Excellent billet de Georges Ugeux sur l'état actuel de la crise financière : sur la dette grecque, « Standard & Poor’s a raison sur le fond » ; et d’ailleurs, aucun des gouvernants qui s’indigne, ne le conteste.
Là où les agences ont tort sur le fond, et gravement tort, c’est d’avoir accordé depuis 10 ans et plus des notes très favorables à des Etats qui auraient dû être notés « à risque ». Cela a permis aux gouvernants d'emprunter à bas prix et de laisser ainsi gonfler leur dette, plutôt que d'assurer l'équilibre de leurs recettes et de leurs dépenses. Très curieusement, aucun gouvernant ne s’en plaignait à l’époque…
C’est quand les agences disent : « désolé, nous ne pouvons plus fermer les yeux, nous avons été irresponsables trop longtemps » que les gouvernants, perdant leur complice de toujours, les traitent de traîtres… à la cause du redressement économique et financier !
C’est si gros, que ça pourrait passer !
Georges Ugeux écrit que le tour de bonneteau proposé par les banques françaises (et maintenant d'autres), "monnaie de singe contre monnaie de singe", est peut-être la seule façon de prolonger le système. Pourquoi ? Parce que des clausiers de contrats (d’assurance, etc.) sont fondés sur les notations d’agences.
Une alternative consisterait peut-être à déclarer nulle toute clause contractuelle qui tirerait une conséquence automatique, du changement d’une notation d’agence (ou tout contrat précisant que son taux d'intérêt évolue selon une formule basée sur les notes d'agences, etc.)
L’irresponsabilité démontrée par les agences depuis de nombreuses années (avec les notations pipeau de la dette des Etats, ou des crédits structurés, etc.), donnerait, à mon avis, des arguments pour une telle législation.
Qu'en pensez-vous ?
Je vais être plus radicale dans le propos :
Les gouvernements européens sont, pour la plupart, en collusion avec les agences de notation dans le seul but de faire des affaires (via les taux élevés) aux banques.
Le soucis est la mutualisation des pertes pour la confiscation des profits. La crise des subprimes a déjà joué à cela. Maintenant, avec les dettes souveraines (CDS) nous "remettons le couvert".
Je vous renvoie à 2 articles d'un blog d'économie intéressant :
http://ecointerview.wordpress.com/2...
http://ecointerview.wordpress.com/2...
Les agences de notation sont une "plaie" puisque ceux qui y recours sont clients et fournisseurs tandis que l'agence est par ailleurs banque d'affaire, dans une autre branche d'activité pas toujours (jamais en fait) étanche ...
Fultrix.
Les agences de notation notent aussi les entreprises. Et effectivement, c'est toujours avec un énorme temps de retard qu'elles le font. La note est dégradée quand le cours de l'action a diminué de 50%..., bref quand la boîte est quasiment morte.
On peut légitimement se demander: à quoi servent-elles si ce n'est à constater les dégâts ou à participer parfois à la création d'une bulle spéculative?!