Plus d'une centaine de commentaires[1] sur l'éditorial de Françoise Fressoz (extraits) :
(Les) élections européennes qui vont se dérouler l’année prochaine sèment une belle panique dans les partis de gouvernement. Et si Marine Le Pen réussissait (à) hisser le Front national en tête, devant toutes les autres formations ?[2]
L’Europe accumule les faux pas : elle est trop lourde pour réagir au bon moment, trop divisée pour oser bousculer ses dogmes fondateurs, trop éloignée des peuples pour compatir à leur souffrance.
Désormais, seule une minorité de Français adhère à l’idée européenne, ce qui ne s’était jamais produit.
La bataille semble perdue d’avance, au point que la tentation, au PS comme à l’UMP, est de faire une croix sur cette élection, de la considérer comme un mauvais moment à passer, de l’aborder comme une sorte de présidentielle du pauvre qui servirait de défouloir aux formations contestataires, et puis on passerait très vite à autre chose.
C'est une erreur. Ce qui nourrit le malaise actuel, c’est l’incapacité des dirigeants à prendre les Français pour ce qu’ils sont : des êtres doués de raison, lucides sur le rapport de force mondial.
La mondialisation alimente le fantasme du déclassement français et prive les gouvernants de réponses convaincantes, faute d’avoir clairement exposé le problème.
Dans l’idéal, les élections européennes devraient servir de session de rattrapage. Elles devraient permettre d’aller au bout des arguments, de mettre rationnellement le pour et le contre dans les colonnes France, Europe, mondialisation, de prendre au mot Marine Le Pen.
On attend juste que les pro-européens s’y mettent.
Cet éditorial me semble aussi intéressant que préoccupant, par son angle même !
Espérer recueillir des votes sur un "bilan globalement positif" ou une "appréciation rationnelle" est la quasi-assurance de l'échec.
Déjà, au référendum de 2005 la rationalité a perdu : au sens où les électeurs ont voté très majoritairement "non" en refusant la "concurrence libre et non faussée", déjà la règle européenne depuis des décennies et à laquelle le projet de Constitution ne changeait rien (titre III)… et ont donc rejeté au passage les progrès démocratiques que contenait le projet dans ses autres titres[3].
Qu'est-ce que l'Europe politique, qu'est-ce que le Parlement européen promettent pour l'avenir, ou au moins, font espérer, voilà la seule question électorale, celle qui fait se planquer sous la table les pro-européens.
C'est aussi ce qui manquait dans le TCE, et aurait pu contrebalancer les doutes sur le bilan : des progrès annoncés, en route, engagés ! comme bien sûr l'harmonisation fiscale que nous attendons toujours.
Alors, concitoyennes et concitoyens d'Europe : où voulons-nous aller, les uns et les autres, côte à côte et ensemble ?
Notes
[1] Au passage, ce blog a passé le cap de 3000 commentaires : merci !
[2] Ce qui serait désolant, mais conforme à ce que l'on peut prévoir aujourd'hui.
[3] La portée du vote "non" allait certainement au-delà ; je ne parle ici que de sa dimension… européenne.
Quelle union? N'ai aucunement l'intention de prendre noces avec vous.
Bonne nuit
Il n'était pas irrationnel de refuser un projet qui consistait à renforcer une union sur des bases inacceptables (dont la concurrence libre et non faussée). Je ne m'attarde pas dans cette discussion, ayant déjà été soupçonné d'irrationalisme et, qui plus est, ne me sentant nullement concitoyen d'un ensemble vide !
@ edgar : je note les deux arguments !
Et par ailleurs un vote qui pourrait sembler "irrationnel" selon un raisonnement comme celui tenu dans l'article, peut être tout à fait bien fondé. A la limite, le passage en force de N. Sarkozy sur le traité dit "simplifié" montre a posteriori que le référendum n'avait pas réellement pour portée de faire prendre une décision par l'électorat
Une Europe basée sur des valeurs démocratiques, de progrès technique, social et environnemental et de lutte contre la corruption serait une bonne base.
Il suffirait de réveiller l'Agenda de Lisbonne et de rajouter la moralisation.
Accueillir Edward Snowden en Europe serait une mesure symbolique qui permettrait de montrer que l'Europe n'est pas uniquement soumise aux Américains. (cela plairait aux extrêmes, une fois n'est pas coutume).
Mais José Manuel Barroso semble avoir du mal à voir une Europe non soumise aux Américains.
La prochaine élection européenne consiste á élire nos Députés pour nous représenter en tant que Français ou appartenant a un pays européen. Ceux en qui nous mettrons notre confiance pour élire le Président de la commission européenne. Cette majorité parlementaire européenne aura le choix entre différents candidats qui ne seront pas sélectionnés par l'ensemble des chefs d'états européens. C'est important par exemple de connaître avant de voter quel est l'intention de vote des candidats du FN et de ses homologue d'autres pays. Ces élections sont plus un choix Européen qu'auparavent. Il nous est demandé de choisir un parlementaire et non de nous prononcé sur la gouvernance de la France. La différence énorme est que ce choix est fait sans préalable .Sans désigner un président Européen. Faute de cela choisissons au moins en fonction du Président de la commission européenne. Exigeons que les députés nous précisent leur choix s'ils sont élus. Une campagne autour des candidats a la présidence. M Barnier et autres...,