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Notes prises en direct par votre serviteur. Fidélité non garantie, "seul le prononcé fait foi" !

Alain Dolium commence (presque) à l'heure : "je ne voudrais pas être aussi en retard que le RER C !"

"Spéciale dédidace, selon l'expression consacrée", à Pierre Le Guérinel qui, responsable de l'Union Régionale, a assuré la préparation du projet.

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"On a fait une sélection de 5 engagements-clés, il y en a qui en ont 17 et ce n'est pas finançable, ou 20 et ça ne l'est pas non plus".

"Il y a une majorité sortante PS+Verts, on va partager avec vous la manière dont on voit ce bilan. Elle a été confrontée à une opposition quasi-systématique de l'UMP. Nous, on veut pouvoir s'affranchir de cette logique bloc contre bloc. Les différentes décisions qui devraient être prises pour le bien-être des Franciliens pour le transport, l'apprentissage, le développement durable… ne sont pas… de politique politicienne. Je suis rentré en politique pour dépasser ça".

"Je veux déjà saluer l'action du groupe qui est ici. Il ne faisait pas partie de la majorité ? Oui, justement, il a contribué à apporter un nouveau souffle. Lié à la volonté permanente du Mouvement démocrate de faire de la politique autrement. Et il a permis de belles réalisations. Lorsqu'on parle logement, de créer une 'Agence régionale du logement', pour qu'on puisse (bâtir) les 60000 logements dont on a besoin, pour pousser chaque commune à respecter la loi SRU… c'est aussi et surtout parce que vous avez ici des élus qui ont bataillé dur pour mettre ce sujet sur le haut de la pile !"

"Il y a aussi dans ce bilan des échecs. Il y en a un qui me tient à coeur, malheureusement. La rénovation des lycées était un objectif affiché de la gauche. Plusieurs (projets) importants n'ont pas abouti : le lycée Lakanal à Sceaux par exemple. La vice-présidente elle-même a reconnu qu'il faudrait au moins dix ans pour finir le programme de rénovation ... alors que le premier mandat socialiste, en 1998, avait pour objectif de le finir en six ans (en 2004) !"

"La rénovation n'est pas suffisamment tournée vers des établissements plus petits. On rassemble 2000 personnes : c'est très compliqué d'éduquer, surveiller, apporter l'autorité nécessaire ! Surtout si vous avez 18 surveillants pour 1000 lycéens, il faudrait le double !"

"La politique d'apprentissage et de formation professionnelle n'est pas très bien maîtrisée. Elle manque de vision sur les nouvelles technologies, le développement durable, la green economy. En revanche, on peut se féliciter des mesures prises en faveur des apprentis et de leurs employeurs : aide à l'hébergement, au transport ou à la restauration."

"Je n'ai pas senti que l'apprentissage et la formation soient une réelle priorité pour la majorité socialiste et Verts. (Au-delà même du Conseil régional), la formation est aussi très mal gérée au plus haut niveau, on peut parler de gabegie financière. On n'a pas les formations qui correspondent aux métiers de demain, et même dans les secteurs porteurs, les formations ne considère pas les spécificités de ces métiers. Les métiers de la sécurité par exemple, requièrent un sens de la psychologie, une capacité de médiation. Allez regarder dans un catalogue de formation comment on forme les agents de sécurité, vous verrez un manque évident !"

"Former, dans le 93, sur l'aéronautique ou la logistique, il y a des difficultés colossales, alors que de l'emploi dans ces secteurs, il y en a".

"Les heures dans les transports, on en mesure les conséquences dramatiques, on est parfois plus stressé dans les transports que dans son job !"

"Le résultat auquel on arrive aujourd'hui est la conséquence du désengagement de l'Etat. Ceux parmi vous qui prennent le RER C, vous savez que comme toutes les lignes, elle a un centre d'aiguillage. Celui du RER C, aux Invalides, vous savez depuis quand il n'a pas été rénové ? Depuis 1900."

"Un autre point pour bien mesurer ce qui se passe en matière de transports : si on devait accroître de 10% le trafic passagers, l'infrastructure imploserait. Ou exploserait...! La Région a parfois délaissé des priorités, comme le trafic de banlieue à banlieue, qui représente 70% des trajets."

"J'entends parler tarifs. On peut en proposer, des mesures, plus démago les unes que les autres ! Si vous demandez aux Franciliens ce qu'ils veulent, c'est ... que ça marche ! Le tarif vient bien après. Au Mouvement Démocrate nous avons dénoncé la politique qui consistait à augmenter chaque année la carte Orange puis Navigo (nettement plus que) l'inflation tout en multipliant les mesures de gratuité. Ce sont les classes moyennes qui ont payé".

"La route c'est un échec patent : Francilienne pas bouclée à l'Ouest, désinvestissement sur l'A86… la politique routière a souffert de l'accord entre le PS et les Verts."

