25 ans avec un bac +4 serait incapable de trouver un travail mais serait capable d'être prof !
est ce que cela se fait? Il parait que tout doucement, cela commence à se faire mais tout doucement... Et dans certaines filières, jusqu'à 5% des gens qui ont eu le CAPES
Le deuxième cas, est celui du prof, probablement pas très bon ou simplement moyen au départ, qui se laisse progressivement aller
Et qu'on laisse progressivement faire son travail avec de plus en plus en plus de désinvolture, malgré les plaintes qui montent de partout, plus ou moins discrètement (ses collègues savent très bien que cela ne va pas mais solidarité hein?)
Dans ce cas, il faut pouvoir le sanctionner, en graduant bien sûr les sanctions
Mais on peut imaginer que le fait que le licenciement est possible aiderait certainement à éviter qu'une bonne partie de ces cas là ne dérivent . Et encore une fois, je ne vois pas pourquoi sous prétexte qu'il n'y a qu'un employeur, on admet de se comporter n'importe comment
Combien de ces cas? A mon avis, pas plus de 5% ici aussi. Du moins j'espère!
@l’auteur : Plutôt en phase avec vous sur les principes généraux de la réflexion.
Mais je ne vois pas comment évaluer objectivement l’enseignement (a fortiori sans tomber dans les approches purement quantitatives qui ont cours actuellement et dont on connaît l’inadéquation). Tout au plus reconnais-je que l’on peut identifier les situations vraiment problématiques, ce qui n’est déjà pas si mal (à condition de bien démêler ce qui relève de l’enseignant et de tout le reste ; et de prendre des mesures appropriées pour y remédier... ça fait beaucoup de conditions hum).
“toutes choses égales par ailleurs” : justement, de telles comparaisons sont-elles vraiment possibles ? Chaque situation, chaque individu et son histoire personnelle, sont spécifiques et irréductibles. En faire abstraction, c’est s’exposer à des approximations excessives et donc à des résultats contre-productifs.
Je n’ai pas encore lu l’article de Chevènement en lien, mais je ne comprends pas bien votre réserve : éduquer, cela comprend l’instruction... même si évidemment cela ne saurait se réduire à cette seule dimension. Et n’oublions pas la nécessaire implication de la famille ni l’influence du regard porté par la société sur l’école...
Je goûte assez peu la citation d’Obama : l’éducation que reçoivent les enfants ne doit-elle pas plutôt viser en priorité leur épanouissement personnel, en leur fournissant les moyens nécessaires pour, notamment, penser et construire ? Avec la dimension citoyenne que cela inclut (il n’y a pas de démocratie quand la population ne comprend pas les enjeux et ne sait pas décrypter les propos des politiciens). Cela rejoint certainement le côté “appliqué” qui concerne l’emploi et son contexte international (il ne s’agit pas de prôner uniquement un savoir pur pour lui-même, déconnecté de la vie quotidienne et du fonctionnement de la société), mais poser comme objectif la “compétition” cela me paraît bien peu satisfaisant... sans compter qu’il reste alors l’éternelle question : une telle conception implique inéluctablement des gagnants et des perdants, peut-on s’en satisfaire et quid des perdants ?
@ Florent et verel : merci pour vos commentaires nourris. J'ai l'impression qu'un débat entre vous deux permettrait de préciser beaucoup de points !
@ Florent sur la citation d'Obama : c'est vrai. Mon obamisme m'a fait oublier que cette citation perd de sa saveur hors contexte. Il s'agit en fait d'une des déclarations-programme du Président élu, à propos de la crise économique. Dans ce pays persuadé que ses travailleurs "sont les meilleurs du monde", Obama explique qu'il y a un domaine d'investissement prioritaire, l'éducation, pour que ses futurs travailleurs soient au niveau de la compétition mondiale. C'est un sacré changement de perspective !
Très intéressant et très riche commentaire de florent...
Pour répondre à Verel, je dirai que son raisonnement me paraît un peu simpliste : il y a 5% de "mauvais profs", renvoyons-les et tout ira bien.
