Quatrième billet de la semaine sur "le projet" (1, 2, 3[1]) ! Ne nous lassons pas !
En fait j'ai juste 5 minutes, alors faisons simple.
Je crois qu'un projet d'avenir ça urge, passque c'est grave (je suis d'accord avec Forest Ent sur le c'est grave, mais lui ne semble pas croire un projet possible).
Alors le lecteur, l'ami, disent : ben alors quel projet ?
Passque si on dit que c'est si grave mais que finalement, on n'y peut rien, autant oublier, autant aller se coucher.
Ça sert à rien de crier au loup si on n'a pas de fusil. Ça sert à rien de crier Iceberg ! si...
Si quoi ?
Peut-être y avait il sur le Titanic un officier marinier qui passait son temps à essayer de convaincre le Capitaine, ou ses collègues, ou les passagers, que tous ces glaçons autour c'était grave, que le gros iceberg ce serait la catastrophe.
Alors on lui aurait répondu : mais, jeune homme, ou vieil homme, que proposez-vous d'autre ? on a un superbateau supermoderne qu'on est tout juste en train de roder, il est peut-être dans les glaçons mais au moins il avance, vous proposez quoi pour faire encore mieux ?
Et le type répond : si on redescendait au Sud, sur la route habituelle ? on irait peut-être un peu moins vite, mais on coulerait aussi beaucoup moins vite.
Et les autres : pfff ! conservateur ! il a pas de projet ! il est complètement sans imagination. Il sonne le tocsin ? Par pur opportunisme. Juste pour se faire mousser sans avoir à apporter rien d'original. Il crie pour faire le malin. Par anti-capitanisme primaire.
Tu paries donc cette fois aussi sur l'iceberg ?...:-(
@ benoitB : je répondrais volontiers que l'iceberg a sa chance. Mais c'était seulement une image, pas une comparaison.
Si on voulait aller vers la comparaison, il faut distinguer, je crois, période de crise et sortie de crise.
En période de crise (ou de menace de crise imminente) la stratégie conservatrice est généralement le meilleur projet. C'est le dicton "si on est au fond du trou, la première chose est d'arrêter de creuser". De ce point de vue, le calme et la mesure de Barack Obama, Angela Merkel ou François Fillon ont contrasté avec la frénésie décisionnelle de Gordon Brown ou Nicolas Sarkozy.
Pour passer de la crise au monde d'après-crise, une stratégie créatrice est nécessaire. L'analogie du Titanic est sans objet. Il y a des éléments de cette stratégie chez Corinne Lepage, Barack Obama encore, chez les dirigeants chinois, sans doute chez nombre de dirigeants sud-américains (je ne pense pas à Hugo Chavez). L'axe donné par Nicolas Hulot me semble assez juste - voir le résumé sur ce blog ici : http://demsf.free.fr/index.php?post...
C'est là qu'on verra ce que veut dire "centre" = capacité à rassembler autour de l'intérêt général et à faire ressortir les solidarités ? Je l'espère.
Et bien Frédéric, tu décris là, il me semble, l'idée de Corinne Lepage lorsqu'elle parle de "SOUTENABLE" plutôt que durable.
Le durable montre juste l'objectif à atteindre et risque de signifier une certaine inertie dans le désir de garder "coûte que coûte" l'avantage supposé, sans chercher forcément une autre solution.
Alors que le soutenable est à l'écoute, permet de revenir en arrière, de stationner s'il le faut, de contourner et de savoir patienter, d'oser une solution plus en accord avec la situation du présent. Oui, c'est bien ce que tu décris.
La grande difficulté est de combiner la vision à long terme avec les moyens du moment actuel donc du court terme obtenu, celui qui permet de mesurer l'impact (les élections en l'occurence ici...). Il faut nécessairement les deux :
- une vision de l'objectif
- un état des lieux renouvelé régulièrement
Ce sont ces deux éléments, accompagnés d'une grande honnêteté intellectuelle, qui feront la prise de décision d'une route plus adaptée, plus juste.
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis dit-on...
tout dépends de la taille de l iceberg et de la vitesse du bateau
il arrive un moment ou il est impossible d eviter l iceberg