L'Europe institutionnelle a compris en juin, et entériné le 21 juillet, que la Grèce était en défaut de paiement. Cela a été entériné à hauteur de 21% de non-paiement, ce qui est un gag ; mais enfin, le principe était là.

Il restait donc, comme je l'écrivais ici, un choix : QUI doit payer ?

  • option a : les banques et autres investisseurs qui ont prêté cet argent à un État évidemment insolvable ;
  • option b : les citoyens européens, à travers leurs États ou à travers la Banque Centrale Européenne.

J'étais évidemment pour l'option "a", alors que les décideurs européens ont choisi depuis le début l'option "b", bien que l'Allemagne ait traîné les pieds.

Mais en juin, j'avais fait une erreur : je croyais que la décision européenne était européenne.

En fait, elle serait plutôt franco-allemande, donc franco-contre-allemande.

  • Le gouvernement allemand préférerait que les banques françaises payent (option a) ;
  • Le gouvernement français préférerait que les citoyens allemands payent (option b).

C'est enfin expliqué clairement jusque dans Le Figaro.

Bien sûr, si les banques françaises payent, alors qu'elles ont dilapidé entre temps leurs fonds de caisse[1], cela veut dire qu'elles sont en faillite.

ll y a alors trois "solutions" : la fermeture (impossible pour des grandes banques), le renflouement / prise de contrôle des banques par qui a 50 ou 200 milliards dont il ne sait pas quoi faire, genre Chine ou Qatar, ou la nationalisation — qui a un début d'air de bon sens. Accompagnée de méga-contentieux pour essayer de récupérer l'argent envolé en dividendes de rêve.

Mais non, il y en a une pire encore, quelque part entre aberrante, écoeurante et scandaleuse : le renflouement par le contribuable futur (dette, ô ma dette), sans nationalisation.

Il va sans dire que dans l'état actuel de notre gouvernement, cette 4ème solution me semble tout à fait probable.

Notes

[1] Je simplifie, peut-être. Il faudrait regarder les archives des bonus et dividendes distribuées par les banques françaises les plus engagées dans les pays aujourd'hui insolvables…