Désolé d'avoir été presque muet sur Copenhague. Je n'ai même pas signé les pétitions pour un "vrai accord" et autres formules dont le sens m'échappe. J'avais l'impression d'un désaccord sur les principes même. L'impression que, certes la compétence technique des négociateurs d'aujourd'hui n'a rien à avoir avec celle d'il y a 20 ans ou celle de certain chef d'Etat, certes l'objectif de couper le gaz sous la cocotte-minute est clair pour presque tout le monde, mais il manque une conception commune sur la façon d'aller dans cette direction. On ne peut pas avoir d'accord technique sans une compréhension politique, qui doit aller au-delà des négociations de bouts de chandelle.
Autocontrainte par pays ou devoirs contraignants entre pays ? Responsabilité pour le passé, le présent et l'avenir, ou seulement bonnes intentions pour l'avenir ? Équité entre pays ou aumône pour le développement ? Rationnement et marché noir, ou libre marché et bulles de prix ?
Il me semble entendre un écho de ce chaos dans l'excellente interview de Corinne Lepage que j'ai retranscrite sur France démocrate.
Sa voix a des accents de tragédie - heureusement le héros ne mourra pas tout de suite. Il a quelques mois de sursis (même si chaque sursis à décider peut avoir de tragiques conséquences).
Peut-être, donc, faudra-t-il 6 ou 12 mois de plus pour s'entendre au niveau mondial. Mais il faudrait que ces 6 ou 12 mois soient intensément utilisés pour discuter et comprendre des conséquences concrètes. Impossible d'avoir un accord politique sans en comprendre les conséquences sur la vie réelle - on l'a vu en France avec la taxe carbone.
Qu'est-ce que ça voudra dire en fait, un "vrai accord". Allez, blaguons un peu : mettre puits de pétrole et mines de charbon sous la surveillance des Casques Bleus ? Couper le courant quand nous aurions dépassé notre quota ? Lancer un programme intensif de chantiers de centrales nucléaires mal maîtrisés ? Doubler le prix de l'essence à la pompe ?
Rien de tout cela à court terme, amha mais enfin, comment ça marche ?
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