Comme d'habitude, je recommande chaudement les billets de Michel Volle, qui nous explique semaine après semaine, depuis des années et plus, le monde nouveau comme il va. Pour une fois cependant, je m'étonnerai de son attaque contre les "pères la rigueur" allemands ou hexagonaux - ceux qui oublieraient que les pays peuvent croître et ainsi rembourser leur dette - et je me rangerais volontiers avec lesdits paternels.

Il me semble (calcul sur un coin de blog) que depuis 1981, le secteur public au sens le plus large (transferts sociaux inclus) débourse 5% en gros de plus, que ce qu'il encaisse. Si ça créait de la croissance, on s'en serait rendus compte, depuis le temps ?

J'ai le sentiment, peut-être naïf, qu'un Etat responsable, bien géré, disons "en bon père de famille" (plutôt que "comme une entreprise"), est précisément l'environnement que recherchent les entreprises pour investir, les ménages pour s'installer, la culture pour fleurir…

Sauf bien sûr, les acteurs les plus mobiles et les plus court-termistes, prêts à ruiner Pierre pour aller ensuite dépouiller Paul.

Notre déficit permanent n'est-il pas d'abord, ou aussi, une forme de soumission à ce court-termisme là, à ces "marchés financiers" là ?

Un Etat en équilibre financier structurel serait un Etat politiquement indépendant - donc capable de mener la politique sociale, l'aménagement du territoire, etc., voulus par sa population.

… Où l'on retrouve l'affirmation martelée par François Bayrou au cours de la campagne 2007[1] : Lutter "contre la dette est un combat social".

Notes

[1] alors que son principal concurrent trouvait les Français insuffisamment endettés…!