La presse glose sur la grande rébellion annoncé des "centristes du centre-droit". Ministres qui s'en vont, Confédération du centre, candidatures multiples à la présidentielle, opposition au sarkozysme - et, vocable ressuscité, au "RPR", en veux-tu en voilà.

Le seul hic, c'est que ces "centristes du centre-droit" ne tiennent leur existence politique que de la bonne grâce de la droite. Et accessoirement, des 19% de François Bayrou en 2007, trésor dont tous prétendent détenir quelques pièces…

Et si on reparle "du centre(-droit)" depuis les régionales, ce n'est pas suite à son succès électoral : c'est à cause de son absence dans les urnes !

Un candidat "de centre-droit" à la présidentielle, qui prétendrait faire campagne sur les "valeurs du centre-droit", peut atteindre 3% dans ses rêves les plus fous. Plus probablement, il connaîtrait le destin de Jean-François Hory[1]. Et même s'il arrivait à 7 ou 8%, quelle différence le jour des investitures pour les législatives ?

La bonne grâce du prince, l'héritage historique du centre-droit, la conviction européenne et autres belles choses permettent de briller dans les salons des Assemblées. Mais à l'arrivée, on pèse le nombre d'électeurs qu'on arrive à convaincre de venir voter pour vous.

Le "centre-droit" peut se confédérer autant qu'il veut, ça ne le rendra pas plus solide ni plus stable. Son équilibrisme ne résistera pas au choc de l'élection. Ses tenants n'ont que deux solutions pour survivre :

  • se coucher devant la droite et le probable-candidat Sarkozy (donc se faire rouler dans la farine et se faire frire, ils en ont tant l'habitude que ça ne les brûlera pas)
  • ou refonder, au centre, une alternative.

Notes

[1] Ancien n°1 des radicaux de gauche. Moqué par les Guignols : ''son score, il le signe à la pointe de l'épée, d'un Z, qui veut dire 0".