Tout d'abord, on remarque que les critères qui désignent le "mauvais prof" sont toujours implicites. "ça" se sait, les parents le chuchotent, les collègues le murmurent, et les élèves se passent le mot d'année en année. Tout cela est très impressionniste et dépend de bien des facteurs. Une fois que cette identité est construite, un rien suffit à la confirmer.
J'en veux pour preuve mon expérience personnelle avec certains de mes collègues, affligés d'une réputation catastrophique et que l'on m'avait gentiment attribués (je suis prof principal). Bien obligée de composer avec eux, et craignant des problèmes avec les élèves et les parents, j'ai eu la surprise de découvrir des types assez originaux mais pas si "mauvais" qu'on le murmurait. En les considérant comme des partenaires, en faisait des actions communes, sans chercher sans arrêt à les coincer, j'ai découvert qu'ils se montraient capables de réussir, et les plaintes ont chuté de façon assez remarquable.
On ne gagnera pas la bataille pour l'école contre les profs, pas plus qu'on ne la gagnera contre les élèves.
Le discours qui consiste à dire qu'il faut se séparer de 5% de "mauvais profs" est le même qui consiste à penser qu'en renvoyant chez eux (dans la rue) 5% des élèves de chaque classe, on pourrait enfin travailler.
Mais sur le terrain, ça ne fonctionne pas. Les mêmes qui demandaient le renvoi des 5%, six mois plus tard, demandent une nouvelle purge : ah si on pouvait supprimer les 5% qui maintenant que les "pires" sont partis, ont pris leur place !
Bah, je n'ai pas tant de désaccord que ça avec Verel... Je lui dirai simplement que la formation des enseignants correspond à ce métier plus qu'à un autre et que c'est une des raisons pour lesquelles ils auraient des difficultés à trouver un autre emploi... Ce n'est pas qu'une question de "bac+4", sinon il n'y aurait pas autant de filières ! Ceci dit il ne faut pas occulter le fait que la formation universitaire offre des compétences bien réelles pour des emplois en entreprise, notamment les fameuses compétences transversales nécessaires aux cadres, et qui sont reconnues dans la plupart des pays... sauf en France, et c'est là l'une des autres raisons de la difficulté d'insertion professionnelle pour les diplômés de l'Université (mais c'est un très vaste sujet).
Pour autant je reconnais les arguments de Samantdi, qui pointe des risques de dérive bien réels. Cela rejoint mon propos sur la difficulté d'évaluer la qualité de l'enseignement, en particulier les parents d'élèves n'y sont pas forcément aptes (même si cela n'empêche pas de les consulter). Pour exemple j'ai connu une école primaire où un instituteur accordait une place très importante aux "fondamentaux", orthographe, grammaire, calcul... Eh bien il avait une mauvaise réputation auprès des parents d'élèves, qui lui reprochaient une attitude "conservatrice" face aux autres "modernes" de l'établissement qui développaient beaucoup le sport, les arts et autres activités manuelles... (attention je ne dis pas que ces matières ne sont pas importantes!) Je soupçonne aussi une rancoeur pour les notes forcément moins élevées qu'il donnait... car on connaît bien l'état déplorable de l'orthographe des jeunes depuis quelque temps. Malgré ces griefs injustifiés, j'ai constaté que les élèves qui avaient passé plus d'une année dans ses classes avaient un niveau plus élevé ou du moins des acquis plus solides, au niveau de ces fondamentaux... qui s'ils peuvent paraître rebutants n'en sont pas moins l'une des clefs de la réussite ultérieure (comment résoudre des problèmes de physique ou analyser des textes historiques quand on ne maîtrise pas ses tables ou peine à lire?). A ce titre les résultats parfois moindres obtenus par les élèves qui ne suivaient ses enseignements que pendant une année, peuvent s'expliquer moins pas son incompétence (en l'occurrence ce serait l'inverse) que par la conjonction de sa plus grande exigence sur ces matières que ses collègues des classes antérieures et des lacunes accumulées par les élèves pendant ces classes-là.
