En réponse à un billet fort judicieux d'Arnaud Gossement, je reviens à un de mes refrains : réconcilier l'écologie des ville et l'écologie des champs. Réconcilier le souci de la planète et celui de la nature.

Il me semble que, dans la société française, la proximité de la nature, l'intérêt pour les plantes et les animaux, pour les paysages et la pureté de l'air, va avec la pratique de la chasse, de la pêche et l'usage de la voiture. Cette écologie des champs est centrée sur l'homme enraciné dans un lieu et agissant dans un temps — le rythme de la journée et des saisons. Elle ne se reconnaît pas du tout dans le discours et la pratique politique des Verts, plus facilement dans ceux de CPNT, mais le lancement d'Europe-Ecologie avait attiré son intérêt : enfin une écologie écologiste en France !...

L'écologie des champs grignote et artificialise le paysage, imperméabilise les sols, décarbone le sol, chasse les palombes, pesticide les abeilles qu'elle élève en même temps - et elle s'en inquiète. Elle se demande si une régulation politique locale permettrait, en fin de compte, de rendre la vie plus agréable en gardant la richesse, la diversité, le trésor des cycles naturels.

L'écologie des villes, elle, me semble vouloir résoudre un paradoxe, rendre durable une société humaine déracinée des lieux naturels : une société urbaine, socialisée, désindustrialisée, foyer de liberté, de culture, d'innovation, de gratuité,… massivement consommatrice d'énergie, de béton, de biens matériels venant d'un ailleurs ignoré, jamais visité… Une société qui découvre, enthousiasmée, la diversité de la planète depuis les hublots des avions… Autant de processus massivement polluants, qui mettent en danger la planète, la ville et la culture elles-mêmes.

Alors, des électeurs et militants prévoyants espèrent qu'une régulation politique globale permette de concilier ces contraires.

Jusqu'ici, on a noyé ces questions sous les subventions, primes par mouton tué par les ours ou prime par vieille voiture remplacée par une neuve… aménagement d'un GR ou installation de toitures photovoltaïques…

La crise financière devrait obliger à reposer ces questions : comment on fera pour que restent vivables, et la terre de chez soi, et la Terre commune ?...