Sur la crise, quoi de neuf docteur ?
Un texte de Kevin O'Rourke, que je ne connais pas et dont je ne comprends pas tout, et avec lequel je ne suis pas toujours d'accord. Traduction approximative et merci d'avance pour toute amélioration !
(Texte lu chez Art Goldhammer, venant de crookedtimber).
Au début de la semaine dernière, on pouvait qualifier d'irresponsable l'idée de spolier les créditeurs[1], car cela enclencherait une contagion inévitable, et la propagation de la crise à la péninsule ibérique. Cet argument a maintenant perdu toute validité, car la contagion a eu lieu de toute façon.
Par ailleurs, ce n'est pas en essayant de "faire croire" quoi que ce soit qu'on répond à un risque de contagion ; c'est en assurant la protection des contribuables de tout les pays de la zone euro, selon les nécessités.
Titriser la dette[2] de façon coordonnée, à l'échelle européenne, montrerait aux citoyens que l'Europe est de leur côté; mais comme l'OLP de jadis, l'Union européenne ne rate jamais une occasion de rater une occasion.
Elle aurait pu donner le départ d'une nouvelle stratégie de croissance d'après-crise, fondée sur l'investissement dans les infrastructures dont nous aurons besoin à l'avenir[3]. Au contraire, elle s'est transformé en un mécanisme qui oblige des pays déjà sur le point de chavirer, à un "ajustement" qui les enfonce.
Elle aurait pu ouvrir la voie en reprenant les rênes d'un secteur financier hors contrôle[4] ; au contraire, elle incarne maintenant le principe discrédité selon lequel jamais, jamais les banques ne doivent faire défaut à leurs créanciers, aussi insolvables soient-elles.
Notes
[1] en ne remboursant pas la dette des banques irlandaises, ou celle de l'Etat irlandais qui leur vient en garantie. Traduction revue grâce au commentaire de lg. La mauvaise traduction initiale était "on pouvait avancer l'argument que 'mettre au feu les obligations' serait irresponsable'...".
[2] PS - Suppression ici d'un commentaire inutile sur la traduction initiale.
[3] Un des points sur lesquels je suis le plus sceptique. L'Europe est loin de la situation américaine de ce point de vue. Je fais la même remarque aux propos similaires de Joseph Stiglitz.
[4] Traduction revue grâce au commentaire de lg ; initialement "elle aurait pu permettre la reprise de contrôle sur un secteur financier hors contrôle"
"burning the bondholders" je traduirais plutôt "faire payer les créditeurs", il ne s'agit pas de bonds à mettre au feu, mais de bondholders (détenteurs de bonds), et les "bruler" c'est leur demander de participer financièrement à la résolution du problème.
Moins importants, je propose aussi les deux ajustements suivants:
It could have provided a means of kick-starting = Elle aurait pu se donner (ou apporter) un moyen de démarrer une stratégie....
Elle aurait pu prendre l'initiative (ou prendre le lead) de reprendre les reines d'un système ....
MERCI de m'avoir fait découvrir ce blog anglais que je ne connaissais pas.
c'est prêter beaucoup trop de consistance à l'UE que de regreter qu'elle n'ait pas fait ceci ou cela...
ceic dit, qui relève plus de l'avis personnel que d'autre chose, merci pour le blog de goldhammer, ça a l'air d'une bonne adresse.
@ lg : merci pour le commentaire, qui m'a permis de revoir la traduction.
@ edgar : tout à fait d'accord sur ces deux points.