Avec la dégelée des européennes, il y a un mot qui pousse sur la blogosphère modem et, dans une moindre mesure, socialiste : "le projet". Il faut un projet. Projetons-nous dans l'avenir.

leprojet.jpg

(blogpulse)

"Ce processus est tourné vers le long terme : Ces travaux dépassent le cadre des élections et se déroulent sur une longue durée (même si évidemment la conquête du pouvoir est nécessaire pour que les propositions soient in fine appliquées)", lis-je sur le wiki de la "fabrique collaborative d'idées".

L'Hérétique aussi est prêt à se lancer : "je veux bien m'y coller, mais il me faut un outil qui fonctionne et qui soit très souple et puis il faut qu'on soit une équipe (même petite) pour y travailler."

Cette volonté d'imaginer l'avenir, de trouver un langage qui parle à nos concitoyens, c'est un ingrédient nécessaire à notre succès. J'encourage vivement les équipes-projet ! Pourvu qu'elles tiennent bon, et de plus en plus pendant trois ans au moins, grandissent, prospèrent, rayonnent !

En plus, je crois qu'un champ réaliste commence à être trouvé (c'est bien mieux que l'encyclopédie consensualiste, très professionnelle et très jargonneuse, des politiques publiques, publiée en beaux fascicules en 2001 … pour la présidentielle). Les adhérents sont venus au MoDem par adhésion au "projet d'espoir" porté par François Bayrou et/ou pressés de répondre à la crise écologique soulignée par Corinne Lepage. Ils savent bien qu'on ne peut travailler ensemble que sur cette base, celle du consensus entre nous. En même temps ce consensus est flou - parce que les principes posés par François Bayrou sont souvent généraux, parce que les solutions proposées par Corinne Lepage sont une foultitude - et tout le monde dans le Mouvement a besoin d'y voir clair. De se reconnaître dans des bouts de projet, au moins, concrets, explicables, qui construisent l'avenir du Mouvement et l'avenir du pays.

Il y a du travail, et s'il y a de l'énergie mobilisable pour ce travail, go !

Ceci dit, et c'est une redite : passons du rêve "Du Projet" à la réalité des professions de foi et communiqués de presse électoraux. Il y a des régionales et des cantonales devant nous.

C'est là qu'on pourra reconnaître si nous sommes un Mouvement ou un club de joyeux penseurs utopistes content de rester entre soi.

Serons-nous capables de réveiller, mobiliser, enthousiasmer avec notre projet pour nos territoires ? Serons-nous capables de faire passer les attentes des Français avant notre propre jus de crâne ? (avant dans le temps : apprendre à répondre aux décisionnaires que sont les électeurs, au lieu de prétendre leur "expliquer" nos vues en monologue).

Si non, à quoi sert de refaire le monde (ou la France) en commissions ?

Si oui, nous aurons gagné en crédibilité collective, et tout le monde reconnaîtra, deux ans avant 2012, que le candidat du Mouvement est entouré d'une foule de gens capables et prêts à tenir la barre du pays.

"9 mois : c’est demain !"


Déclameur : je ne suis pas sûr d'avoir répondu à mon propre cahier des charges, en 2004. C'était faiblard. Eh bien, en critiquant ça, on progressera sûrement !