On se sent un peu éléphant contre les léopards, quand on lit et qu'on entend les trompettes de la presse et des députés villepinistes, ces temps-ci. Grands airs d'indignation, trois ans après, contre la grande loi emblématique du quinquennat, celle qui démontrait que Nicolas Sarkozy tenait ses promesses, celle ... qu'ils avaient votée.

Ils ne pourront pas dire qu'on ne les avait pas prévenus[1].

A mon humble avis de non-spécialiste, un enfant de 8 ans peut comprendre que la proposition phare de Nicolas Sarkozy - décharger et défiscaliser les heures sup - supprime des emplois, puisque l’heure sup devient moins chère que l’embauche (juin 2007), et que le coût fiscal de cette mesure pèsera sur l'ensemble de l'économie.

"L'urgence, c'est de débattre d'un bouclier social, pas d'un bouclier fiscal" (mai 2007 - citant Eric Besson, septembre 2005).

Rendre le service public plus efficace, oui bien sûr ! et pour cela, commencer par annuler le paquet fiscal (avril 2008) : avec ce "paquet" estimé à 14 milliards d'euros par an sans avantage économique significatif, le gouvernement a discrédité d'avance l'argument "nous avons besoin de faire des économies".

Vous vous souvenez de ce que le paquet était censé nous apporter ? Un "choc de confiance". Si si, ce sont les propres termes de la ministre, Mme Christine Lagarde (septembre 2007).

Au-delà du bouclier fiscal qui ne coûterait que quelques centaines de millions, c'est l'ensemble du paquet fiscal qui relève du paquet cadeau aux plus aisés, sans apporter grand chose à l'ensemble de la société en termes d'emploi ou de valeur créée (avril 2009).

Nous voulons "que l'on revienne au principe" selon lequel "les charges sont réparties entre les citoyens à proportion de leurs facultés" (François Bayrou, mars 2009).

Les inégalités ont été non pas tolérées comme un moindre mal, mais activement promues par la « pensée unique » au pouvoir (mai 2009).

Si le premier outil de l'État pour la solidarité économique entre citoyens, c'est l'impôt, on peut dire avec François Bayrou (mai 2009) que "la première inégalité réelle c'est l'inégalité fiscale."

Passer à une social-économie, ce sera (si les Français choisissent ce chemin plutôt que celui du coulage massif, qu'il soit "keynésien" ou "pragmatique", des fonds publics), réinventer dans l'univers technique et écologique d'aujourd'hui des solutions "gagnantes-gagnantes" pour les entreprises et les ménages, dans lesquelles la puissance publique arbitre comme régulateur et investisseur de long terme ("Social-économie vs. UMPSarkozy", novembre 2008).

Notes

[1] À moins bien sûr qu'ils n'aient fait confiance à François Hollande.