Grâce au blog de Jean-Louis Bianco, j'apprends avec stupéfaction dans Mediapart que l'immunité présidentielle s'étend maintenant aux personnes et sociétés qui auraient profité de contrats illégalement passés avec l'Elysée.

Pas seulement à la personne du Président, ce qui me semble déjà très regrettable (on vient de le voir avec l'accord Ville de Paris-UMP-Jacques Chirac[1]) ; pas seulement à ses collaborateurs immédiats, ce qui me semble choquant ; pas seulement à l'ensemble des agents bénéficiant d'une délégation de signature au sein de la Présidence de la République, ce qui me semble digne d'un régime totalitaire ; mais, selon le Parquet qui classe ainsi l'affaire sans suite, au "cocontractant de la convention", bref au bénéficiaire de l'argent illégalement dépensé !

Médiapart cite un professeur de droit, Didier Rebut, qui s'interroge : "Jusqu'où le président irradie-t-il ? Jusqu'à son gouvernement sous prétexte que c'est l'Elysée qui prend les décisions ? Quelles sont les nouvelles limites de l'irresponsabilité?"

Yann Wehrling, comme en réponse, constate que la décision du parquet permet à tout collaborateur ou contractant de l'Élysée "de ne respecter strictement aucune loi nationale ni aucune directive européenne."

C'est pourtant bien simple : passé les bornes, y a plus de limites à l'irresponsabilité.

Comme le dit parfaitement, Séverine Tessier (Anticor) également citée par Médiapart, c'est "la démonstration par l'absurde que nous vivons dans une République irresponsable, contrairement au slogan du Président".

Notes

[1] Voir aussi l'avis d'Eva Joly, celui de La Règle Courbe (avec mon commentaire sur un sujet voisin)