Plus le plan de redressement proposé par François Bayrou apparaît comme le seul sérieux, plus les "experts", gênés aux entournures par les 30 ans qu'ils ont passés à vanter le déficit et la dette, mesquinent : "les économies, c'est pas bon pour la croissance…"
Alors, remettons les pendules à l'heure. Moi qui suis modélisateur et fier de l'être, j'invite les modélisateurs à se calmer. En macro-économie comme en finance.
Une croissance consistant en dépenses publiques payées à crédit (car les dépenses publiques comptent dans le PIB !), ce n'est pas une croissance, c'est un crédit, et un crédit doit être remboursé… on le rappelle à tous les spots radio de Cofitelem…
La véritable croissance, c'est une production nouvelle, que nous parvenions à vendre à l'étranger pour combler notre déficit.
Or : qui peut croire sérieusement[1] que les milliards de dépenses publiques françaises créent des dizaines de milliards d'achats de consommateurs étrangers ?
Vous croiriez sérieusement, vous, qu'un surendettement du Brésil ou de la Slovaquie vous ferait acheter plus de produits brésiliens ou slovaques ?
Cette croissance demandera de l'investissement privé. Or, l'argent privé, il surabonde, encore faut-il qu'il s'investisse "dans l'économie réelle". Qu'il ne se réfugie pas dans le foncier ou dans les casinos off-shore. Qu'il ne passe pas la frontière du Rhin ou du Quiévrain.
Pour ça, pour s'investir dans un pays, en l'occurrence chez nous, la première chose dont l'investisseur privé a besoin, c'est un Etat dont on soit sûr qu'il ne fera pas faillite. Qu'il paiera ses factures, les retraites, les allocations chômage, etc. ; qu'il paye les salaires des professeurs et des médecins hospitaliers ; qu'il répare les routes et fasse rouler les trains ; qu'il ne provoque pas de grèves générales à répétition.
C'est la condition n°1 du redressement. L'équilibre. L'indépendance nationale. La sécurité pour les salariés, les retraités, les entreprises.
Nous avons une crise de la dette parce que nous vivons au-dessus de nos moyens. Il y a deux manières de conquérir un pays : par l’épée ou par la dette, disait Adam Smith ; nous y sommes.
Quiz : qui a dit ça et quand ? Indice : je l'ai noté ce matin lors d'un débat public.
Notes
[1] A part Serge Dassault.
Réponse au quiz : A ma connaissance le premier qui a attribué à Adam Smith cette célèbre phrase de John Adams a été Arnaud Montebourg ( http://www.latribune.fr/opinions/20... ), mais il a peut-être fait des émules...
Hollande nous a déjà fait le coup avec Shakespeare (un Nicholas, journaliste bien contemporain, pris pour William, dramaturge du XVIe) !
Très fort ! Là on dit "Maître Jacques !" (et qu'Arnaud Montebourg persiste dans cette erreur d'attribution suggère qu'il est mal entouré, peu aidé par ses camarades socialistes, ou qu'il lit peu internet).
Bon, puisque le quiz est fait, je n'ai plus qu'à applaudir à cet article excellent.
Ton titre fait penser à une pub pour du Viagra (TM)
FrédéricLN : exactement le genre de commentaires que le filtre BadWords a directement envoyés dans la boîte à spam
J'étais en train de me dire "ben finalement frédéric LN il a pas le sens de l'humour !"
Il y a au moins quelqu'un pour avoir repéré le côté Francky Vincent du titre. Merci !