Lorsque Verel parle de licenciement en début de carrière, je pense que le problème doit être considéré un peu différemment : d'une part, il conviendrait de s'assurer de cela avant la titularisation, d'autre part il reste possible de prendre des mesures (accompagnement, formation complémentaire, partenariats avec l'équipe pédagogique comme l'évoque Samantdi, etc) avant d'en venir à cette extrémité... Il ne faut pas voir les choses que sous l'angle de la sanction mais aussi tenter de rectifier le tir en apportant une aide ciblée... Et même en cas de licenciement, pourquoi pas après tout il ne faut pas avoir de tabou, mais l'enjeu c'est de ne pas balancer les gens à la rue mais de leur donner des possibilités de reconversion, par une formation ou que sais-je... Aujourd'hui les gens se braquent lorsqu'on parle de licenciement car c'est le vide derrière on laisse les perdants sur le bord du chemin ; l'enjeu de la société c'est au contraire de permettre que ces situations soient acceptées en se passant du mieux possible, grâce à des alternatives et, non pas une prise en charge mais la mise à disposition de moyens pour poursuivre, en étant acteur de son parcours au lieu de subir les événements. C'est à mon sens l'expression réelle de la solidarité (et pas l'irresponsabilité égoïste de la droite qui ne se soucie pas des perdants, ni la politique du chèque, assistanat aveugle -et piégeur- de la gauche).
@ samantdi et florent : merci encore pour ces commentaires très riches, finalement j'ai bien fait de m'énerver chez l'hérétique, si ça a permis de confronter ces expériences !
La fin du commentaire de florent me donne l'occasion de souligner que "bon ou mauvais professeur" dépend non seulement de la personne, et de l'objectif ou critère considéré (souligné par l'hérétique), et du contexte social et scolaire (l'hérétique), et de l'intégration dans l'équipe pédagogique (samantdi), mais aussi de l'évolution d'une personne au cours de sa vie, avec certainement des "passages à vide" comme dans toute carrière. C'est là qu'une direction d'établissement, une DRH au niveau des rectorats, doivent apporter le mentorat, les stages, le bilan de compétences ... qui permettent à la personne, certes de se reconvertir si besoin, mais aussi de se renouveler dans son métier d'enseignant !
bonjour!
je suis prof.
j'ai lu rapidement.
on voit bien que c'est quelqu'un qui parle de ce qu'il ne connaît pas!
qu'y a-t-il de pire que les gens ignorants qui s'arrogent le droit de juger ou seulement d'émettre une opinion sur quelque chose qu'ils ne connaissent pas, ne savent pas, n'ont pas vécu, expérimenté?...
c'est de la stupidité à l'état brut!
mais, malheureusement, la bêtise est indubitablement la chose la mieux répartie et partagée au monde, et, comme dit l'adage: "contre la bêtise, même les dieux sont impuissants!".
donc, pour émettre une opinion sur quelque chose, c'est tout de même mieux de l'avoir vécu!
le problème de l'éducation, de l'enseignement, est un problème complexe qui ne peut se limiter à des approches partielles, partiales, simplistes, naïves, bornées, ou tout simplement stupides.
le premier problème, c'est un problème de valeurs familiales, d'éducation au sein des familles... ce sont des générations de "sauvageons" et d'inadaptés au monde qui se lèvent et montent, qui sont encore contenues dans les écoles, collèges, lycées, et heureusement... cela peut sembler choquant, mais ce n'est choquant que pour ceux qui, par ignorance, angélisme et stupidité, sont incapables de voir la réalité.
ensuite, dans ce métier, il n'est pas seulement question de compétences intellectuelles, de capacité à enseigner! vous pouvez avoir d'excellents pédagogues et enseignants, qui se révèlent en difficulté et en souffrance sur le terrain... parce que vous êtes face à un public, face à un groupe, face à du matériau humain... (et il faut voir pour comprendre...)
