Une chère lectrice et blogueuse a eu la gentillesse de m'appeler au sujet du billet précédent : j'espère, disait-elle, que tu es lu dans les hautes sphères du 133bis, etc.

À vrai dire, je m'amuse dans ce billet au petit jeu d'allumer la (non-)pensée unique d'une certaine presse française. C'est un petit jeu facile : la direction du Monde ou l'éditorialiste de Libé ne descendront évidemment pas dans ce petit coin sombre pour me porter la contradiction. Je joue de la sonnette de vélo, total respect pour ceux qui tiennent le mégaphone.

Je saisis cette occasion pour lancer un petit quizz assez facile : de qui sont les (extraits d') éditoriaux de presse suivants ?

Et (un poil plus dur) de quand date chacun des textes ?

Tuyau : c'est en ordre rétro-chrono, en partant du plus récent.

À gagner pour les meilleures réponses : un livre et une invitation à prendre l'apéro à la maison et découvrir Argenteuil !

(Ne le dites pas au (peu)chevallier (peu)orange, je subodore qu'il pourrait avoir une idée des réponses).


1) "Il ne sert à rien de prévoir les malheurs à l'avance. Cassandre n'a jamais vraiment raison. … Mais l'horizon est suffisamment sombre pour que nous le scrutions".

2) Au sujet d'un candidat annoncé du PS à la présidentielle : "D'où vient cette popularité à laquelle il tient tant ? … De ce que les Français ont cru discerner à travers lui une percée dans le débat politique. Percée d'un homme de sérieux et de conviction. Et percée d'une ligne politique : la social-démocratie … À cette attente confuse, voilà qu'il répond … par un respect religieux pour tous les mensonges de la gauche. Décidément, le mitterrandisme a de l'avenir !"

3) "Nous avons vécu pendant des années sous le règne de la croissance, dans le religion de la production. La seule question politique … qu'on acceptait de poser, c'était celle de la répartition … La politique, disait-on, est affaire de gestion … Nous n'étions plus alors qu'une poignée dans le désert à prétendre que … seuls comptent les choix fondamentaux. … Vint la crise … On vit alors que les graphiques … n'avaient construit qu'un colosse aux pieds d'argile. … Si nous voulons sauver l'essentiel, il faudra bien faire le tri de l'essentiel et de l'accessoire. … Une formidable occasion nous est offerte de choisir notre vie et ses priorités".

4) "On ne transige pas avec les réalités, et particulièrement avec les réalités économiques. On peut les infléchir ; on ne les élude pas".

5) "Trois ans ont passé. La rumeur est montée contre l'Élysée. … Il n'y a pas de politique sans virilité. Mais … mesurons … combien de voix on a fait s'égarer … en faisant à tout propos le panégyrique des 'hommes qui fonçaient'. Virilité de l'apparence. Nous savons aujourd'hui que ces fameux 'animaux politiques' s'agitent mollement quand on les attelle à la besogne. … (Pour gagner les législatives,) il suffisait … au nouveau président … d'ouvrir pendant dix mois les vannes de l'argent facile. De jouer la relance à tout prix. … Il suffisait, en somme … d'accepter que les chances de redressement (économique) soient définitivement compromises …

Les chemins du courage sont souvent sans tambours ni trompettes".