Comme citoyen, les dernières nouvelles de Bernard Squarcini m'ont décidé : saisir cette occasion d'écarter le clan Sarkozy était un devoir.

J'ai donc signé la "charte", selon laquelle je suis donc pour "l'alternance". Question de mots. Si "alternance" veut dire "remplacer la droite par la gauche et réciproquement à chaque élection générale" (comme c'est le cas depuis 20 ans sauf en 2007), je n'en vois pas l'intérêt. Au contraire. Le changement que je souhaite est un changement profond, qui demande la mise à la retraite de la génération au pouvoir depuis 20 ans — même si n'est qu'une condition nécessaire, pas une fin en soi.

J'ai utilisé le comparateur de programmes de Sciences Po pour vérifier avec quels candidats j'étais compatible. En fait, avec aucun : sur 6 des 16 questions, toutes les réponses proposées (tous les programmes des candidats) me semblaient très mauvaises, extrêmement passéistes, à côté de l'essentiel : j'ai dû cliquer au hasard. Sur 7 ou 8 autres questions, tous les programmes me semblaient mauvais, et l'un d'entre eux un peu moins pire. À l'arrivée, le comparateur m'a répondu que les programmes de NKM, Alain Juppé et Bruno Le Maire étaient les moins éloignés de mes idées.


Comme expert de l'opinion ou des sondages, j'ai été bluffé par le rapide mouvement en faveur de François Fillon ces derniers jours, et encore plus par son triomphe de ce dimanche soir. J'avais bien compris que le soutien, appuyé, de François Bayrou à Alain Juppé, plombait ce dernier parmi les militants de droite. Confrontés aux interviews sur les valises de billets, confrontés à la double portion de frites en guise de définition de "la République", sans parler du délire sur le changement climatique, bref, confrontés au manque de crédibilité de Nicolas Sarkozy, ils ont trouvé en François Fillon un "leader de droite dure" de remplacement. Je ne pensais pas que ce changement de vote, dans l'esprit des sympathisants de droite, se ferait aussi vite.


Comme militant de la campagne présidentielle de Jean Lassalle, je suis convaincu que 2017 sera l'occasion pour la France de reprendre le pouvoir à Paris. Je suis donc étonné de voir la droite choisir comme candidat, après le maire de Neuilly-sur-Seine, le député du VIIème arrondissement de Paris. C'est un boulevard qui s'ouvre pour le changement que j'espère.

François Fillon tiendra peut-être une semaine. Je n'ai rien perçu pendant la campagne, de son éventuelle capacité, avec son programme dit "ultra-libéral" et "conservateur", à répondre aux attentes des Français. François Fillon a d'immenses qualités, il ne semble pas avoir les deux qualités essentielles au prochain Président[1] :

  • une indépendance totale par rapport au système politico-économique en place,
  • une compréhension profonde du changement du monde.

Je continue à croire que ces deux qualités feront la différence dans la campagne 2017.

"La politique offre quand même des retournements extraordinaires", dit à l'instant la journaliste de BFM-TV. Nous ne sommes qu'au début.

Notes

[1] Sur les critères que je proposais dans ce billet, l'ordre des 7 candidats de droite de la primaire était : Nathalie Kosciusko-Morizet ; Alain Juppé ; Nicolas Sarkozy ; Jean-Frédéric Poisson ; François Fillon ; Bruno Le Maire ; Jean-François Copé.