En vidéo ici depuis Lyon :

Jean Lassalle est candidat aux Présidentielles. Jean Lassalle, je suis très heureux de vous avoir sur le plateau de SurfTV, d'autant plus qu'au moment de votre marche, et de votre résistance pour cette usine qui n'a en fait pas fermé, nous on avait eu des réactions sur la rédaction disant "ce député, il n'est pas si mal que ça, il se bat pour les siens, dans sa vallée". Donc voilà, on est très heureux de vous avoir sur le plateau de SurfTV !

— D'abord bonjour, et merci à votre chaîne. Mes combats n'étaient pas évidents : pourquoi un député se battait pour la délocalisation d'une usine qui allait 60 kilomètres plus loin ? Ma vallée aurait été perdue sans cette (entreprise). Et je posais aussi le problème de la désindustrialisation : nous avons perdu 500000 entreprises en France en moins de 10 ans. À chaque fois que je posais un acte sur le plan local, c'était aussi sur le plan national. (…) Je me souviens que vous étiez toujours là pour réagir. (Nous avons dans les Pyrénées-Atlantiques des sites industriels puissants dans l'aéronautique) et un tissu local de PME très fort. Mais je voyais bien qu'au plan national, ça n'allait pas. Je pensais que comme député, j'allais changer le cours des choses. Très vite, je me suis vite rendu compte de l'effritement de notre pouvoir.

Vous avez décidé, c'est pas rien, de vous présenter à la présidentielle. Pour quelles raisons ?

— Je vois la situation de notre pays, et du monde, se détériorer de jour en jour. L'industrie, l'agriculture, les enfants ne succèdent plus aux parents. Nous n'avons plus de recherche ambitieuse. La moitié des Français ne vote plus, et la moitié de ceux qui votent, votent nul, blanc, ou extrême. Je ne pouvais pas me contenter de la retraite, ma foi pas désagréable, d'un député. Il me fallait poser un acte qui allait au-delà : devenir Président de la République française.

Vous voulez dire aux abstentionnistes de venir par ici ?

— Ce sont des hommes et des femmes qui sciemment, refusent de voter, ils ne se retrouvent pas dans les choix que nous proposons. Nous avons fait depuis vingt ans les mêmes choix. Depuis la chute du mur de Berlin, nous avons accepté un même modèle, celui du profit plus que la richesse, celui de la spéculation. Nous avons nourri un monstre financier. François Hollande a dit : je ne voterai jamais le pacte européen tel qu'il m'est proposé. Dix jours après leur élection, les pauvres députés de gauche ont été obligés de se parjurer. Nous sommes aux mains de nouveaux maîtres, "la dictature financière s'est abattue sur les pays d'Europe et sur le monde entier" a dit le Pape ces derniers jours. Moi qui ai profité des 60 ans de paix qu'a connu l'Europe… les 4 enfants de mon berger de père avaient plus de chance de réussir dans la vie que mes 4 enfants de député. Le danger que nous courons est celui d'un délit de fuite.

Macron a décidé, lui aussi, tout seul, de partir.

— Je l'ai connu comme Ministre, c'est un homme qui ressemble à ce qu'il est, dynamique, il entreprend, il ose. Nous avons une approche fondamentalement différente, ce n'est pas pour autant que je ne le respecte pas. Il s'inscrit dans le modèle comme il est. Il ne remet pas du tout en cause cette dictature financière. Or moi il me semble que c'est du bon sens. Il faut totalement changer d'orientation politique. Il faut se rapprocher du citoyen. 6000 kilomètres, 9 mois hors de sa maison, ça donne un autre contact avec les Français.