non, pour être prof, il faudrait déjà, avant seulement de passer le concours, passer une évaluation ou un test psychologique, de personnalité, n'importe qui ne peut pas, en dépit des meilleurs compétences intellectuelles, pédagogiques, théoriques, faire ce métier... il faut avoir la personnalité pour, être droit dans ses bottes, conscient et fort psychologiquement, etc... et seulement ensuite passer ce concours... il faudrait également qu'il y ait une vraie formation, y compris au niveau psychologique et sociologique... il faudrait également, de toute façon, un suivi, un accompagnement psychologique concret et efficient, pour les élèves comme pour les profs... il faudrait aussi que les chefs d'établissement, et tous ces "connards" de la hiérarchie de l'éducation nationale se bougent le cul et aient des couilles! [désolé pour le langage, mais aucun mot du vocabulaire soutenu ne peut décrire justement ce genre de créatures d'une extrême bassesse, bêtise et parfois même méchanceté!] pour prendre les choses en main, prendre des décisions, réagir, pour maintenir l'ordre, faire respecter les règles, de façon à ce que le cadre de vie soit bon pour tout le monde et propice au travail... il faudrait aussi, surtout lorsque vous enseignez une matière expérimentale, que vous ayez des moyens, du matériel, un aide-laboratoire comme dans tout établissement "normal"...
etc...
et là, seulement, à cette condition uniquement exclusivement, on pourrait tenter de coller aux programmes théoriques, bien chiadés sur le papier, que pondent des intellos fumeux qui se masturbent le cerveau, déconnectés de la réalité, sans aucune expérience de terrain...
là, on pourrait envisager une évaluation... il faudrait ensuite réfléchir sur les critères... mais surtout pas vouloir à tout prix tout évaluer avec des tests à la con, des grilles, essayer de tout faire rentrer dans des cases, la seule chose dont les esclaves du cerveau gauche (je crois, je ne sais plus) sont capables, parce que c'est inefficace devant quelque chose d'humain, de vivant, de complexe et de fluctuant... (d'autant plus qu'un enseignant peut très bien passer auprès d'une classe et la gérer efficacement, et pas avec une autre, alors que ce sera le contraire pour un autre collègue!)
et, d'expérience, je sais que l'opinion des élèves et des parents n'est pas forcément un bon critère, car, objectivement et indéniablement, les gens sont petits et mesquins, ils s'emparent d'un détail insignifiant, et, avec mauvaise foi, malveillance, montent ça en épingle, en font toute une histoire, sans voir ce dont ils sont eux-mêmes responsables...
mais cela relève de l'effondrement spirituel total de l'humanité en général, de la faillite de cette soi-disant humanité en ce qui concerne son humanité véritable, dont le propre serait la conscience de soi, l'honnêteté intellectuelle, la capacité à faire preuve de discernement véritable et beaucoup d'autres choses en voie d'extinction, comme certaines espèces animales...
seulement, comme l'histoire et les faits le prouvent, c'est là chose impossible!
en tout cas pour la majorité des êtres humains tels qu'ils se présentent aujourd'hui.
il ressort donc de l'évidence de la situation globale actuelle que, de toute façon, malgré toutes les bonnes volontés, nous en sommes arrivés, pour ça, comme pour le reste, à une situation pour laquelle il n'y a pas de solution! pas d'autre issue que l'effondrement!
eh oui, ça peut faire peur, il y a de quoi, mais ce n'est que la réalité! ôtez vos oeillères et vos lunettes de soleil et vous verrez mieux!
après, seulement, quand les esprits aussi se seront éclaircis et seront capables d'une véritable réflexion, d'un véritable discernement, d'une véritable intelligence, qui vient d'abord du "coeur", le seul capable de voir l'essentiel invisible pour les yeux, alors seulement on pourra en reparler, pas avant.
d'ici là, ce serait une perte de temps vaine et inefficace!
comprenne qui pourra!