Après notre campagne encourageante et notre nouvelle gamelle électorale des cantonales 2011, la question a été reposée : continuer à faire une proposition indépendante, quitte à ce qu'elle échoue encore, ou trouver des alliés suffisamment forts pour nous permettre "d'avoir des élus" ? J'ai pris position par mail début octobre. À la réflexion, il n'y a là rien de confidentiel[1], voici donc la stratégie politique que je poursuis personnellement, et promeus dans le Mouvement.

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Je partage l'objectif d'assurer la responsabilité de gouverner, et de ne pas en rester éternellement à critiquer les uns et les autres, que ce soit au niveau national ou au niveau local.

Je partage aussi l'opinion que nous n'y parviendrons pas seuls, Mouvement démocrate. En fait, aucun courant qui nous corresponde sur l'échiquier politique, n'a jamais gouverné seul en France : cela a toujours été en construisant des coalitions.

Si nous sommes trop petits pour avoir une majorité seuls, c'est, un peu paradoxalement, parce que nous voulons être le parti de l'intérêt général : nous n'avons jamais été et ne voulons pas être le parti d'une classe ou d'une couche sociale contre les autres.

Et cela même peut nous aider à être le moteur de coalitions.

Je crois que pour constituer une coalition solide, il y a deux conditions :

La première : il faut respecter les autres. Ne pas céder à la facilité de chercher uniquement ce qui nous sépare de tel ou tel, centriste trop de droite, radical trop de gauche, écologiste trop sectaire, et de façon générale, notable trop magouilleur…

Je crois en particulier qu'à Argenteuil, il y a beaucoup de militants, d'entrepreneurs,…, et même de conseillers municipaux qui pourraient se réunir sur un projet proche du nôtre. Et pas forcément venant "du centre". La conduite des affaires d'une ville n'est pas tant que ça affaire de positionnement politique national.

La seconde : il faut que les autres nous respectent. Et il n'y a qu'un moyen pour cela : établir un rapport de forces électoral en notre faveur. Arriver à intéresser suffisamment de gens pour que les autres forces politiques aient besoin de nous.

Et pour intéresser suffisamment de gens, il faut avoir notre propre proposition, notre propre équipe ; il faut que les Argenteuillais puissent être certains que voter pour nous (et pas pour nos alliés potentiels) va améliorer les choses.

Ça fait beaucoup de conditions à remplir. Or, étant presque tous très actifs en-dehors de la politique, nous avons peu de temps disponible pour l'énorme présence qui serait nécessaire dans les instances en tout genre, l'immense travail relationnel auprès des associations et "notables", la constante surveillance et la réactivité aux événements, qui permettent de communiquer et d'être entendus.

Mais précisément, nous avons une chance qui est la présidentielle. Malgré la singularité de la "politique argenteuillaise", les Argenteuillais sont très attentifs à la politique nationale ; ils lisent, écoutent et regardent les médias nationaux bien plus que les médias locaux.

Si la campagne de François Bayrou est entendue à Argenteuil — et pour cela, nationalement — nous pèserons bien plus que toutes les autres forces politiques locales[2]. Et ce sont les autres qui viendront nous voir.

Je pense que c'est la chance que nous pouvons saisir ;-)

Notes

[1] Et de toute façon, quelle que soit la loi sur le secret de la correspondance, un mail circule !

[2] au pire, UMP, PS et FN seraient devant nous ; mais eux seuls. Au mieux, aucun d'eux.