Ça, c'est un discours positif :

Bâtissons notre avenir !

Nous avons pris (au cours de ce mandat) de très graves retards. Par rapport à nos voisins (allemand, italien, du Bénélux), la France est la dernière pour la croissance de sa production. La dernière pour la construction des logements. La dernière pour la hausse de salaires. La dernière pour la rémunération des agriculteurs, au bord de la crise. La France n’est première que dans deux domaines : la hausse des prix, et le poids de la fiscalité.

L’État laisse s’envoler les milliards… dans une force de frappe atomique ruineuse et démodée. Il faut que nous campions la France moderne dans la puissance de l’Europe ; c’est là qu’est la seule possibilité d’indépendance réelle, de progrès et de paix. La raison de ma candidature, c’est de sauver l’Europe que le régime veut détruire.

Mais pour moderniser le pays, il nous faut la stabilité politique. (Le président sortant) ne voit aucun moyen de succession. Cette succession est inéluctable. Nous devons la préparer en réconciliant tous les Français. Simplifier la vie politique, faire surgir une grande force démocratique, sociale et européenne, qui nous permettra d’avoir à la fois la stabilité et la liberté, permettra à chacun d’être associé à la direction de l’État.

L’Élysée doit être la maison où réside un pouvoir fort, mais ouvert au dialogue, avec tous ceux qui vous représentent. Je ne vous demande pas un chèque en blanc : je veux passer avec vous un contrat de confiance pour une France moderne dans une Europe puissante.

Merci à Paris Match et à l'INA pour cette vidéo de Jean Lecanuet en campagne officielle, 1965 (les nombreuses coupes dans les extraits ci-dessus, et la ponctuation, sont de votre serviteur).

Certaines choses changent, d'autres ne changent pas.