que «nous sommes écrasés - non pas par l’euro mais par notre endettement. Quand les intérêts atteignent 100 milliards d’euros par an, on est mort» : François Bayrou ?
que prêter à un État comporte un risque de faillite et que les prêteurs doivent l'assumer = «quand j’achète une action d’une société, et qu’elle fait faillite, c’est pas de chance. J’ai pris un risque - et j’ai perdu» ? Christine Lagarde ?
que la faillite est effectivement un risque à court terme : «dans six mois… on ne pourra plus payer les retraites et les salaires du service public» ? Encore François Bayrou ?
que la condition pour que le pays prenne le chemin du redressement, c'est une représentation politique juste : un gouvernement qui réformerait le code électoral, supprimerait les remboursements des frais de campagne, plafonnerait le nombre de mandats, «aurait bien évidemment immédiatement notre soutien» ? Daniel Cohn-Bendit ?
Non, bien sûr, vous avez reconnu Beppe Grillo.
Confronté, hier à la radio, au leader du FN valdoisien, Alexandre Simonnot, j'ai évidemment trouvé grotesques les raisons "bruxelloises" qu'il donne à la faillite de notre économie. Mais, comme lui, j'ai dit mon irritation face à l'adjectif "populiste" qui masque trop souvent l'incapacité des médias français à analyser un mouvement politique… La presse nous avait d'ailleurs amplement servi ce qualificatif méprisant dès la fin de l'été 2006.
25% des Italiens ont voté pour le Mouvement 5 Étoiles. Entre le grossier et le farfelu, il ne manque pas dans son programme d'idées justes et importantes, que j'aimerais grandement voir importées en France.
Je regrette, bien sûr, la défaite de Mario Monti et la débâcle des partis italiens historiquement proches du MoDem. Mais je garde espoir dans la capacité des citoyens à sortir leur pays de la crise bien avant que les professionnels de la politique croient la sortie de crise… simplement possible.
Bonjour Frédéric,
C'est bien qu'on s'intéresse en France à Beppe Grillo, car il a d'abord été présenté par les médias (y compris dans les émissions sérieuses avec des politiciens italiens) comme un populiste et un anti-européen.
C'est très loin d'être le cas. Beaucoup de ses partisans sont des Italiens plutôt jeunes émigrés en Europe. Il est d'ailleurs venu plusieurs fois à Paris, invité notamment par les Newropeans (europhiles, voire eurobéats, mais plutôt anti-libéraux ).
Il y a donc un groupe des "Amis de Beppe Grillo à Paris" ( http://www.meetup.com/meetupparis/ ) qui communique peu, mais qui essaye ce WE de réfléchir sur ce sujet.
Cela ne dit pas quelle serait la solution. Simplement qu'en Italie, une répartition plus juste et moins corrompue du pouvoir politique et médiatique, en serait le préalable. En France, aussi?