J'étais de 22h30 à 4h30 la nuit du 4-5 novembre, au siège du Mouvement Démocrate, pour la Nuit du même nom. J'y faisais, avec Okan, le reporter texte et photos pour France démocrate :

  • Bleu nuit américaine au MoDem (ici)
  • "Croire en l’autre - c’est ce qui a fait de moi un Démocrate." - Barack Obama (ici)
  • La boîte à outils de Sylvain Rakotoarison sur les élections américaines 2008 (ici)
  • Un blogueur modem chez Obama (ici)
  • "Enfin un soir où on ne va pas nous demander si on est à gauche ou à droite" (ici)
  • Soirée pizzas
  • François Bayrou "Pour les hommes et femmes à la peau noire, une porte s’ouvre" (ici)
  • À Rome, c'est la nuit du grand choix (A. Hoyois)
  • et autres spéculations, maintenant obsolètes, sur les cartes des résultats partiels.

Il y avait foule tout au long de la nuit, beaucoup de visages nouveaux, beaucoup de jeunes volontaires et d'organisateurs à peine plus âgés, et les personnalités les plus connues du Mouvement, sans compter Mouss Diouf qui visitait l'Obama.

Comme souvent dans les concours de foule, je me sentais un peu décalé.

Décalé parce qu'analyser c'est se décaler, regarder ailleurs que la foule. Dans les nouvelles hétérogènes - McCain par ici, Obama par là - l'optimisme discipliné souligne les bonnes et esquive les mauvaises. J'étais plutôt sensible à l'hétérogénéité. Le vote républicain me semblait progresser, par rapport à 2004, en-dehors des grandes villes, ce qui faisait penser au "nonisme" de 2005. Les estimations en nombre de suffrages (popular vote) donnaient les deux candidats à moins d'un point d'écart, loin des 6-7 points estimés par les derniers sondages. Mais, d'un tableau mouvant, l'homme politique expérimenté saisit les grands traits : François Bayrou, vers 3 heures du matin, dit un mot de conclusion sur la victoire d'Obama et plie bagages.

Je me sentais décalé parce que j'étais venu avec un autre projet - discuter avec Okan et d'autres participants d'une nouvelle étape pour France démocrate. Nous l'avons fait, mais, dans la presse et le boucan, trop brièvement, avec Pierre Guillery et quelques autres. J'aurai surtout revu quelques blogueurs - Marianne, Quitterie et Virginie, Antonin, Hervé Torchet, Christophe Ginisty co-organisateur, Lisette, Arnaud du MoDem Bezons,…, et fait la connaissance d'autres, Nora Missaoui "MissNo", mon hotliner Yann Le Du et GuillaumeD (ici avec moi sur la photo finish !). Bravo aussi à Smaël Sebti. C'était une "Démocratie des blogs", me consolant d'avoir raté quelques "Républiques" récentes !

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J'espère que France démocrate pourra fédérer les énergies des blogueurs ou "forumeurs" qui veulent passer à une autre étape, publier une information de qualité pour et sur les démocrates.

Je me sentais décalé en tant que … démocrate, partisan d'Obama parce qu'à mes yeux c'est le candidat par lequel je sens mes idées le plus précisément représentées, depuis des décennies en Amérique (et avec tout mon respect pour Bill Clinton, Jimmy Carter, Al Gore, John Kerry etc.). Démocrate dans un amphi où on parlait peu de projet politique, sinon pour se distancier de positions (fantasmées !) d'Obama sur la peine de mort ou la détention d'armes. Dans un amphi où on parlait surtout de symboles, et plus précisément, de couleur de peau.

Je viens de recevoir un mail d'un militant démocrate d'Argenteuil que cela a énervé aussi : " Je ne compte plus le nombre de fois (écrit-il) où j'ai entendu 'candidat noir', 'le premier président noir', alors que moi j'ai vu deux candidats, deux hommes, quand les médias voyaient un homme et un homme noir..."

Je vais pourtant devoir accepter un compromis - avec ma famille, avec ma femme qui me fait remarquer : maintenant, nos filles ont la couleur du Président des États-Unis. C'est vrai, ça pèse, ça change la vie, pour elles, donc pour moi.

Je me résigne donc au compromis suivant :

  1. Obama était pour moi le meilleur candidat parce que le plus démocrate,
  2. Je fête son élection aussi parce qu'il est métis, et
  3. J'espère qu'il sera le Président le plus démocrate - parce que, tant qu'à avoir la couleur d'un Président des Etats-Unis, autant avoir la couleur d'un excellent Président des Etats-Unis !