C'est l'histoire d'un mec...

que connaît bien mon associé Roland Besnaïnou. Roland m'a envoyé, il y a quelque temps, ce lien : le mec était français, il a pris la citoyenneté américaine, c'est évoqué dans un article titré "American Democracy, Ideal Versus Real" du journal local, le Berkeley Daily Planet, daté du 31 juillet dernier.

Le mot "Ideal" fait référence à cette naturalisation. Je traduis (librement) quelques passages.

Sa mère (est) juive tunisienne …, son père … de Martinique, sa femme entièrement Indienne-Américaine : née à Los Angeles de parents indiens. C'est un as de l'informatique, … qui lance maintenant sa start-up dans la Baie (de San Francisco). En d'autres termes, c'est un citoyen du monde. Alors pourquoi pense-t-il, et moi aussi, que les États-Unis sont son pays ? …

Selon lui, la France est loin derrière les États-Unis, pour la façon dont sont traitées les minorités. Il s'inquiète du poids grandissant, dans les élections françaises, de politiciens anti-immigrés.

Un incident semble avoir fait cristalliser sa décision de demander la citoyenneté américaine … Dans un parc d'une banlieue de Paris, des immigrés africains, en train de faire un pique-nique, étaient harcelés par les flics (en français dans le texte) omniprésents. Il a pris la parole, demandé ce qui se passait, et pour sa peine a passé un week-end en garde à vue (in jail, dans le texte), sans qu'aucune accusation ne soit portée contre lui. Il espère, il croit qu'ici, ça ne se passerait pas exactement comme ça, ou en tout cas que ce n'est pas notre politique, et il a sans doute raison, en principe.

La grande force de ce pays …, c'est que nous sommes une nation d'immigrants. Les gens qui n'appartiennent pas précisément à quelque part d'autre appartiennent à ce pays, par définition et par tradition. …

Mon ami est une excellente prise pour les États-Unis.

Il y a un épilogue. J'ai fait de visu la connaissance de ce citoyen américain - qui m'a semblé effectivement aussi sympathique, créatif et entreprenant, qu'à son amie journaliste. Je l'ai rencontré à Paris, à une fête de la famille de Roland. Il fait la navette entre la Californie et l'Île-de-France, mais, m'explique-t-il, c'est ici qu'il veut installer son entreprise. Les conditions sont fantastiquement plus favorables ici, pour un chercheur qui veut créer une start-up. Il a remporté deux concours de projets organisés par le Ministère de la Recherche, qui lui rapportent une bonne mise de départ. Il faudrait être fou pour aller ailleurs.

Bon, le rêve américain est possible ici aussi !