La France se découvre aujourd'hui un nouvel ennemi public numéro 1. Selon toute vraisemblance, un tueur a assassiné 7 personnes en quelques jours à Toulouse et Montauban, dont 3 petits enfants.
L'arrêter, le contrer, est une priorité nationale. Je me réjouis que les candidats à la présidentielle, François Bayrou et François Hollande, aient répondu à ce défi au même titre que le chef de l'État en poste.
La police devra chercher à qui profitent les crimes. Car l'assassin, impitoyable et méthodique, poursuit un but, vise un résultat.
Quel résultat ? Le seul que ces assassinats puissent viser, c'est le désordre social, la panique, la dé-solidarisation du pays, au moment même où la France cherche une sortie à la crise budgétaire et au chômage.
Par ailleurs, le tueur semble physiquement reconnaissable, il est donc probablement inconnu des services de police.
Je ne vois que deux scénarios où un tueur inconnu des services poursuivrait un objectif de déstabilisation de la société :
- un psychopathe isolé, émule d'Anders Behring Breivik ; on imagine un résident de la région, qui la connaisse bien, vivant discrètement — la police doit faire en ce moment le tour des fichiers des clubs de tir, des armureries, des sites internet pour extrémistes et mercenaires ;
- un professionnel envoyé de l'étranger, avec des moyens conséquents de repérage, de déplacement et en armes, par un commanditaire. Mais un désordre, une panique, un affaiblissement de la France, peuvent profiter à tant de monde, que ce ne sera pas forcément la piste de l'assassin[1].
La police essaie de suivre sa trace, elle la trouvera et la remontera sans doute. C'est son métier. Elle ne peut pas être devant toutes les écoles, devant tous les bars, en protection devant chaque vendeur sur petite annonce et dans chaque rue de centre ville. Elle ne peut que suivre.
Nous, nous pouvons précéder. Le plus efficace pour arrêter le tueur, à cette étape de son offensive, c'est une vigilance nationale. Car dans le pays où agit cet ennemi, nous sommes 60 millions d'espions. On l'aura.
Notes
[1] Et tous les commentaires complotistes façon 11-septembre seront impitoyablement classés indésirables. Le fait qu'il puisse y avoir un complot ne légitime en rien les fantasmes anti-xxxx. Le tueur a de la méthode, il en faudra pour l'arrêter.
Pour une fois, je suis un peu en désaccord avec toi, car ce type a abattu des soldats devant leur caserne et des enfants dans leur école. C'est la politique de la France qui est visée.
Ce billet pose je crois les bonnes questions, en particulier celle du but poursuivi par le "tueur au scooter", qui n'est pas seulement un fou mais plus probablement un idéologue ou quelqu'un au service d'une organisation qui vise à semer la terreur (objectif atteint sur ce point). La concomitance de ces actes atroces avec la présidentielle ne peut pas être considérée comme une simple coïncidence.
Il y a beaucoup de questions et pas de réponse aujourd'hui.
L'essentiel pour notre pays, qui ne doit pas plier face à cet individu, c'est que notre processus électoral se poursuive normalement. Et ce même si les crimes devaient continuer à se perpétrer.
Merci pour vos commentaires sur ce sujet tragique et plus que difficile. Et félicitations pour votre discernement : il y avait apparemment dans ces actes, une intention politique et une identification à al-Qaïda. La date du 1er attentat (11 mars, 8 ans après ceux de Madrid) m'avait échappé.