Grâce à Art Goldhammer, je découvre le "simulateur de stress tests bancaires" de Reuters.
C'est une machine à calculer de combien d'argent les banques auront besoin d'urgence…
- si on leur impose d'avoir des capitaux propres à hauteur de "X%" de leurs engagements[1];
- si on décote de "Y%" la dette publique de chacun de 5 pays en difficulté[2].
J'ai pris deux hypothèses très favorables aux banques et aux Etats :
- 9% de capitaux propres seulement, soit le minimum imposé par la règlementation Bâle III qui entrera en vigueur ;
- Des défauts permettant aux Etats de revenir à 80% de PIB en dette publique. Je me dis que 80% de PIB de dette, à 3% d'intérêt, correspondent à peu près aux 60% de PIB à 4% d'intérêt, qu'on imaginait, je crois, lors de la négociation des critères de Maastricht.
Ça donne le résultat suivant :
- 312 milliards de capital manquant, soit 73 banques "ayant besoin de recapitalisation" ;
- dont 50 milliards pour la France - dans la moyenne européenne ;
- impact sur les 4 banques françaises figurant dans le calculateur : BNP 18 milliards, Banques Pop-Caisses d'Epargne 13, Société générale 13, Crédit Agricole - LCL 6.
Evidemment, dire que les "défauts permettent aux Etats de revenir à 80% de PIB en dette publique", c'est supposer qu'au-delà des banques, les Etats prêteurs, le FESF, la BCE, la Chine… prennent la même décote sur leurs prêts. Ce qui coûterait à la France quelques dizaines de milliards de plus - 50 de plus ?
Si nos autorités arrêtaient de jouer la viabilité financière de la France à la roulette russe ?
A vous de jouer !
Notes
[1] Curieusement, on ne peut aller au-delà de 10%, alors que pour une entreprise normale, 20 à 25% seraient recommandés, selon le site Oseo. Je vois mal par quel miracle les banques auraient moins de risque, donc besoin de moins de capitaux propres, qu'une entreprise ordinaire.
[2] Curieusement, le site ne propose pas de défaut sur des Etats comme la Belgique, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, dont la dette dépasse 80% du PIB !
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