Aménagement de la friche Balzac.

Philippe Doucet :

« La ligne SNCF Tangentielle Nord aurait deux gares : une à l’actuel marché de la Colonie, une face à la patinoire. Sur le parking dans le périmètre ANRU, ex-PIR, nous avons obtenu de l’État qu’il soit intégré dans une DSP, il y aura donc du stationnement sur le secteur.

Le quartier est dense, nous avons dû réaliser une crèche à la place de la Maison de Quartier prévue sur Utrillo, à l’emplacement de l’ancienne Poste qui a glissé sur la Rotonde, c’est un espace sécurisé sur l’extérieur (place intérieure en retrait sur l’avenue). C’est un quartier densément peuplé, le foncier est contraint. La Maison de Quartier au pied de Broca va être réouverte dans les semaines qui viennent, ça permettra de sortir du petit appartement où était la Maison de Quartier du Val Sud.

Le Figuier Blanc est quasi plein, nous avons besoin d’un autre amphithéâtre pour que tous les spectacles scolaires puissent avoir lieu. Dans l’extension de Paris XIII, une Université sur la durée a besoin d’un amphithéâtre, même si les méthodes d’enseignement ont changé. Nous essayons d’avoir dans chaque quartier un équipement pour l’ensemble de la ville.

(Le terrain était destiné à l’École Alsacienne. Le Maire regrette) L’abandon du projet par le Conseil d’Administration de l’École Alsacienne, faute d’avoir trouvé les moyens nécessaires. »

Philippe Doucet lit la lettre de Pierre de Panafieu qui en retrace l’histoire du projet et annonce cet abandon : « le cadre très contraignant de la loi Falloux rend la participation des collectivités locales au mieux symbolique. Les contacts avec des entreprises et fondations se sont avérés décevants. »

« Nous avons eu par ailleurs une lettre que le Directeur Diocésain de l’enseignement catholique m’a fait parvenir ». La lettre porte sur les 3 établissements privés catholiques sous contrat d’association, dont 90% des élèves sont argenteuillais. Le Directeur déplore que « nos établissements (soient) contraints de refuser à chaque rentrée un grand nombre d’Argenteuillais. De nombreux élèves Argenteuillais quitte la ville à l’âge du lycée pour poursuivre leurs études. » Le Diocèse prévoit « à la rentrée 2017 l’ouverture d’un lycée sous contrat d’association. La priorité doit auparavant être donnée au doublement du collège Sainte-Geneviève. Il est essentiel que la Municipalité s’associe pleinement à ce projet par la recherche de lieux correspondant à cet objectif. » Le Diocèse propose donc une implantation sur la « friche Balzac ».

La Ville propose donc d’engager des études d’aménagement incluant un équipement culturel, et de « définir les modalités d’un partenariat » avec l’enseignement catholique.

Dominique Mariette (LO) : « le rapport présenté par M. le Maire regroupe des projets que nous approuvons et un avec lequel nous sommes en total désaccord : la réalisation d’un lycée (catholique) et le doublement du collège Sainte-Geneviève. Nous voterions des deux mains la réalisation d’équipements publics. Nous récusons ce partenariat et la vente de terrains communaux : par un biais ou un autre, il s’agit de subventionner le privé. L’argent public doit aller au service public, tenu d’accueillir tous les jeunes sans exclusive, et qui manque désespérément de moyens. Je suis bien placé pour savoir que ni les élèves, ni les enseignants n’en sont responsables, mais le manque de moyens. L’installation d’un équipement privé ne pourrait qu’accentuer la concentration des problèmes dans l’enseignement public : une ségrégation renforcée des élèves. Des lois successives ont favorisé les enseignants privés, rémunérés par l’Etat depuis la loi Debré de 1959, c’est déjà scandaleux, aucune raison qu’une municipalité socialiste comme la nôtre aille plus avant (dans cette direction). Le combat pour l’enseignement public reste pour nous d’actualité. Si l’Eglise catholique veut ouvrir une école, elle en a les moyens, qu’elle s’adresse à ses adeptes. Je demande la dissociation des différents objectifs énumérés dans ce rapport. »

Marie-Françoise Neufsel (EELV) : « À titre personnel, je tiens à rappeler que j’avais soutenu le projet de l’École Alsacienne, tout en dénonçant le manque de moyens de l’école publique. L’École Alsacienne est privée, mais laïque ; je ne saurais approuver un partenariat avec l’école catholique. Deuxième réserve, il est écrit dans la proposition : ‘favoriser le sentiment d’appartenance de ce secteur au quartier’. Autant favoriser le transport en commun y contribuera, autant je doute de l’accueil de manifestations culturelles dans ce quartier, au moment où une étude tout à fait récente souligne le manque d’échanges inter-quartiers… Dans le cadre du Forum Urbain, le projet de reconquête des berges de Seine incluait l’accueil d’activités attractives pour tous dans des salles (en bord de Seine ?). Je m’abstiendrai donc sur ce rapport. »

Xavier Péricat (UMP) : « des fois, ça peut être aussi difficile d’être dans la majorité. Sur ce projet, vous trouverez peut-être le soutien de l’opposition,. Il s’inscrit dans le cadre du renouvellement urbain du quartier à l’initiative de Jean-Louis Borloo, soutenu en 2005 par Georges Mothron alors député-maire d’Argenteuil. Nous vous suivrons comme sur le projet de l’École Alsacienne (sic : l’UMP avait voté contre). Mais on est loin de réalisations, ce sera un mandat pour rien. Si on savait quoi faire de ce terrain, on n’en serait pas aux études de définition de programme, mais déjà aux études de faisabilité. »

