Sur Envoyé Spécial ce jeudi, quelques images de ces grands gamins désoeuvrés, qui se retrouvent à jouer au foot avec les têtes de leurs victimes. L'horreur et la connerie, unies. Les lieux communs anticolonialistes et fraternels, et la facilité à traverser les frontières pour rejoindre ce "paradis" du martyre annoncé.

"Tu es parti là-bas sans savoir pourquoi ; je ne crois pas que tu cherchais la gloire. Tu avais peut-être seulement du mal à jouer le jeu, dans ta petite ville sans histoire. On t'a dit que là-bas la cause était juste, qu'il fallait vaincre à tout prix… Et puis, c'est facile de laisser les autres penser pour soi. Alors, sans savoir pourquoi, tu es parti.

Mais c'est bientôt fini, Johnny. Sens-tu venir le sommeil ?

Toi qui lisais les bandes dessinées, et te voyais en surhomme vainqueur, là-bas, dans l'enfer, tu as appris à connaître la peur. Tu as appris à manier des armes nouvelles, à brûler les femmes et les enfants… On n'a pas le choix : la peur est un maître exigeant.

Entends-tu, Johnny, les avions s'en aller ? Ils retournent maintenant à leurs bases. Ils ont tout lâché, leurs bombes sont tombées sur toi, Johnny, et tes camarades. Oui, c'est comme ça, absurde et cruel, je crois que tu commences à comprendre. Mais c'est un peu tard. La nuit commence à descendre. Tes yeux se ferment déjà."

Une des chansons que je connaissais par coeur il y a un tiers de siècle. L'histoire se répète salement.

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