"Les Verts sont sortants. Ils proposent aujourd'hui une politique de l'environnement à la hauteur de l'objectif affiché '1ère éco-région d'Europe'… mais on n'a pas beaucoup agi !".

"Développement économique et emploi : seulement 2,3% du budget régional ! Dans les autres régions, c'est en moyenne plus de 8%."

"Insouciance budgétaire sur les frais de fonctionnement, saupoudrage de subventions…"

"Le bilan est bon sur certains sujets, contrasté sur le développement économique, l'emploi, la formation, le transport pour accéder aux bassins d'emploi. Et tout (cela) est lié. Parler de la région c'est forcément proposer un projet de société et un projet de vie aux Franciliens."

"Avec la crise économique, vous avez dans le pays 1 million de chômeurs en fin de droits, dont vraisemblablement autour de 200000 en Ile-de-France. C'est une bombe sociale. Nous proposons des mesures pour donner de l'oxygène aux Franciliens ici et maintenant. Qu'on les considère pour ce qu'ils sont, des gens qui veulent bosser comme tout le monde, éduquer leurs enfants, qu'ils soient en sécurité au lycée !"

"La région dispose de beaucoup d'atouts : son potentiel économique, de recherche et développement, de loisirs et de culture, sa capacité créative… Nous avons défini 5 bulles d'oxygène !"


"De l'oxygène pour les entreprises et l'emploi. Des mesures qui vont de l'aide au développement de son activité, on a baptisé cette mesure 'Cap Emploi', une mesure pour que le chef d'entreprise puisse recruter sans hésitation. S'il embauche mais que son entreprise se casse la figure, on prend en charge une partie des charges sociales."

"Un préalable, c'est l'éducation. Si j'en parle souvent, c'est qu'il y a un problème ! Quand il sera réglé je vous lâcherai les baskets avec ça ! Un enfant d'ouvrier a 17 fois moins de chances d'accéder à une classe préparatoire de grande école. Et considérablement moins s'il habite des quartiers enclavés. C'est inacceptable pour un pays qui revendique la liberté, l'égalité et la fraternité. La Région peut contribuer à ce que l'information circule mieux dans ces zones. On a décidé de lancer le Passeport Découverte, qui rapproche les lycéens (voire les collégiens) de personnes qui connaissent parfaitement les métiers, les exercent, qui leur expliquent comment on fait pour travailler dans l'aéronautique alors qu'on est dans le 93. Dans le 93, il n'y a pas que des footballeurs de haut niveau."

"L'apprentissage : il faut des formations plus conformes à l'évolution des métiers. Accélérer les capacités des entreprises à recevoir ces apprentis. Proposition : la bourse aux stages. Que pour obtenir un stage, il faille avant tout un carnet d'adresses, c'est inacceptable. Pour moi, c'est du ressort de la Région, c'est du ressort des élus !"

"On propose une mesure : 'Capital Jeunes'. Pour ceux qui sont sortis du système scolaire, mais qui ont du talent ! Qui expriment un projet. On va aider le jeune à financer son projet - qui peut apporter du lien social, de l'environnement, du développement durable."

"Avant toutes choses : l'Ile-de-France repart parce qu'on a réussi à diffuser cet oxygène. On a besoin de développement économique et d'emploi."


"La 2ème bulle d'oxygène, c'est l'égalité des chances - par l'éducation et la formation, par le déplacement aussi. On nous parle du Grand Paris, 35 milliards d'euros, totalement non finançable et tout le monde le sait. Et de grands projets, 'le tout ferroviaire',... Un projet de transports doit s'inscrire dans 3 grandes priorités. Un plan d'urgence pour rénover l'existant : des transports en commun à l'heure, confortables, sûrs. L'investissement aujourd'hui est de 234 millions d'euros : il faut le doubler sur 4 ans."

"La 2ème priorité, c'est le désenclavement de la grande et moyenne couronne. Nous proposons 1000 bus supplémentaires, on arriverait déjà à améliorer sensiblement le trafic banlieue à banlieue, et l'accès, si on habite la banlieue, à la première station de RER."

"3ème action, développer une bourse au covoiturage."


"Troisième bulle d'oxygène : mieux vivre ensemble. Nos élus, sous la houlette de Bernard Lehideux, ont poussé la création de places en crèche. On va continuer. On propose d'apporter 15000 places en crèches."

"Le logement. On nous parle de la crise du logement comme d'un drame absolu… à droite et à gauche, en période électorale ! Mais sur le marché de Malakoff avec Chantal (Brault), deux mères de familles nous disent qu'elles attendent un logement social depuis 17 ans et depuis 25 ans...! Ce n'est pas un problème politicien ! Je propose un service pour que les personnes puissent savoir où il y a du logement vacant, où on peut retrouver du logement."

