L'AFP réunit dans cet article des réactions de sept Français(es) de la moitié Ouest de la France, qui ont voté — comme moi — François Hollande au 2ème tour en 2012. Voici ces réactions brutes, sans les commentaires du journaliste.
Marie Chalopin, 58 ans, entrepreneur à Limoges, "de gauche fondamentalement". A voté Hollande "sans grande conviction". A apprécié son "discours responsable" au Bourget : "mon ennemi c'est la finance". "Ma seule certitude, c'est que la gauche de gouvernement, telle que ma génération l'a connue, est en état de mort cérébrale". Pour 2017, "ça coince ! Aucune idée ! Impossible de voter Hollande, il n'a plus de crédibilité. Mais impossible de m'abstenir non plus, j'ai trop peur du Front national".
Stéphane Chenou, 45 ans, cadre associatif à Agen. "Ce n'était pas un chèque en blanc pour Hollande, mais c'est vrai qu'après le discours du Bourget, j'avais de l'espoir" : "vrai moment de gauche". Mais ensuite, c'est un "virage libéral".
Georges Martel, retraité corrézien, militant PS jusqu'en 2013 : "Il s'est fait élire sur un programme de gauche qu'il n'a pas du tout appliqué". "Je n'attends pas grand chose de cette élection (2017). Je crois plus au mouvement citoyen qui essaie de compenser ce que ne fait pas le pouvoir en place".
Serge Lebrun, 54 ans, employé de banque en Charente-Maritime, adhérent PS : "Il y a eu des avancées, mais ce qui va rester dans les esprits, c'est: plus d'impôts, l'Europe libérale qui continue à nous diriger". "Côté environnement, on ne va pas non plus au bout des choses. Fessenheim, les boues rouges dans les calanques... On se coupe d'une partie de l'électorat de gauche". "Le PS a besoin de se réformer. Il est trop hiérarchisé. Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann ne jouent pas le jeu. Les ambitions des uns et des autres..."
Arantxa Leemans, 57 ans, infirmière dans les Pyrénées-Atlantiques, a "toujours voté à gauche" : "Hollande, c'est de la com, du blabla, rien de concret". Elle ne tolère plus les "injustices". "D'une manière générale, nos politiciens ne nous correspondent plus. Il faut repenser tout le système politique en partant de la base."
Emmanuel Eyssalet, 44 ans, militant PS et conseiller municipal à Agen : "Nous avions la possibilité de mettre rapidement en oeuvre notre programme parce que nous avions tous les leviers pour le faire", "la majorité au Parlement, dans de nombreuses régions et départements, et la plupart des grandes villes".
Solène Verdier, étudiante de 26 ans à Limoges : "Pour moi ce quinquennat a acté la mort du vote utile". "Je ne me déplacerai pas pour faire mon devoir de citoyen quand les présidents élus 'par défaut' font si peu de cas de leur devoir citoyen à eux".
Auteurs non précisés : "grande déception", "dégoût", "le gouvernement a représenté au début la gauche plurielle, maintenant c'est la gauche plus rien !", "c'est la finance qui en a profité, pas la population", "trop de compromis avec les puissants et jamais avec le peuple".
Il faudrait voir si ces personnes sont représentatives de la totalité de l'électorat PS.
Mais c'est clair: il y a une déconnexion du peuple et des élites même et peut-être surtout à gauche. Les sondages sont incertains: les taux d'abstention ou de non réponse n'apparaissent jamais. Le taux d'approbation réel de F.Hollande doit être inférieur à 10%.
Une partie important de l'électorat de Hollande est en déshérence mais difficile de savoir ou ils vont aller. Mélenchon? le centre? un nationalisme style DLR?
Peut-être un vote blanc, qui réapparaitrait aussi au 2eme tour si duel Juppé-Le Pen, par exemple.
En 2012, j'ai voté Hollande sans trop d'illusions.
Vu les dérives que prenait la campagne de Sarkozy, je ne voulais surtout pas qu'il soit réélu.
Bref, j'ai voté non pas par soutien politique mais comme beaucoup, je pensais choisir le moins mauvais des 2.
L'année prochaine, c'est sur, si au second tour, je n'adhère à aucun des 2 candidats, je voterai blanc.
Pour précisément les mêmes raisons que vous, Bernard, j'avais voté blanc en 2012. Et en fait, déjà en 2007 (mais cela commence à devenir très énervant).
En 2017, on n'aura pas forcément de deuxième tour gauche-droite.
Certains sympathisants de gauche commencent à réfléchir à voter à la primaire
http://tempsreel.nouvelobs.com/poli...
y compris pour arriver à un deuxième tour gauche FN.
Le problème est que ce deuxième tour serait très incertain.
Et sinon, un président, de gauche ou de droite, élu 55%-45% face au FN n'aurait qu'une légitimité très limitée.
@XS et Bernard : le taux d'approbation de M. Hollande serait de 4% selon http://www.20minutes.fr/societe/194... .
Dans l'état actuel de l'opinion, c'est-à-dire si 6 semaines de campagne officielle commençaient maintenant, il me semble que Mme Le Pen obtiendrait autour de 55% des voix. Ses partisans me semblent en effet bien plus résolus à l'emporter, et elle-même me semble bien plus dynamique, que ses principaux concurrents.
Heureusement, il reste quelques mois aux "non-nationalistes" pour faire émerger une alternative.