Pas tellement les utiles ajustements des charges sociales, pas vraiment le coup de pommade aux entrepreneurs inquiets d'être pigeonnés, encore moins une chasse aux trésors de schiste…
… la compétitivité tout court : celle qui consiste à concevoir, construire, fabriquer, vendre ce que le monde entier nous enviera.
C'est possible, je crois qu'on s'en rapproche. Ce serait un réveil général pour la France après 30 bonnes années d'hypnose nombriliste. J'ai eu l'impression, aujourd'hui, dans la vénérable enceinte et parmi l'assez vénérable public du CESE, qu'on y était presque !
Voici donc en vidéo, grâce à Canal Xerfi, ce que j'expliquais sur ce blog il y a quelques jours : les trois territoires à (re)conquérir par nos politiques et nos entreprises.
- Une informatique financière tournée vers l'économie réelle ;
- Des systèmes d'information qui représenteraient et organiseraient de façon performante l'activité des entreprises et services publics ;
- Une ingénierie nouvelle de la relation entre les gens et les institutions[1].
Au passage, sur le même site, une autre vidéo toute fraîche, où Olivier Passet (mon ancien camarade de collège, multi-prix de camaraderie) règle son compte au "faux record de productivité de la France". Ça bouge, je vous dis.
Notes
[1] Déclameur : tout ceci aurait pu être un vaste spot de publicité pour mon activité professionnelle. À ceci près le sous-titrage de Canal Xerfi a fait référence à une autre entreprise ! (avec laquelle je collabore effectivement).
introduire plus d'informatique dans l'enseignement : si les classes préparatoires n'intègrent pas cet enseignement, il vient plus tard : est-ce vraiment rédhibitoire. Ces classes constituent un dispositif de sélection qui en vaut un autre sans doute, ensuite tout reste à apprendre du métier en quelque sorte. Le système n'a pas été pensé pour introduire des matières plus professionnelles de toute façon.
est-ce que le numérique est une solution au chômage : est-il meilleur de commander une pizza sur téléphone portable, que d'aller la chercher soi-même. Ne déshumanise-t-on pas la société ? Peut-on remplacer nos relations en face à face par du numérique, est-ce si souhaitable ?
l'intervention de M Passet ne fonctionne pas sur le site, mais on peut trouver toutes ses interventions sur dailymotion. J'ai écouté certaines interventions : presque le programme socialiste annoncé en anticipation, sur la compétitivité. Je me rends compte en l'écoutant que tout le monde n'est pas enchanté par la rigueur et le désendettement, pourtant signalée par beaucoup d'auteurs avant les élections, et qu'une part des milieux économiques redoutent la baisse de l'activité. Il signale au passage l'avantage pour un pays (l'allemagne) de disposer de loyers moins élevés, ce qui donne une marge à l'économie.
la France a un taux de travail des moins diplômés élevé en europe, ce que personne ne sait.
@ triton : je partage votre prudence mais crois possible d'y ajouter une louche d'enthousiasme !
Le covoiturage ou le couchsurfing sont bien plus riches en contact humain que le TGV ou Formule 1… et c'est le numérique qui les a rendu possibles.
Pour la pizza, j'avoue que l'exemple est non vécu : je suis un fan du Four de Claudia (publicité gratuite !).
Pour l'informatique, mon désaccord est plus profond … Enfant des maths modernes et du "bourbakisme", je crois cependant que l'informatique serait un meilleur modèle de formation de base et de sélection. Ce n'est pas une matière professionnelle : les ordinateurs fonctionnent tous seuls ou presque. C'est comprendre la trame dont est faite le monde où nous vivons.
Elle devrait, sinon remplacer toutes les maths physique chimie, du moins arriver à parité avec l'ensemble de ces trois là, et à parité avec les sciences du vivant / l'écologie.
Pour l'immobilier, son coût élevé en France est une charge pour les entreprises… mais leur richesse foncière est dans leur actif. Les Français n'ont jamais eu, de l'histoire, autant de m2 par personne pour travailler et pour se loger. Et le monde entier nous l'envie. C'est sans doute pourquoi il coûte des prix délirants : c'est un métal précieux. Il nous reste à savoir mieux le valoriser !