Suite et fin de mes notes du Conseil communautaire Argenteuil-Bezons de lundi dernier. Où l'on plonge dans les méandres de la "politique de l'emploi des jeunes", avec deux grands absents dans le débat : l'emploi, et les jeunes[1]. La politique, en revanche… !

Philippe Doucet propose de créer une Mission Locale (pour l’emploi des jeunes) sur l’agglomération, sous forme d’association loi 1901, à compter du 1er janvier 2013. La création de la structure demandant un arrêté préfectoral. Il propose les noms de 8 représentants de l’Agglomération à cette Mission Locale.

Philippe Métézeau soulève « des questions : que l’Agglomération reconstitue une Mission Locale nouvelle, demande de sortir de la Mission Locale actuelle, la MIJ : tout ceci a été fait pour cela. Les conséquences de la sortie n’ont pas été évoquées, elles sont pourtant importantes pour les jeunes eux-mêmes, qui changeront de structure référence ; pour le personnel de la MIJ, entre 25 et 30 personnes[2] ! Vous anticipez sur une Assemblée Générale qui fera disparaître la MIJ. Ce matin à 9h59, j’ai reçu convocation à une AG extraordinaire pour prendre la décision de dissoudre la MIJ ! Nous aimerions savoir comment vous traiterez les conséquences de cette disparition. »

« La nouvelle Mission Locale n’appelle pas de remarques négatives sur le principe ; il y a des avantages à restreindre son périmètre d’intervention aux deux communes, pour lui donner plus de visibilité. »

« Mais ça implique la disparition de la Maison de l’Emploi. Je fais le même constat que vous : depuis quelques années, pour des raisons propres à sa façon de fonctionner, elle était moins utile qu’elle n’avait pu l’être. Mais là aussi il y a du personnel, qu’on ne peut pas ignorer. Ça pose aussi la question du PLIE. La nouvelle Mission Locale va certainement modifier la mission du PLIE. »

« Nous ne partageons pas certaines des raisons de ce changement. La MIJ nous permettait de bénéficier du financement d’autres communes, alors que nous en étions les principaux bénéficiaires. On se prive de financements qui étaient acquis. Et ce n’était pas forcément négatif pour les jeunes d’Argenteuil d’en rencontrer d’autres de Montigny ou Saint-Gratien ».

« Sur les statuts présentés, on aimerait avoir des détails : ils ont été calqués sur les statuts d’autres Missions Locales, pourquoi pas, mais avec quelques petits changements, c’est donc que pour vous c’est pas neutre : dans ces statuts, les communes ne sont pas nommément citées. Ont-elles réalisées qu’ainsi elles ne pourraient pas faire un certain nombre de choses ? Les Missions Locales ne sont pas destinées seulement à l’emploi, mais aussi au logement, à l’accès à la culture, à la santé : la santé n’est pas une compétence déléguée par les villes à la Communauté d’Agglomération. Comment ça peut fonctionner ? »

« Un mois pour démarrer, c’est un temps très court. On n’a pas eu de Conseil depuis 5 mois, alors que normalement il y en a tous les 3 mois, ceci explique peut-être cela. »

Prise de parole de M. Slifi : « je n’ai pas bien compris votre position. On se bat avec les deux Maires avec l’État depuis des années. Le raisonnement sur la compétence Santé est tiré par les cheveux, il y a une permanence de psychologue… »

« On n’a pas voulu s’embêter avec le Parisis parce que le Parisis, ils n’ont pas les mêmes problèmes d’insertion des jeunes qu’Argenteuil-Bezons. On devait demander l’autorisation à la Maire de Saint-Gratien ou à La Frette pour organiser un Forum de l’Alternance ! Ça ne pouvait pas continuer. L’insertion des jeunes ne doit pas être un enjeu de polémique. J’espère que vous ne serez pas aussi pessimiste que vous l’étiez à la dernière AG. On travaille avec les services techniques et les services de l’État. Le projet de la Mission Locale est ficelé, il commencera dès 2013 ».

« La Maison de l’Emploi, elle faisait de l’ingénierie, ça fait 2 ans qu’elle n’accueille plus de public, on accompagne les personnels en reclassement. Le PLIE continuera de fonctionner. J’espère qu’on aura un vote favorable pour cette Mission Argenteuil-Bezons, qui sera gouvernée » par les élus des Argenteuillais et Bezonnais.

Dominique Lesparre « il est toujours amusant d’écouter avec le regard, d’avoir à l’esprit les décisions prises par le passé par M. Métézeau et ses amis en son temps. Je vous rappelle la disparition de la SEMARG, que les administrateurs ont apprise au Conseil d’Administration ! La Maison pour l’Emploi, vous avez été un des grands porteurs de ce dispositif à l’époque ! Vous avez acheté ces locaux — auxquels il faudra bien maintenant trouver une utilité. »

Philippe Métézeau : « J’ai moi-même dit qu’elle n’était plus utile, donc j’ai fait amende honorable ! »

M. Lesparre explique que la disparition de la MIJ est discutée depuis un an, bien que certains Maires aient freiné « pour des raisons incompréhensibles de leur part ».

« Ce qui pèse dans cette décision, c’est aussi la baisse des dotations de l’État et le désengagement du Conseil Général. »

Philippe Doucet « L’emploi des jeunes est un sujet majeur sur le territoire. Les discussions avec le CA sortant de la MIJ étaient souvent surréalistes : on n’a pas les mêmes enjeux que La Frette ou Saint-Gratien. C’était une des Missions Locales qui mettait le moins d’argent par habitant pour les jeunes. On se heurtait à un mur. Donc à partir du mois de mars, nous avons mis en place un certain nombre de choses. Certains ont fait de la résistance passive, c’est généralement pas ce qui nous arrête. Il a fallu que le sous-préfet organise une réunion pendant laquelle notre présentation a duré 4 minutes, et les communes du Parisis ont discuté pendant 1h25. On a une présidence tournante de la MIJ : une année, le maire de La Frette n’a même pas présidé. Nous qui représentons 75% des jeunes de cette MIJ[3], nous retrouvions à la présider une fois tous les 6 ans ! L’AG (de dissolution) a lieu le 4, donc, on a fini par se mettre d’accord sur une date ! Nous demandons au Parisis de reprendre le personnel qui suivait le Parisis, soit 1,5 équivalent temps plein, nous reprenons les autres personnels et allons même embaucher dans deux nouveaux locaux à Bezons et à Argenteuil. »

« Les statuts ? L’essentiel est qu’ils soient opérationnels. Sur la santé, Kader (Slifi) vous a répondu. »

Philippe Métézeau « Ce n’est pas possible d’avoir un débat constructif : je pense avoir fait une analyse que vous pouviez partager, vous avez préféré monter en épingle… Vous faites votre truc, on s’abstiendra, j’espère que vous ne le prendrez pas pour de la polémique. »

Philippe Doucet « on a senti l’optimisme débridé et l’importance du dossier ».

Je quitte là le conseil car le soleil est couché depuis longtemps ;-) … et le travail du lendemain m'attend.

Notes

[1] à la notable exception du vice-président Abdelkader Slifi

[2] Sans oublier 8 amis-Facebook ;-)

[3] Voir en tout cas la répartition des permanences ici.