"La survie du MoDem se joue au centre", c'est le titre d'une tribune de Jean-François Vigier, notre tête de liste en Essonne, à la veille du Conseil National.

Je trouve ce titre très juste. Pour la gauche comme pour la droite, nous sommes, au mieux, une réserve, certes bien maigrissante, d'électeurs gagnables - d'électeurs à portée de main, puisque nous ne sommes pas dans le camp d'en face, ni même abstentionnistes.

Nous n'avons d'intérêt, de valeur, de sens en tant que parti, que par notre certitude d'une autre voie possible, une voie par laquelle la France peut sortir de ses trente ans d'enlisement et d'endettement.

Notre certitude (en tout cas la mienne), c'est que cette voie est celle de la démocratie, une démocratie de responsabilité (ce terme était déjà dans les valeurs de l'UDF !) en matière économique, sociale et environnementale. À l'exact opposé du sarkozysme comme du socialisme, ces deux tristes spécialités françaises que ni l'Europe ni le monde ne nous envient.

Nous avons bien conscience (moi en tout cas ;-) ) que les forces politiques bougent lentement, et que gagner une majorité absolue sur le projet et les candidats démocrates ... n'est pas pour demain. Mais nous sommes prêts à travailler avec des gens qui se considèrent "à droite", "à gauche", "écologistes" et d'autres étiquettes encore. Nous visons la prise de conscience, le rassemblement, le dialogue, des majorités assez larges pour prendre des décisions durables. Nous sommes donc au centre.

Comment pouvons-nous réussir ? Je l'ignore encore.

Bien sûr, comme l'écrit dans le même journal Eric Arnoux, il faut appliquer "au Mouvement démocrate les valeurs du projet démocrate pour que nous redevenions crédibles", il faut démontrer par l'exemple que la démocratie de responsabilité, ça marche. Ça ne suffira pas. Il y a plein d'associations fort sympathiques, à l'image des valeurs démocrates, qui n'exercent aucun pouvoir et laissent la droite et la gauche couler la France en toute tranquillité.

Donc j'ignore comment réussir ; mais je suis certain qu'en abandonnant le combat, nous échouerions !

En fait, dans des débâcles (et nous en avons connu), je repense spontanément à l'appel du 18 juin[1]. De Gaulle n'y parle pas de morale, il ne désigne aucun méchant. Il parle de la Grande-Bretagne, de l'industrie américaine. Il dit que cette guerre est une guerre mondiale.

Notre combat démocrate est sans frontière. "Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire."

Notes

[1] Désolé pour le quasi-point Godwin. Après tout, j'ai déjà fait référence dans le même esprit à Austerlitz