"Si la coopération sino-européenne vient à être perturbée, ce sont les populations en Europe qui seront les perdantes" !

L'agence Chine Nouvelle s'exprime en termes très élégants[1] :

les initiatives politiques se multiplient pour persuader la Chine d'investir davantage en Europe.

Malheureusement, cette demande d'aide a suscité des critiques en France, et même au niveau européen. Le président du MoDem, François Bayrou, a estimé que le recours à la Chine pour soutenir le FESF provoquerait une "perte d'indépendance de l'Europe". Et selon François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle française, le plan de sauvetage est basé sur une "double dépendance à l'Allemagne et à la Chine".

C'est un point de vue qui révèle toute la méfiance de ces responsables politiques vis-à-vis de la Chine, et une attitude que la Chine ne peut accepter. Le mot "Chine" s'est considérablement politisé ces derniers temps, mais de tels jeux politiques sont vains et ne permettront pas à l'Europe de guérir de ses maux.

La Chine s'est engagée à faire fructifier une coopération mutuellement bénéfique avec l'Europe, mais si "le système à l'agonie" - expression inventée par Marine Le Pen - refuse une telle coopération, la Chine pourrait décider d'assurer la sécurité de ses capitaux en investissant dans d'autres marchés mondiaux, qui offrent une meilleure rentabilité que celle du marché de la dette européen. A la veille de la présidentielle, critiquer la Chine devient pour certains responsables politiques une façon pratique et efficace d'accroître leur popularité, mais si la coopération sino-européenne vient à être perturbée, ce sont les populations en Europe qui seront les perdantes.


Je connais mal mon Histoire, mais je ne serais pas étonné si ce communiqué était un pur et simple copier-coller-retoucher des déclarations diplomatiques françaises et britanniques à l'époque des guerres de l'opium. La vengeance est un plat qui peut se manger réchauffé.


Que faire ? À mon avis — désolé pour les parallèles historiques — conserver notre indépendance reste possible. Et, toujours à mon avis, ce sera moins difficile par la solidarité européenne, qu'en ordre dispersé — c'est là que la métaphore du "château-fort" employée par François Bayrou prend tout son sens.

Mais il y a une condition aussi simple qu'exigeante : nous passer de l'argent chinois.

Produire plus pour nous ruiner moins.

Notes

[1] C'est moi qui souligne