Conseil Municipal du 15 octobre 2012

Le Maire met au vote l’approbation du compte-rendu du précédent Conseil, du 29 juin.

Philippe Métézeau (Argenteuil que nous aimons), à l’attention du Député-Maire Philippe Doucet : vous êtes membre de la Commission des Lois, vous pouvez faire et défaire les lois, vous ne pouvez pas les violer. On pourrait (mettre en question) la validité d’un Conseil qui n’est pas convoqué avec la fréquence, une fois par trimestre, fixée par la loi. Nous ne lancerons pas de telles procédures qui retarderaient encore l’exécution des décisions. Le fait de fixer la date du Conseil tardivement nous empêche, contrairement au règlement intérieur, de déposer des motions, puisque, quand nous recevons la convocation, le délai pour déposer des motions est expiré. Nous vous invitons à respecter la réglementation.

Chantal Colin, à la droite du Député-Maire : Franchement, Monsieur Métézeau, je pense que vous n’avez plus grand chose… Le Conseil Municipal se réunit quand « on » a besoin de le réunir, point.

Le groupe AQNA vote contre le compte-rendu du précédent Conseil.

Hors ordre du jour, le Maire fait un bilan de la rentrée scolaire : « un solde positif pour Argenteuil », de 3 classes créées, pour 300 enfants scolarisés de plus.

Le Maire fait le tour des travaux dans les écoles, en voie de livraison (Lapierre), projetés (Kergomard, Jules Guesde)… La majorité municipale présente une motion pour l’extension du collège Albert Camus.

Fabien Bénédic : « cela fait à peu près 8 mois que nous avons engagé la discussion avec le Conseil général »… sans succès à ce jour : « nous nous sommes engagés dans une logique de pétition, cette motion arrive à point nommé pour être transmise au Président du Conseil général avec les 1100 ou 1200 signatures. » Fabien Bénédic lit la motion. Le collège, issu de la transformation d’une école primaire et dimensionné pour 400 à 450 élèves, en accueille 472 à cette rentrée. Argenteuil propose de céder des locaux (ancienne cantine scolaire ?) retransformés en 1990 en école maternelle, pour augmenter de 30% la surface du collège. L’école maternelle en question, de 3 classes seulement, « fonctionnellement rattachée à Jules Guesde situé à une centaine de mètres » et où la Mairie veut recréer les classes en question, comme indiqué précédemment par le Maire.

Xavier Péricat, AQNA, conseiller général du canton concerné (Argenteuil Ouest) : « je tiens ici à dénoncer cette mise en scène, ce scénario qui avait pour point de mire l’annulation programmée de l’élection cantonale, (annulation) qui n’a pas eu lieu ! On a vu un magazine de la ville exclusivement consacré à un quartier, ça ne s’était jamais vu ; la pétition, ; on verra des délibérations sur la friche Utrillo, qui ressort au bon moment… Ces méthodes sont indignes.

Il y a dans cette motion beaucoup de contre-vérités : les services du Conseil Général ont toujours eu les pires difficultés à travailler avec la Ville. Pour des raisons politiciennes, on n’arrive pas à travailler ensemble dans l’intérêt des collégiens. Vous étiez Maire et Vice-Président du Conseil Général, chargé de la politique de la ville : vous saviez parfaitement que les constructions que vous lanciez dans le quartier allaient se traduire par une augmentation de la fréquentation des collèges, et vous n’avez rien fait, même pas engagé d’études, dans la majorité (départementale) à laquelle vous apparteniez ! Aucun crédit n’a été mis au Plan pluriannuel d’investissement pour la rénovation de ce collège ! C’est assez détestable, quand on sait aujourd’hui le milliard de dettes du Conseil général suite aux trois années de majorité socialiste…

En tant que Ville, vous avez l’obligation de mettre à disposition un terrain. En Conseil d’Administration du collège, vous avez des administrateurs, jamais on n’en a entendu un faire une proposition concrète pour mettre à disposition un terrain ! Ce terrain doit être nu et non bâti. Une école réhabilitée en 1990, elle est à réhabiliter… La fonctionnalité d’un collège n’est pas celle d’une école maternelle. À quel prix proposez-vous sa cession, la motion ne le dit pas.