"2ème chose, la mixité sociale. Beaucoup de communes de droite préfèrent payer la pénalité (SRU) que de proposer du mieux-vivre ensemble, parce que proposer du logement social, c'est du mieux-vivre ensemble, le refuser c'est un conservatisme délirant."

"Nous proposons des maisons médicales d'urgence et de proximité dans les zones les plus touchées par les inégalités de soin."

"4ème chose, la Région doit montrer l'exemple du développement durable et de l'écologie. Nous voulons des lycées qui produisent de l'énergie renouvelable."

"Enfin, nous proposons une prime à la casse pour les chaudières polluantes."


"Si on nous donne la possibilité d'apporter autre chose à la région, comme l'a démontré avec un petit groupe d'élus qui est sorti de la logique d'affrontement bloc contre bloc… il faudrait qu'à l'issue de notre mandat les Franciliens puissent accéder en moins de 30 minutes aux services essentiels. Nos priorités doivent permettre de rapprocher les emplois des lieux d'habitation. Une vision de l'aménagement du territoire par 'bassins de vie'."

"Ce projet vise à améliorer la capacité de vie en fixant ce cap, 30 minutes, en mettant autour de la table les différents acteur, Etat, collectivités, Franciliens eux-mêmes… ouvrir aux Franciliens l'accès au Conseil Régional… Aujourd'hui l'Ile-de-France est la 15ème région sur 22 pour la qualité de vie, nous voudrions passer au moins dans les 10 premières !".


1ère question : une personne n'a pas bien repéré les 5 bulles. Alain Dolium recompte.

Vous présentez un projet dense et complexe, mais Antonio Duarte est parti du MoDem, en annonçant par un communiqué de presse qu'il n'y a pas assez de projet, de contenu…

réponse : Il aurait dû attendre quelques heures ! Si vous avez des questions sur le projet, c'est peut-être plus intéressant.

Politique tarifaire, vous ne proposez rien sur ce plan ?

réponse : on doit pouvoir moduler la tarification pour les personnes en difficulté, mais le problème principal n'est pas là. Paris est une des villes d'Europe dans lesquelles l'usager paye le moins pour ses transports. 30 à 40% du coût, au lieu de 50 ou 60% dans beaucoup d'autres villes européennes. Il faut un modèle bien équilibré sur le plan économique pour pouvoir entretenir et rénover le réseau pour apporter de la qualité de service… améliorer le rapport qualité-prix !

Avez-vous budgété vos bulles d'oxygène ?

réponse : on se situe dans l'enveloppe budgétaire actuelle de 4,6 milliards, en faisant progresser légèrement l'endettement, de 2,7 à 3,1 milliards, notamment avec la rénovation des transports, étalée sur 4 ans. On est sur un budget équilibré, totalement réaliste. Le projet UMP, rien que ses 17 mesures 'essentielles', devrait amener à doubler l'endettement ! C'est totalement illusoire. Ni l'Etat ni les départements n'accepteraient de payer tout cela !

Vous ne parlez pas de fiscalité ?

réponse : les impôts, il n'y en a plus ! On a tous noté que la taxe professionnelle s'en va, remplacée par une taxe fixée par l'Etat ! La marge de manoeuvre de la Région se réduit de manière considérable !

Espérez-vous un groupe autonome ?

réponse : je ne porte pas de montre, je me disais : on tiendra 5 ou 10 minutes… c'est 10 ! La question de l'alliance est toujours la même. On a un projet complet, on vous l'a expliqué brièvement, comment voulez-vous que du jour au lendemain, pour des raisons bassement politiciennes, on réponde du tac au tac à une telle question ? On est sur une campagne de premier tour, sur un projet bâti pour et avec les Franciliens.

S'il peut y avoir une alliance, on se posera la question des priorités : par qui elles sont partagées ? Aujourd'hui, le plus important, c'est que notre projet connaît un écho favorable parce qu'il est dédié spécifiquement et uniquement aux Franciliens.

''Une réaction par rapport aux propos de la ministre Penchard qui est sur une liste électorale en Guadeloupe, qui dit qu'elle veut que la manne financière pour l'Outre-Mer soit destinée à la Guadeloupe ?"

réponse : c'est l'antithèse de la manière dont je conçois la politique. Une approche très partisane, voire plus. Que cette personne, aux affaires au gouvernement, participe à l'élection régionale … le CSA aura du mal à décompter les temps de parole !

Merci à vous !

(Applaudissements des militants).

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Photos : 1. les têtes de liste du 77 Aude Luquet, du 92 Chantal Brault et du 78 Pierre Le Guérinel; 2. les têtes de liste du 93 Marylise Martins, du 75 Fadila Mehal et du 95 Sophie Jacquest ; Sophie Jacquest avant la conférence ; Chantal Brault et Alain Dolium répondant aux journalistes après la conférence.