Le gouvernement annonce que "les médicaments inutiles" ne bénéficieront plus du remboursement à 15% par la SécSoc.

15%, ce n'est pas grand chose, 40 millions d'économisés pour la Sécu, une paille par rapport aux autres mesures annoncés en même temps.

Alors à quoi bon ?

Indice : vous n'entendez pas les labos concernés hurler, alors que la moitié d'entre eux sont français[1].

2ème indice : la dernière fois, en 2008, le "déremboursement" avait permis aux labos d'augmenter leurs prix en flèche. Ce n'était plus la Sécu qui payait, c'étaient les malades, alors, pourquoi se gêner ?

3ème indice : la Cour des Comptes, l'institution de notre République la plus douée pour la comptabilité et la plus aveugle à la vie réelle, vient de déplorer à la fois la hausse des prix des médicaments… et le fait que la SécSoc continue à rembourser des médicaments "à service médical rendu faible".

15%, c'est un remboursement ridicule (le patient et sa mutuelle payent 85% !), mais son instauration en 2009 permettait précisément au gouvernement d'empêcher ce coup de force des labos aux dépens des malades.

Si je comprends bien — j'accueillerai volontiers les démentis des experts du médicament — ce nouveau déremboursement est un cadeau de fin de mandat fait par le gouvernement aux labos en général et aux labos français en particulier.

Cadeau qui ne coûte rien aux fonds publics, mais sera entièrement à la charge des malades.


PS - clin d'oeil à Emmanuel Molinatti qui vient de proposer des règles intéressantes concernant le prix des médicaments.

Notes

[1] Le chiffre de 50% n'est apparemment pas exactement sur la même base, puisqu'il concerne un CA total de 155 millions d'euros. Il faudrait la liste précise des médicaments déremboursés, pour en juger.