Une rencontre avec les services de la ville et du Conseil général aura lieu, c’est l’engagement que nous avons pris. Mais ces décisions-là, monsieur l’ex-Vice-Président, il aurait fallu que vous les preniez un peu plus tôt. (Ou éviter) le bétonnage du quartier. Cette ville a la chance de disposer de trois conseillers généraux, nous prendrons nos responsabilités avec la Vice-Présidente. »

Fabien Bénédic : « quelques réponses à M. Péricat. J’apprécie quand vous dites que les services du Conseil général n’arrivent pas à travailler avec la Ville d’Argenteuil. Quand le Conseil général nous a demandé en février nos projets d’urbanisme, nous avons demandé une audience à Mme Cavecchi, vice-présidente : une réunion a été prévue, mais elle l’a annulée, et nous n’avons pas de réponse depuis avril. Les parents d’élèves et enseignants ont bien compris que c’était un peu compliqué. Autre courrier à M. Bazin début septembre, et nous attendons toujours la réponse.

Vous parlez du bétonnage du quartier, mais le collège compte déjà près de 500 élèves (alors que les nouveaux bâtiments ne sont pas encore livrés). Nous proposons au Conseil général une disposition qui pourrait être prise rapidement. Construire un collège ça prend 5 ans d’incubation : nous avons plutôt choisi une solution rapide et à moindre frais pour le Conseil général. Il suffit de changer les toilettes pour les adapter aux collégiens. Je n’ai pas entendu beaucoup de propositions de votre part. »

Philippe Métézeau : « qu’il y ait un problème (d’accueil des collégiens), personne ne le nie. Il y a 110 collèges dans le Val d’Oise, il n’y a pas d’élèves qui resteraient en-dehors faute de place. Vous avez la Présidence de la République, le Sénat, l’Assemblée, la Région, la commune et la communauté de communes, vous n’avez pas le Département : on peut s’attendre à ce que dans les mois qui vienne, tout soit de la faute du Département. Notre tort est peut-être que les services — pas seulement les élus — ne se rencontrent pas assez souvent pour faire avancer les choses ?

Faire voter ce type de motion est de la politique avec un p minuscule. Ce n’est pas la bonne méthode, ça ressemble plus à un numéro démagogique qu’à un travail de fond pour résoudre les problèmes du quartier. Dans la municipalité précédente, sur 9 collèges, 8 avaient fait l’objet de reconstruction totale, de forte rénovation ou de construction. La Ville en 7 ans avait bénéficié de 50% de la totalité des crédits du Val d’Oise pour les collèges. Après, sur 3 ans, sur Camus il ne s’est rien passé. Ne criez pas au scandale.

Votre motion n’ajoute rien : on s’abstiendra. La proposition que vous faites mérite d’être examinée techniquement. Ce n’est pas à nous, ici, de le faire. »

Xavier Péricat veut « répondre à M. Bénédic sur un certain nombre de contre-vérités », le Maire ne lui donne pas le micro.

Philippe Doucet : « sur le fond, le lieu d’un Conseil municipal c’est de poser un certain nombre de dossiers publiquement. »

(Le Maire et M. Péricat s’apostrophent…)

« Le terrain n’est pas, de droit, vendu à 1 euro, c’est (seulement) un usage. Il n’est interdit nulle part de réutiliser des terrains existants. Ce qui nous intéresse, dans cette affaire-là, nous considérons que vous jouez contre Argenteuil au Conseil général, vous trois (conseillers généraux de la majorité départementale de droite), ça fait des mois que ça dure… Ce n’est pas parce que les services, sur instruction, ne répondent pas, que les dossiers ne seront pas posés sur la table.

M. Métézeau a un peu de perte de mémoire ; le plan de rattrapage sur les collèges a été signé en 1999 sous la municipalité de Roger Ouvrard (PCF), après un énorme retard dans la rénovation des collèges d’Argenteuil. N’attribuez pas cela à la période 2001 et la municipalité de l’époque. J’en profite aussi pour dire qu’il nous remonte, des méthodes qui sont les vôtres et qu’on connaît pas cœur… c’est qu’il n’y a pas d’expropriation, je le dis devant la presse : dans les périmètres Camus-Jean Jaurès, nous pouvons avoir l’évolution du quartier sans expropriation, on démasquera ceux qui disent un peu n’importe quoi »

La droite s’abstient ; les communistes ne prennent pas part au vote.