Voilà ce que j'aimerais lire dans le rapport Gallois ;-)


Nos politiques quémandent aujourd’hui des sursis pour une raffinerie ou une usine de mécanique. Ils ont raison, nous aurons toujours besoin d’essence et d’automobiles.

Notre Ministre du Redressement productif pose avec des produits français pour convaincre les Français d’acheter français. Il a raison, chaque produit français acheté en France évite un peu d’importation, et un peu d’endettement.

Mais enfin… pour que la France se relève, pour que la France puisse connaître un développement durable, pour que la France puisse financer son système de santé et de retraites, ce dont nous avons besoin, ce n’est pas que les Français aient envie d'acheter français, c’est que le monde entier ait envie d'acheter français[1] !

C’est possible. Ou bien, cela redeviendra possible, quand le monde politique français fera sa mutation. Quand les décideurs en France découvriront et comprendront le nouvel environnement économique et social qu’apporte le numérique. Quand la révolution numérique deviendra le principal chantier politique, social et économique.

Alors, oui les industries françaises redeviendront compétitives ; alors, le monde entier aura envie d’acheter français.

Pourquoi ? Eh bien, la révolution numérique a constitué trois nouveaux territoires, trois couches[2] qui se sont glissées entre l’économie et la société telles que nous les connaissions avant 1975 ; trois couches que nos décideurs croient anecdotiques, et qui sont pourtant les territoires où la France peut gagner !


La première couche, c’est le numérique au sens habituel du terme, c’est-à-dire les outils de mise en relation entre production et consommation, entre les services publics ou privés, et leurs usagers. C’est amazon, c’est google, c’est l’application sur votre téléphone pour commander votre pizza.

La deuxième couche est à l’intérieur de l’entreprise, dont elle constitue le système nerveux : ce sont les systèmes d’information qui décrivent la production elle-même, qui organisent les flux physiques, logistiques, d’énergie, comptables, et les interventions des travailleurs sur ces flux.

La troisième couche coiffe la production économique elle-même, c’est l’informatique financière.

Une politique du numérique gagnante, c’est une politique qui permettra à la France de conquérir ces trois territoires, au bénéfice de son économie et de sa société.

Alors, quelle stratégie permettra cette conquête ?

Suite au prochain numéro ![3]

Notes

[1] Citation de Elphyr.

[2] Cette application du modèles en couches de l'informatique, pour décrire l'interaction entre informatique et société, me vient de chez Michel Volle — ici,

[3] Ce billet est le script de mon intervention dans une vidéo à paraître sur Xerfi Canal.