D'abord vous en avez peut-être assez que je ressasse ce sujet.
Et puis bien d'autres en parlent mieux, j'ai ajouté mon grain de sel chez eux et vous invite à y ajouter votre pincée de poivre.
Le jeune socialiste Louis Lepioufle titre, depuis Genève, "Et si on augmentait les recettes ?". Occasion de plaider pour l'Europe fiscale[1].
Avant un communiqué titré en fanfare "Il est temps de résister à la finance !", Jean-Luc Mélenchon faisait une pause dans ses vacances pour dire simplement "Le roi est nu !", c'est du roi dollar qu'il s'agit. Un bon billet à quelques envolées près ; non, franchement, si même Jean-Luc Mélenchon fait du sérieux, c'est que l'heure est grave. Là aussi, un mot ou deux sur les débuts de solutions possibles.
L'ancien ministre du budget et ancien sénateur UMP Alain Lambert y va de deux billets martiaux, "Les larmes des cigales ne font que commencer"[2] puis "Crise des finances publiques ou déclin de l’occident ?"
À part ça, h16 s'amuse (et m'amuse), Emmanuel Molinatti cherche des milliards, et je me réjouis de lire chez Georges Ugeux que S&P's, par ses arguments de politique politicienne, "décrédibilise son jugement". JF le démocrate voit venir les "coupes budgétaires drastiques", c'est-à-dire des suppressions massives d'emplois. Philippe Bilger écrit un billet rigoureux sur le cas Lagarde, qu'il gâte un peu, à mon avis, par un titre nunuche et un coup de chapeau étrange au locataire de l'Élysée.
Je concluerai sur l'optimisme d'Alain Lambert :
Le déclin n’est jamais fatal. Les crises se résolvent. Il faut simplement des rencontres entre des personnes et des valeurs. Des personnes du niveau que l’histoire du moment requière. Des valeurs exigeantes de sincérité, de vérité, de courage, d’opiniâtreté. Des personnes et des valeurs qui transcendent les frontières mentales des partis, des pays, des continents. Des personnes et des valeurs qui ont une vision élevée de l’humanité.
Et sur une scie particulièrement sensée à l'heure présente : "il n'est de richesse que d'hommes" et de femmes.
Alain Lambert pense à quelqu'un en particulier ?
Face à la situation actuelle, une citation " L'impossible demande juste un peu plus de temps, un peu plus d'énergie, un peu plus de détermination et un peu plus de clairvoyance que le possible." F Biancheri
«"annuler partiellement ou intégralement la dette", comme le propose votre communiqué, signifie contraindre les comptes publics à l'équilibre (puisque personne ne nous prêtera dans ces conditions)»
Entre
- Paul qui ne peut plus rembourser ses dettes et qui risque donc à tout moment de les annuler, en tout ou partie, et
- Jacques qui a déjà annulé les siennes et est léger comme l'air
vous, FrédericLN, vous préférez prêter à Paul. Charitable, s'il en est.
Paul, d'après votre logique, ne devrait pas contraindre ses comptes publics à l'équilibre (déficit primaire <=0 ) , puisque cette contrainte est réservée à Jacques. Or, ne pas équilibrer, je vous ai bien lu dans divers blog, c'est la grande hantise que vous avez en commun avec Jean Peyrelevade (avant il y avait aussi le Modem, en commun, mais ce n'est plus le cas).
Résumons : Au nez et à la barbe de FrédéricLN, Paul mène une vie de cigale, sachant pertinemment qu'il ne remboursera pas FrédéricLN du prêt que ce dernier lui a accordé.
De Beaux raisonnements, FrédéricLN.
Votre réaction prouve le besoin d'enfoncer le clou, merci !
Jacques annule sa dette : plus personne ne veut lui prêter quoi que ce soit. Il est donc contraint de limiter ses dépenses de l'année à ses recettes de l'année.
Paul ne peut plus rembourser ses dettes : plus personne ne veut lui prêter quoi que ce soit. Il est donc contraint de limiter ses dépenses de l'année à ses recettes de l'année.
Merci à eux de s'être prêtés à la démonstration !
Jacques gagne de façon certaine en solvabilité relativement à Paul. A réputation égale (coefficient d'honnête), toute prêteur rationnel préfèrera prêter à Jacques. Premier résultat.
Si, la solvabilité Jacques est telle qu'il lui est demandé d'équilibre ses comptes (recettes = dépenses), il s'ensuit que Paul doit pouvoir emprunter : recettes <= dépenses. Deuxième résultat.
Pour invalider ces résultats, il faut imputer une perte de réputation à Jacques qui anihile le gain de solvabilité.
Etes vous au moins d'accord avec cela?
Je suis convaincu qu'un Etat qui fait défaut, de quelque façon que ce soit (les cas de Paul et de Jacques) ne trouvera pas de prêteur pendant pas mal de temps — disons une législature. Mais je peux me tromper : dans le cas de l'Argentine, il y a tout de même eu le Venezuela, et Roberto Lavagna indique que des prêteurs se proposaient 48 h après le défaut ! On peut donc espérer être financés par le Qatar ?...
Voir cette interview passionnante : http://www.les-crises.fr/interview-... (où il semble que la France détienne le record du monde du nombre de défauts de l'Etat avant 1800 !), qui contient d'excellentes suggestions pour l'Europe de 2011.
Vous maintenez votre point de vue, mais sans (prendre la peine de) réfuter mon petit raisonnement, et tout en apportant vous mêmes des élements empiriques l'accréditant (l'argentine). Enfin, vous me redirigez vers un lien où il est écrit :
«L’Argentine entre alors dans une spirale déflationniste : le ministre de l’économie Domingo Cavallo peut bien promettre aux marchés un déficit-zéro, les coupes budgétaires ne font que déprimer plus encore la demande et l’activité, les rentrées fiscales diminuent, obligeant à un surcroît d’austérité. Keynes aurait deviné la suite : ne pouvant ni dévaluer (currency board), ni utiliser la planche à billets, ni soutenir budgétairement l’activité (en raison de la hausse des taux d’intérêts imposés par les marchés financiers, limitant l’endettement possible), le gouvernement est piégé et l’économie ne peut aller que dans le mur.»
Ce qui va totalement à l'encontre de vos prises de positions.
Basé sur ce petit échange, donc, je dois conclure que vos convictions sont de l'ordre du préjugé. Pas du raisonnement et de l'observation objective.
@ °C : en quoi ce paragraphe va-t-il à l'encontre de mes prises de position ?
Si ce n'est pas évident, tant pis.