Quelques réactions sur Facebook au fil de l'actualité de la "déchéance de nationalité".
Patrick Devedjian (UMP/LR) : la déchéance de nationalité "ne sert à rien", il ne la votera donc pas. Cette déclaration, et l'interview de Cécile Duflot sur France Inter le 24 décembre matin, m'ont convaincu — j'ai trouvé ce qu'a dit Cécile Duflot juste, convaincant, émouvant, et peu suspect d'intérêt politicien.
Dans un premier temps, j'avait été sensible à l'argument de François Bayrou : ces terroristes s'excluent de la communauté nationale, autant le signifier, même s'ils ont déjà fait ce choix eux-mêmes — et que la menace d'une "déchéance de nationalité" ne peut donc guère avoir d'efficacité.
Et après coup, je me dis qu'on n'a pas déchu de la nationalité les complices de génocide de 1941-45 (sauf erreur de ma part) ni tant d'autres auteurs de crimes abominables, alors à quoi bon créer cette exception… Les principes doivent être défendus, y compris parfois contre les sondages.
D'ailleurs si on avait posé la question "les terroristes, faut-il résilier leur bail / bloquer leurs comptes bancaires / rompre leur mariage / les déchoir de leurs droits parentaux / etc.", je présume que les sondages auraient donné exactement le même pourcentage ou presque. Les sondés se prononcent, me semble-t-il, plus contre les terroristes, que spécifiquement pour telle ou telle mesure à leur encontre.
En réponse, un correspondant Facebook indique qu'il "préfère l'indignité nationale, sanction a laquelle sont attachés de véritables inconvénients pour ceux qui y sont condamnés". Tout à fait d'accord.
L'auteur du blog French Politics, Art Goldhammer, qualifie la mesure constitutionnelle de "unnecessary and totally futile". (Traduire serait non nécessaire, voire futile).
Et voilà que M. Valls prétend qu'"une partie de la gauche s'égare". Quelle condescendance et quel mépris pour les citoyens et responsables d'autres bords politiques qui ont eu la même réaction.
Une amie-Facebook traduit : "1 - je suis une girouette, 2 - je te prends pour un con, 3 - je vis au sommet d'une tour d'argent (comme nombre de mes prédécesseurs)".
C'est bien du "sommet d'une tour" qu'il s'agit, je crois, mais pas tellement une tour d'argent. Juste le tourbillon médiatique.
Ce tourbillon porte comme en apesanteur, dans le feu des projecteurs, quelques objets arrachés au plancher des vaches.
Quelques personnages en l'occurrence. En équilibre instable, angoissant. Menacés à chaque instant d'être éjectés et projetés au sol. Ils essaient de conjurer le sort en s'appuyant également sur tout ce qui bouge — et effectivement, ça leur impose d'être girouettes, sans mémoire. Et ça les conduit, peut-être, à mépriser les simples citoyens qui vivent le bonheur de garder les deux pieds sur terre.
Le politique alors déchoit, en attendant de choir.
Pourquoi tant de question?
Un Français condamnè pour attentats menès en France qui dispose d'une seconde nationalitè donc un second passeport puisse se voir dèchu de la nationalitè Francaise et se voit retirer le passeport Français (voir refuser un visa ultèrieurement) est une consèquence logique. Pas de quoi affoler Sos racisme. Ah les Têtes de liste aux règionales qui rèagissent mèritaient bien d'être battu on a dèjà assez de problème comme cela.
Ù
Je vous invite à prendre connaissance de mon billet ci-après sur Engagés Pour Argenteuil ainsi que mes commentaires des 22 et 23/12
http://engagespourargenteuil.fr/pos...
Je me suis déjà exprimé à ce sujet.
Soyons lucides: cette mesure proposée initialement par l'extrême droite ne vise pas les franco-allemands, franco-américains, franco-italiens. Elle vise en fait les citoyens ayant également une nationalité du Tiers-Monde. Elle peut viser les franco-belges si en fait ils ont une origine africaine et maghrébine.
Cette mesure est donc purement raciale. C'est déjà une raison suffisante pour la refuser.
De plus comme l'affaire de Tarnac l'a montré, elle peut être utilisée pour d'autres buts (non-raciaux ou pas), sur base de soupçons non avérés. C'est déjà une deuxième raison pour la refuser.
Supposons que cette déchéance de nationalité soit une option - et apporte réellement une sanction supplémentaire par rapport à des mesures existant déjà: privation des droits civiques, indignité - il faudrait qu'elle puisse s'appliquer à tous les citoyens quelque soit leurs nombres de nationalités: 1,2,3,plus.
La France devrait revenir sur sa signature sur le traité international interdisant des créer des apatrides. Les personnes qui seraient exilées après avoir effectué une peine de prison devraient être envoyées dans les eaux internationales. Les Grecs anciens et les Vikings avaient ce genre de peine. Sauf que les temps ont changé. Les iles désertes n'existent plus. Ces personnes jugées dangereuses seraient donc libres de se regrouper. En dehors des postures politiques ou de la tactique, a-t-on bien réfléchi à ce qu'on veut faire?
@ XS
Pour en rajouter à votre commentaire sur lequel je suis entièrement du même avis, pourquoi ne pas revenir au bannissement comme sous l'Ancien Régime, c'est à dire l'interdictoin à une personne condamnée de séjourner dans son propre pays ?
Quand arrêterons nous de faire des lois qui ne servent à rien et/ou ne sont pas applicables ?
Entre temps cela ne s'est pas arrangé:
Voir "Si le débat sur la déchéance de nationalité était une conversation par SMS" par le Monde:
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs...
En gros, au point où on est, soit il faut tout arrêter, soit on relègue tous les terroristes coupables, indépendamment de leur nationalité, aux Kerguelen ou en Terre Adélie. On sera toujours en France, on aura pas créé d'apatrides.
cf: https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_i...
Merci pour vos commentaires. C'était vraiment (vous mis à part ) le débat politique le plus délirant de l'après-13 novembre.
Pas de meilleure comparaison que celle avec le débat sur le sexe des anges (je la trouve bien plus tard que l'auteur) http://www.breizh-info.com/2016/01/...