Gare Marseille Saint-Charles, ce mercredi vers 16h.
File d’attente aux guichets : une file spéciale « pros » (1ère classe et autres critères), avec plein de guichets ouverts, une file vulgum pecus avec 5 guichets. Mon billet idTGV moins cher va sans doute dans la case Vulgum.
La personne qui me suit est interpellée par un jeune homme qui lui temps un questionnaire A4 : Bonjour, pouvez-vous participer à une enquête ? Nous avons besoin de prendre l’avis de différents types de clients, parce que « en janvier 2010 la concurrence arrive ».
Mon voisin de file accepte et prend le papier, et la première chose qu’il remplit, c’est le pavé « identité » qui a l’air fort détaillé. Enquête d’opinion, ou fichage des clients ?…
J’arrive au guichet avec mon billet idTGV pour le train qui part trois bonnes heures plus tard, et sur lequel il est inscrit « échangeable sous conditions ». À quelles conditions est-il échangeable pour un autre train, qui parte avant ?
- Il n’est pas échangeable, ou on vous demandera dix euros ( ?), et de toute façon c’est pas ici que vous pouvez faire ça. « C’est une filiale SNCF. Allez à la cafétéria, il devrait y avoir une hôtesse là-bas, elle doit être là une demi-heure avant le départ du train ».
Juste une petite question que je vous pose à vous, pas à l’enquêteur ni au guichetier : est-ce qu’il y a quelqu’un à qui ça rende un quelconque service, toutes ces complications ?
Vous êtes sûr que c’est le bon sens de l’histoire ?
Vous êtes sûr que si le billet idTGV est moins cher, c'est du fait de la constitution d'un deuxième système de vente avec "hôtesse" dédiée ?
Ça serait pas des fois mieux pour tout le monde si c’était la SNCF qui vendait les billets pour monter dans les TGV, au lieu de se fabriquer des concurrents imaginaires à caser dans des coins de cafétérias ?
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Effectivement, avec iDTGV la SNCF s'est "inventé" un concurrent low cost. Le calcul est totalement débile, puisque filiale ou pas, en voulant faire passer la société mère pour un voyagiste haut de gamme et sa fille pour un service "djeuns", on massacre doublement l'image de la SNCF.
Je ne suis pas sûr que cette mentalité soit "service public", il y a d'autres services -commerciaux- qui renvoient à d'autres guichets, services, bureaux, postes (téléphoniques)... etc. Je pense notamment aux hotlines de "box" qui te refilent des numéros différents pour régler la connexion internet, téléphonique ou TV. Mais le service public tient bonne place dans ce domaine, c'est vrai.
A tes 4 dernières questions, je réponds "non", "non", "non" et puis "oui" !
:-)))
La SNCF ne s'invente pas une fausse concurrence mais s'est créé une filiale de droit privé pour bénéficier des facilités de ce droit et échapper aux "contraintes" de service public qu'elle doit supporter en tant qu'EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial). L'idée est aussi de sortir du contexte SNCF avec une autre marque pour lancer une version à bas coût avec les conséquences prévisibles sur la qualité du service client.
Juridiquement, cela permet de compartimenter la clientèle et d'offrir une nouvelle marque pour concurrencer les compagnies aériennes à bas coût.
@Orange pressé : si je comprends bien, vous répondez comme. GuillaumeD non, non, non et oui ? Ce double système est un artefact juridico business qui ne permet pas de rendre un meilleur service au public, mais consomme plutôt de l'énergie administrative ?
Je ne suis pas sûr d'avoir compris ta question mais je pense que ça se rapprocherait plutôt de ce que tu sous-entends, effectivement.