L'Europe institutionnelle, c'est-à-dire les 27 chefs d'Etat et de gouvernement, leurs équipes et leurs Parlements, plus la Commission et le Parlement européen, ont passé deux ans à refuser d'affronter la réalité : la Grèce était insolvable, et ils ont perdu deux ans à bricoler une douzaine de "plans de la dernière chance" plus grotesques les uns que les autres.

Perdu 2 ans… donc, perdu l'argent qu'ils y ont engouffré pendant 2 ans.

C'est maintenant le FMI qui le dit, par la voix de son économiste en chef.

Vous vous souvenez des choeurs de satisfaction à droite et à gauche, à chaque nouveau plan de la dernière chance ? Vous vous souvenez des éditoriaux officiels du Monde, de Libé, du Figaro et tous autres canaux autorisés, appelant solennellement l'Europe à rajouter chaque fois plus de dette à la dette, plus de camouflage sur le gouffre ?

La cause de la crise européenne n'est pas à chercher ailleurs : c'est notre incapacité collective à affronter la réalité. C'est notre préférence pour le bidonnage qui justifiera encore un peu de perte de temps, encore un peu d'emprunt, encore un peu de corde donnée aux bourreaux pour nous pendre.

C'est une crise européenne et c'est plus encore une crise française. Car dans cet aveuglement volontaire et répété, le gouvernement français a été leader, et s'en est largement vantée (tout récemment encore…). Nos dirigeants ont été aux manettes pour plonger la politique européenne dans l'obscurité.

Nous aurons dans quelques mois des élections. Peut-on espérer que les Français congédient les pitres, et choisissent des femmes et des hommes décidés à affronter la réalité ?


L'histoire de ces deux années sur ce blog :