Deux réponses-Facebook à un post et un commentaire. L'un estimait la gauche aveugle à la religion, trop prompte à croire que les motivations religieuses ne sont que le masque de problèmes sociaux ou inégalités économiques — en publiant une page de Jean Birnbaum "Un silence religieux, la gauche face au djihadisme". Le second estimait que l'association Coexister (réunissant des jeunes des trois confessions monothéistes), en envisageant un stand de débat sur le voile le jour d'une manifestation mondiale en faveur de celui-ci, faisait la promotion du voile islamique.

Je crois que sur ces sujets très sensibles, participer au débat et y inviter, c'est très bien et très important. Pas seulement dans le cadre "acquis d'avance" de l'école publique. Je suis en tout cas disponible (en tant que "réserviste citoyen") pour participer à des actions de ce type dans tout cadre.

Je n'ai pas lu le livre de Jean Birnbaum et ne mettrais pas toute la gauche dans le même sac. Mais je crains l'ignorance de nombreux militants de gauche… ou, en fait, aussi de droite (pour d'autres raisons peut-être)… qui ne voient dans la religion qu'un opium du peuple. Ou "une superstition" comme l'avait dit une fois, en Conseil Municipal de ma bonne ville, un représentant d'un parti très à gauche (homme de culture et ami, par ailleurs).

J'ai constaté cette ignorance, ou cet aveuglement exprès, à de nombreuses occasions, dans des missions de conseil à la puissance publique[1]. J'y vois une idéologie d'État, plus encore qu'une idéologie partisane qui serait propre à la gauche.

À la limite — est-ce que cette conception de la "laïcité", comme idéologie d'une valeur de l'être humain qui dépasserait par définition toute autre idéologie[2], ne serait pas, dans nos démocraties, le dernier reliquat, le dernier carré, de l'idéologie socialiste et communiste.

Ce serait ce qui reste quand on a tout oublié de la gauche : le rejet de toute idéologie autre que celle qui fait de l'être humain le centre du monde, et ne dit rien de plus (mais c'est déjà ça de dit).

Notes

[1] De 1998 à 2005

[2] Hum, un de ces jours je trouverai une façon plus simple d'écrire ça.