Mouloud Bousselat (PCF) : « Monsieur le Maire, mes chers collègues, Mesdames, Messieurs,… il y a quelques mois, notre groupe se prononçait contre l’arrivée d’une école parisienne élitiste, et son renoncement nous laissait entrevoir (un projet alternatif). Mais on nous propose deux projets totalement différents, liés en rien, je vous demande de procéder à un vote séparé. Nous sommes favorables à l’utilisation de ce terrain pour des équipements publics, maison de quartier et équipements culturels. Mais nous ne pouvons accepter l’implantation d’un équipement privé, qui plus est confessionnel, sur une surface foncière nous appartenant. Monsieur Péricat, qu’auriez-vous dit si c’était un établissement de la confession des mangeurs de pains au chocolat ?

Nous prendrions le risque de, je mets des guillemets, ‘sacrifier l’avenir des écoles et lycées publics’ ? Le Conseil Régional, en charge des lycées, a décidé, à l’unanimité de sa majorité, de supprimer les aides facultatives aux lycées privés. Nous souhaitons revenir aux principes de l’école publique : la religion est une liberté du domaine privé. Donnons la priorité à l’école publique. Les municipalités communistes de notre ville ont appliqué toute la loi, rie, que la loi, délivrant des permis de construire à des écoles privées sur des terrains privés. Ce n’est pas ce que vous nous proposez, Monsieur le Maire. Nous ne prendrons pas part au vote sur cette délibération sans vote séparé. »

Xavier Péricat : « ni pains au chocolat, ni croissants, mais on doit amener quelques éléments de réponse pour M. Bousselat. La précédente majorité a accordé un permis de construire à la mosquée (Al-Ihsan sur la parcelle) dite Renault, on a pris nos responsabilités, ne nous faites pas de procès là-dessus. Faisons preuve de pragmatisme, pour qu’on voie ce lycée d’enseignement catholique à Argenteuil, comme il y en a dans beaucoup de villes. S’il y a une possibilité par là-même, de donner un intérêt à notre ville, saisissons-la. »

Fabien Bénédic : « Je vais donner la position du groupe socialiste. La friche Balzac c’est 12000 m2 laissés vide depuis la destruction de la tour en 2005. La convention ANRU prévoyait juste quelques herbes folles. On n’a pas entendu M. Péricat décrire le projet quand il a pris la parole tout à l’heure. Depuis 2005 c’est une friche avec de l’eau dedans. Il s’agit de développer des équipement et espaces publics répondant aux besoins du quartier. Le lycée dépend à une demande formulée par de nombreuses familles argenteuillaises : c’est un fait, c’est comme ça. L’enseignement catholique scolarise 6% des élèves du primaire, 15% des collégiens du territoire, et refuse de nombreuses inscriptions : 3 refus sur 4 demandes au primaire, 1 refus sur 2 demandes au collège, et au lycée ils partent dans d’autres villes à proximité ou sur Paris : moins de 5% des familles demandent une affectation sur le lycée (public) de secteur. Au moins 20% des lycéens d’Argenteuil sont scolarisés ailleurs, soit dans le privé, soit en contournant la carte scolaire.

La règle en France est que 20% des crédits alloués aux enseignants vont à l’enseignement privé. Lorsqu’on développe un établissement catholique sous contrat, on pioche dans ce quota. (Ce n’est donc pas un crédit supplémentaire).

Nous nous battons pour l’enseignement public, parfois en opposition avec le Rectorat. Nous proposerons au prochain Conseil Municipal un Projet éducatif local. Le groupe socialiste et républicain accueille favorablement ces projets structurants et votera cette délibération. »

Philippe Doucet : « Fabien Bénédic a dit l’essentiel. On essaye de faire avec des partenaires. Avec le Conseil général, avec l’École alsacienne,… il est de notre responsabilité de porter des projets. Je ne me souviens pas que toute l’opposition ait soutenu ce projet. Il intéressait beaucoup les Argenteuillais, on me posait tout le temps la question. Sur le terrain vague, vous me dites M. Péricat ‘un mandat pour rien’, mais qu’y avait-il dans les projets urbains ? Un projet d’équipement, qui a été dégagé quand la convention de 2005 a été signée. Vous aviez zéro projet sur la fiche Balzac. Avant 2005, des tours vides, après, un trou. Nous avons voulu avancer. C’est pour ça que le Conseil est aujourd’hui et pas le 30 septembre, c’était pour avancer de manière concrète sur un projet. On laisse le formalisme à ceux qui n’ont pas d’idées. J’ai lu la lettre de M. Girona (enseignement catholique) parce qu’il y a là un engagement financier (de sa part) à faire, avec une date. À la fin du mandat, on fera la liste de tous les équipements qu’on a sortis, on verra si c’est un mandat pour rien.

Nous n’allons pas faire deux délibérations : ce qui compte, c’est : qu’est-ce que nous proposons sur cet espace. C’est un espace où il faut que les équipements s’emboîtent et étaient une cohérence de fonctionnement, de circulation etc. Nous devons une réponse aux habitants de ce quartier et aux ménages. Des personnes quittent la ville parce qu’elles ne trouvent pas l’offre (d’enseignement qu’elles cherchent). On fait une ville pour tous. »

Vote contre : Dominique Mariette (LO). Le PCF (et M.-F. Neufsel ?) ne prend pas part au vote, les autres votent pour.